Au con qui abandonne son chien, si le chapeau te fait…
Quand j’étais kid, mon père excellait dans l’art de me refuser des choses : avoir un chien, boire du Pepsi, toucher les seins d’ma gardienne…
C’était une bonne chose.
Un poilu à quatre pattes, c’est un être vivant, une responsabilité. Un poilu à quatre pattes dans un film, c’est d’la porno.
Si c’est ton chien qui flush la toilette à ta place, s’il te plaît, passe ton tour et adopte… Non, rien. Adopte rien. Gère-toi toi-même.
J’dois faire un arrêt au dépanneur. Ça m’tente pas.
C’est l’hiver, on gèle.
Ce moment de l’année où ta banane à poil sous sa pelure t’envoie chier si tu la déshabilles.
Sans cœur.
Dans le stationnement, des bons samaritains qui s’inquiètent.
Je m’approche, les jambes me tombent.
Attaché sur un poteau, glacé, mais en vie au bout de sa laisse… un gentil pitou.
Un message laissé par son maître con traîne dans son cou.
« Chien kave a doné. LOL. J’mange les mûres pis je japp. »
Traduction :
« Chien cave à donner. LOL. Je mange les murs et je jappe. »
Mesdames, si vous croisez ce con sur Tinder et que sa description se lit comme suit :
« Je fais l’amour comme j’écris mon français et m’occupe de mon chien. »
RUN!
Quand t’as chié dans tes culottes, quand t’as braillé pour le biberon, braillé pour tes jouets, braillé pour avoir de l’attention, barbouillé la voiture à ton père, vomi dans les cheveux à ta mère et coulé trois fois ta première année, qui t’a abandonné?
Personne.
La différence entre toi et ce chien? On paye pour l’avoir. Toi, on t’a par accident.
Le poilu a été sauvé, heureusement.
Une semaine plus tard, une cliente du dépanneur raconte qu’elle te connaît. Dans le voisinage, tout se sait.
En rentrant chez elle, un soir, elle t’a vu essayer d’entrer dans ta maison, en vain.
Ta blonde avait changé les serrures de la porte et laissé tes valises à l’extérieur, dans la neige.
J’voudrais jamais être conne comme toi.
Photo de couverture : Source