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Belle journée pour créer

Vous connaissez les déjeuners Creative Mornings? Je n’en avais pas entendu parler jusqu’à tout récemment. Ce mouvement, né à New York il y a maintenant sept ans, a pour but de promouvoir le processus de création artistique. Le concept est bien simple : chaque dernier vendredi du mois, des curieux se réunissent tôt le matin pour parler d’un thème précis en lien avec la création. C’est sous forme d’une conférence que le public reçoit l’information précieuse. Les conférenciers (on les appelle « les speakers ») diffèrent pour chaque séance. Aujourd’hui, ce sont 133 villes qui organisent ces matins, et Montréal en fait partie. Durant la dernière année, des milliers de créatifs se sont déplacés pour assister à l’un des déjeuners et ont eu droit à l’expertise de professionnels tels que des producteurs de cinéma, des professeurs d’université, des rédacteurs en chef, comédiennes, DG, fondateurs, post-doctorants, artistes, femmes d’affaires, etc., pour parler de thèmes aussi intéressants les uns que les autres (le temps, la révolution, le travail, l’empathie, l’action, les robots, la collaboration…).

J’ai entendu parler des Creative Mornings par le biais du groupe de musique Milk & Bone, puisque les musiciennes étaient les conférencières de la séance du 29 janvier. Bref, j’ai vu passer ça sur les réseaux sociaux, et parce que je suis téméraire (full) et que j’aime le groupe, je me suis inscrite pour assister à la conférence sans vraiment savoir ce qui m’attendait (t’sais, mettez-vous dans la tête que je n’avais pas le merveilleux paragraphe précédent pour m’expliquer ce que sont les Creative Mornings).

Puisque ces matins créatifs ont de plus en plus la cote et que l’événement est gratuit, les organisateurs ont trouvé un bon moyen – je trouve – de distribuer les billets équitablement : le lundi précédant la rencontre, à 11 h, le public peut s’inscrire en ligne pour se procurer un billet. Les cent premières personnes qui réussissent à cliquer assez vite sur le bouton refresh ont automatiquement une place. Les autres lents, genre moi, ont ensuite 24 heures pour s’inscrire à la loterie de billets (350 billets à donner). On sait le mardi à 11 h 05 si on a une place ou non.

J’arrive donc vendredi matin à 8 h, au 2100, rue Drummond (ça ne se fait pas toujours dans les bureaux de Cossette, mais là, c’était là), où on m’accueille avec du café (yé!), des fruits, du yogourt et des barres tendres. En termes d’ambiance, c’était vraiment sympa : on écrit notre nom sur un nametag, on fait un peu de réseautage, on écoute une chanteuse et son guitariste nous faire de la musique douce, douce. Arrive ensuite sur scène Louis-Félix Binette, hôte officiel des Creative Mornings Montréal, qui explique le concept, qui est bien content que la matinée soit un succès, qui fait des petites blaguettes, et qui, ça paraît, a du plaisir à faire ce qu’il fait. Et nous, on a du plaisir à l’écouter.

Le thème de la séance du 29 janvier était le langage, ce qui veut dire que dans les 133 villes participantes, il y avait un conférencier présent pour parler de ce sujet. Ici, à Montréal, qui de mieux que deux filles francophones qui font de la musique anglophone pour parler langage? Camille Poliquin et Laurence Lafond-Beaulne sont arrivées sur scène sous des applaudissements chaleureux.

Les deux chanteuses ont expliqué les raisons pour lesquelles elles ont choisi de chanter en anglais. Pour elles, les émotions passent par l’anglais. Voilà. J’imagine que quelques-uns ont été soulagés d’entendre que le français était cependant présent dans leur processus de création, puisqu’elles se parlent en français lorsqu’elles travaillent ensemble. Elles ont aussi mentionné quelques méthodes d’écriture, comme faire un champ lexical ou bien se relier pour écrire une chanson, bien sûr après avoir compris l’émotion qui veut y être véhiculée.

Puisque le langage ne se définit pas seulement par la langue, mais bien par l’ensemble des procédés utilisés par un artiste dans l’expression de ses sentiments et de sa conception du monde (ça, ce n’est pas seulement Milk & Bone qui le dit, mais aussi le Larousse), les deux conférencières nous ont confié que, « marketingment » parlant, tout devait être pris au sérieux pour que le public s’imprègne de leur langage. La typographie du logo, le choix des statues de marbre sur la pochette de leur album, l’esthétisme du premier vidéoclip; tout a été pensé pour que la noirceur, la froideur, mais aussi la douceur et la féminité ressortent. Pour ce faire, le duo a été très pointilleux quant aux personnes avec qui il a travaillé. Finalement, les artistes ont terminé la conférence en interprétant une version acoustique de la chanson Pressure.

Après la conférence, j’ai eu le goût de créer, alors j’ai écrit ceci. J’en conclus que la mission des Creative Mornings a été accomplie.

P.-S. Il y a aussi des Creative Mornings à Québec, c’est ICI pour plus d’informations!

Par Élodie Lauzière (POP-UP)

Crédit photo: Tora Chirila Photography

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