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Pour certains membres de la communauté étudiante québécoise, la rentrée 2020 sonne le début de la fin, et ce, sans aucun rapport avec la pandémie. Finissants et finissantes, avec la rentrée 2020 s’entame le dernier droit avant de traverser le fil d’arrivée, votre graduation. Que vous ayez eu un chemin linéaire ou tortueux, que vous en soyez à la fin d’une technique ou d’un doctorat, la dernière année de votre scolarité a ce petit quelque chose qui la rend singulière.
Parce que la vie sur les bancs d’école est normalement assez cyclique et, du coup même, assez réconfortante puisque connue depuis plusieurs années : vous commencez le trimestre, vous rushez à la moitié, vous reprenez votre souffle pour mieux plonger dans la fin de session. Et ça recommence. Mais en tant que finissant ou finissante, ce cycle est parsemé de dernière fois. Votre dernière rentrée automnale, votre dernier vins et fromages, votre dernier stage, votre dernier engagement étudiant…
Soudain, des appréhensions se glissent dans votre tête. Que ferez-vous après? Qu’adviendra-t-il de vos amitiés? Que ferez-vous de vos jeudis soirs qui étaient réservés au 5@tard entre amis? Tant de questions auxquelles vos études ne vous ont pas préparés. Prenez une grande respiration. Tout se passera bien. Bien sûr, la « vie d’adulte », c’est sauter dans quelque chose qui vous sort de votre zone de confort, qui vous donne le vertige. Et même s’il y a fort à parier que vous tripperez intensément lors de cette chute libre, elle donne des frissons de votre perspective actuelle. Mais vous n’êtes pas la première personne à passer par là. Posez des questions à votre entourage, aux nouvelles personnes diplômées de votre réseau et vous remarquerez que même si elles ont rencontré des embûches depuis la fin de leurs études ou qu’elles s’ennuient de certaines activités étudiantes, la plupart n’échangeraient pas leur place avec vous pour autant.
Rien n’est définitif dans la vie. Vous décidez de vous lancer sur le marché de l’emploi sitôt votre technique terminée? Rien ne vous empêche de changer d’entreprise si elle ne vous convient pas ou de démissionner parce que vous sentez finalement l’appel du voyage. Vous pensiez aller à la maîtrise et la motivation n’y est finalement pas l’an prochain? Une sabbatique n’existe pas seulement pour les autres. Vous ne vous sentez finalement pas pleinement à votre place dans votre domaine? Un retour aux études n’a jamais tué personne.
Mais la dernière année procure chez vous aussi une certaine euphorie. Vous avez bien l’intention d’en profiter pour vivre toutes les expériences que vous aviez en tête lors de votre arrivée dans le milieu postsecondaire. Vous vivrez les dernières fois sans penser au lendemain. Vous profiterez de chaque minute passée avec votre squad. Vous investirez de votre temps dans tous les regroupements qui vous tiennent à cœur. Vous serez prêt.es à n’importe quoi pour rendre votre dernière année aussi mémorable qu’elle peut l’être.
Finissants et finissantes, je suis l’une d’entre vous. Il y a des jours — et il y en aura de nombreux autres, je sais! — où j’ai peur de la suite, de perdre mes repères et de briser les liens qui m’unissent aux personnes qui me sont les plus chères. Mais la plupart du temps, je sais que j’ai les capacités pour passer à travers tout ce qui m’attend quand je sauterai dans le vide. Après tout, à l’école, ce ne sont pas juste des compétences en sciences infirmières, en génie ou en communication que l’on développe. Je suis certaine que vous vous connaissez bien mieux qu’au début de vos années collégiales ou universitaires et que vous savez ce que vous aimez, ou du moins ce que vous n’aimez pas. Le reste appartient au futur, alors profitons tous et toutes des prochaines sessions sans trop stresser. N’essayons pas de tout contrôler : rien n’arrive pour rien, comme on dit.