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J’aurais aimé un été aussi sucré que la crème glacée. Un été de douceur et de simplicité, de musique un peu trop forte et de moments qui font nous sentir à la maison. Une série de longues promenades en voiture, tard le soir, et de nombreux rires qui font mal jusque dans le creux des joues. J’avais bâti un empire fait de papier et de souvenirs à créer qui semblait dangereusement s’envoler avec le vent. J’aurais voulu un été de conversations qui coulent aussi délicatement que l’eau dans les ruisseaux des montagnes où j’aurais aimé qu’on y fasse de la randonnée.
Mais les j’aurais ne mènent nulle part.
J’aurais fait des efforts, j’aurais trouvé des solutions aux embûches, j’aurais prouvé que je voulais que ça marche.
J’aurais n’est pas un verbe conjugué au présent de l’indicatif. C’est du conditionnel. Conditionnel à ce que la personne que tu refuses de laisser derrière réciproque tes efforts et ton intérêt. Conditionnel à ce que les choses changent et à ce qu’une série d’événements se produisent pour faire en sorte que ton été soit plus sucré. Mais force est d’admettre que nous n’avons pas de pouvoir sur ce qui est conditionnel. Même si on espère, même si on essaye, certaines situations sont simplement hors de notre contrôle, parce qu’elles ne sont pas là pour être contrôlées. Elles sont là pour être acceptées.
Combien de temps passeras-tu à penser à quelqu’un chez qui tu n’effleures même pas l’esprit, ou à chercher une façon de faire tout rentrer dans l’ordre avant de réaliser que tu t’essoufles et que tu gagnerais à mettre cette énergie ailleurs?
Je sais avec certitude que le lâcher-prise ne vient pas naturellement pour ceux qui sont de l’école de pensées que toutes les relations peuvent être sauvées avec un peu de communication, d’honnêteté, de confiance et d’authenticité. Que tout le monde peut changer et que le futur cache un positif rempli de solutions. Et par-dessus tout, quand ce futur positif se pointera le bout du nez, je veux être là pour le voir. Je ne veux pas avoir baissé les bras trop tôt et ainsi passer à côté de quelque chose de beau par impatience. Je n’abandonne pas facilement. À mi-chemin entre la persévérance et l’entêtement, je choisis de le voir comme une qualité.
Alors à toi, qui passe un peu trop de temps à suranalyser les situations, les mots et un peu tout le reste, laisse-moi te proposer quelque chose : la meilleure solution est peut-être ici l’inaction. Laisse le temps couler comme les ruisseaux des montagnes qu’un jour tu monteras à nouveau. Peut-être pas maintenant, mais éventuellement, ce à quoi tu tiens désespérément en ce moment te paraîtra moins important. Une semaine, puis deux, passeront, jusqu’à ce que tes pensées divaguent ailleurs. Cesser d’attendre, d’espérer et de mettre toute ton énergie et tes efforts là où ils ne sont pas réciproques est aussi une solution valable.
Fais tout en ton possible, fais des efforts, répare tes torts et tes relations une conversation à la fois et du mieux que tu le peux. Excuse-toi si c’est de mise, mets l’orgueil de côté quelques instants et sois honnête. Et quand tu auras fait tout ce dont tu étais capable, sois sans crainte…tu trouveras ton futur positif là où tu ne le cherchais pas. Un jour, tout rentrera dans l’ordre sans que tu aies à t’acharner pour y arriver.
La terre continue de tourner et la vie continue de couler comme un ruisseau…et c’est correct ainsi.