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As-tu peur du bonheur?

Source : Unsplash

Il y a quelques années, je suivais un couple sur Instagram. Ils voyageaient, ils étaient en santé, en forme et ils avaient un chat tellement mignon nommé Jack. Je me surprenais à rêver à travers leurs photos et leurs vidéos. Un jour, moi aussi je vivrais cette vie. Et à ce moment, je pourrai fermer les yeux et me dire : ça y est, j’y suis arrivée. J’ai trouvé le bonheur dans les chutes du Costa Rica et dans les yeux de l’homme de ma vie. 

Mais un jour, Maddie a rompu avec Kyle. Leur chat est mort à 14 ans. Maddie a annoncé faire une dépression et a abandonné les réseaux sociaux. Aujourd’hui, sa page est figée dans le temps, dans les souvenirs de ses voyages et de sa réalité qui n’est probablement plus. Finalement, le bonheur n’était peut-être pas dans les eaux claires de la mer. Ou peut-être qu’il y était, mais que le temps les a rattrapés et que la magie s’est envolée. Peut-être n’était-elle pas faite pour durer. Et surtout, peut-être que c’est correct ainsi. 

Une vie heureuse et saine implique une certaine quantité d’inconfort qui nous pousse à grandir et à évoluer. À changer et à s’améliorer. C’est irréaliste d’espérer vivre un conte de fées chaque jour. Même le plus beau deviendrait routinier si la vie nous le servait sur un plateau d’argent. 

Le danger avec le bonheur, c’est qu’il est éphémère et incontrôlable. Tu ne sais jamais quand un événement y mettra fin. C’est injuste : monter si haut pour descendre si bas. 

Je me souviens, il y a deux mois, à ma fête, avoir été remplie de reconnaissance qu’après toutes les épreuves des dernières années, j’allais finalement bien dans ma tête et mon corps. Aujourd’hui, je pleure derrière mon volant en chantant certaines chansons. Comme je le disais, monter si haut pour descendre si bas. 

J’en suis arrivée à avoir peur d’être trop heureuse. J’en suis arrivée à repousser le trop bien, juste au cas. Tu ne peux pas te casser la figure si tu voles à la hauteur des chevilles. Sauf que je ne trouverai jamais le bonheur dans les chutes du Costa Rica, ni dans les yeux de l’homme de ma vie si je ne fais pas la paix avec la possibilité de m’écraser.

Chère Maddie, est-ce que ça en a valu la peine? Passer du Costa Rica en duo à une banlieue d’Ontario en solo, c’est une chute pour le moins difficile. Est-ce que tu referais tout ton parcours de vie sans y penser une seule seconde, même si tu savais que ça finirait en dépression et en séparation de retour dans ton salon? Probablement.

Parce que c’est ce qui est beau avec le bonheur : le risque. C’est de le savourer quand il est là et d’arrêter de penser au futur. La seule façon de l’apprécier, c’est de faire taire la petite voix anxieuse dans ta tête. 

J’ai encore peur de m’écraser, mais je me permets de voler un peu plus haut. J’y travaille.

Je te pose maintenant la question : as-tu peur d’être heureux? Laisses-tu les peines du passé t’influencer? Veux-tu vivre une vie complète dans la zone neutre pour un « au cas où je tombe » qui arrivera indéniablement? Il y aura encore des échecs sur ta route, c’est une certitude. Vas-tu arrêter de vivre pour ne pas les rencontrer?

Pourtant, ça en vaut amplement la peine. Risquer un coeur écorché, des doutes et bien plus, pour pouvoir apprécier le bonheur le plus longtemps qu’il te sera possible de l’expérimenter. Et quand il te filera entre les doigts, je te souhaite d’avoir la force de constater la chance que tu as eu de vivre tout ça et de pouvoir te remplir le coeur de souvenirs, en attendant le prochain moment où la vie te ramènera le soleil et décorera à nouveau ton visage d’un sourire. 

C’est la magie du bonheur : il fait mal quand il part, mais peu importe le malheur qui te l’a dérobé, il revient toujours au galop en ayant fait de toi une personne plus forte et grandie. Ce n’est qu’une question de temps.

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