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anxiété

Avoir une routine quand on est anxieux, c’est comme avoir un cocon. C’est chaud et rassurant. On sait que, même si notre journée a été truffée d’imprévus, de mauvaises nouvelles et qu’elle a été all together un peu de la marde, il y aura ces quelques heures prévues d’avance qu’on passe chaque soir comme un robot. Le petit thé à la bergamote, District 31, même heure, même poste. C’est réconfortant. 

Mais, à la différence d’un cocon, tu ne deviendras malheureusement jamais un papillon à grands coups de David’s tea et de métro-boulot-dodo. 

Quand ta vie quotidienne est chamboulée, que ça ne va plus comme tu le veux, que tu perds ton emploi, que tu n’es pas accepté(e) dans le programme que tu veux, que tu te fais laisser ou qu’on te dit non, ton petit chemin tout droit, tracé depuis que ton anxiété a décidé que c’était ta voie sécuritaire, devient aussi compliqué que le plateau Mont-Royal en plein été : barré et plein de détours. 

Un soir que tu vas rentrer un peu perdu(e) à la maison, ton thé à la bergamote va perdre de son sens. Il ne sera plus a hug in a mug. Tu vas réaliser à ce moment-là, que ton désir de t’accrocher à ce qui t’es familier n’est qu’un Band Aid pour cacher le bobo. Ton anxiété dort toujours au fond de toi, elle qui te guette, l’air de vouloir te rappeler tout ce qui pourrait mal virer et toutes les raisons pourquoi un échec n’est jamais bien loin. 

Parce qu’il est sournois ton cerveau : juste au moment où tu penses que ton stress a décidé de plier bagages, il ressort te narguer. 

T’appelles ta mère ou ton.ta meilleur(e) ami(e), tu lui racontes ce qui va mal, ce qui te stresse. Ton anxiété n’a plus de foyer douillet où aller se cacher et ton coeur bat la chamade. 

Si, en lisant ces lignes, tu te poses des questions, j’ai envie de te dire que c’est parfait. Je sais que ça fait peur, qu’on ne sait parfois pas différencier si nos doutes sont véridiques ou s’il sont le fruit de notre imagination anxieuse. Rappelons à notre cerveau que la vie n’est pas un film d’horreur potentiel constant. 

Aujourd’hui, je suis à la veille de probablement partir étudier de l’autre côté de l’océan, pour une durée indéterminée. Est-ce que je suis apeurée, peinée de tout laisser derrière? Oui. Mais est-ce que je vais laisser ces émotions me voler une des plus belles opportunités de ma vie? Non. 

Questionnes-tu ton programme scolaire? Ne laisse pas tes peurs t’empêcher d’explorer à cause des potentiels risques d’échec.  

L’anxiété va toujours chercher ton Nord, tes points d’ancrage connus. Ce qui te fait du bien, généralement, c’est à l’extérieur de toi. C’est ce qui a prouvé être sécuritaire à travers les années. Ce qui passe le stress-o-meter. Ta job stable, ton parcours qui t’assurera une job, la maison qui est bien située, qui te rappelle des souvenirs. C’est pour la même raison que tu t’attaches à des gens qui, parfois, ne veulent plus de toi. Ton cerveau s’accroche aux souvenirs, à son foyer, sans comprendre que ta vie évolue et qu’il doit suivre la cadence. C’est difficile de grandir et de décider bravement de qui on veut être. Si tu fonces sans peur, ton anxiété n’aura plus de foyer. 

À mon avis, il ne te reste donc qu’une seule chose à faire: lui prouver que le seul foyer dont il a besoin, c’est toi-même. En Asie ou ici, à Montréal ou à Québec, en communications ou en médecine, seul(e) ou accompagné(e), soit ton propre Nord. Soit celui ou celle qui est capable de te rassurer et de prendre tes propres décisions, indépendamment des autres. Soit ton propre foyer et ton/ta meilleur(e) ami(e). Le reste suivra et changera avec le temps.

Just be your own hug in a mug.

Source : Unsplash

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