Il y a cette expression familière qui représente ce sentiment fort de tendresse et d’affection entre deux personnes. Cet amour tellement profond qu’on ne peut expliquer rationnellement sa naissance. Un amour qu’on ne peut enseigner et qui semble trop beau pour être mérité. Un souffle qui brise un cycle générationnel de violence et d’abus, une force qui donne une nouvelle chance à la vie. Je fais ici l’ode de ceux qui n’ont jamais reçu d’amour de leurs parents, mais qui ont su aimer leurs enfants… Ils ont eu le courage de pardonner suffisamment pour faire autrement. Ces enfants qui ont reçu plus de baffes que de câlins et qui ont appris à aimer d’amour et de résilience humaine sans que personne ne leur montre l’exemple. S’il n’y a pas de parents parfaits, il y a des parents admirables… Les miens le sont plus qu’ils ne le sauront jamais. Faute d’humilité et de cette pression immense qui pèse sur quiconque aime comme ils aiment. Voici donc quelques mots de référence et de considération pour l’amour du ciel.
Tu sais, quand on est petit on ne comprend pas tout. Parfois ce n’est pas tellement mieux quand on est grand. Pourtant, tu m’as laissée vivre mon temps de naïveté et d’innocence sans jugement. Tu as joué le jeu du Père Noël et de la fée des dents, joué avec mes amis imaginaires et repoussé les monstres du couloir la nuit.
On a ri de tes erreurs, on t’a violenté pour. Tu m’as laissée faire les miennes. Avant d’agir, tu as lu des livres et demandé conseils, communiqué et pris le temps.
On t’a poussé à en prendre trop, beaucoup trop sur toi. Trop, trop jeune. Trop, trop vite sur tes épaules. Tu as tout fait pour alléger ma vie, pour que je ne manque de rien.
On t’a imposé un chemin, forcé à le suivre. Tu m’as encouragée à rêver, m’a laissée vivre.
Tu ne savais pas que tu avais tout pour réussir. Tu t’es assuré que cette information me soit transmise à mainte reprise.
On t’a laissé abandonner. Tu ne me laisseras jamais tomber.
On a enterré ta confiance en toi à coup de « bon à rien » et de regard méprisant. Tu m’as tenu la main, ton regard présent et rassurant.
Tes parents ne t’ont pas vraiment dit qu’ils t’aimaient, ce n’était pas coutume. Tu as réinventé l’amour avec des traditions uniques à nous et de l’affection au quotidien.
Tu en as fait des cauchemars, longtemps. Tu en fais encore. Moi aussi, mais je sais que tu ne me jugerais pas si je t’appelais pour t’en parler encore aujourd’hui.
Tu as ravalé tes émotions, elles ont pourri en dedans pendant des années. Tu m’as toujours dit de faire sortir le méchant, tu étais là pour m’écouter si j’avais besoin d’en parler. Même quand il était tard, même quand ça ne te tentait pas.
On t’a laissé à toi-même. Tu as géré mes fièvres et mes maladies, mes chutes à vélos et mes peines.
Je sais que tu as des regrets sur le passé. Tu as fait mieux que ce que tu penses. Le temps passe vite, mais tu as pris le temps de l’arrêter assez souvent pour me créer des souvenirs auxquels m’encrer. Tu as appris à aimer pour que ce soit plus facile pour moi. Pour que je sache que l’amour existe, qu’il soit reçu où qu’on lui donne vie.