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Ces ergothérapeutes qui redonnent goût à la vie

Au 20e siècle, la Terre fut l’hôte d’un spectacle sidérant : la découverte, par l’homme, du germe de sa propre destruction.

La Grande Guerre (1914-1918) plongea le monde dans une série de conflits barbares et d’effusions de sang, sacrifiant des millions de vies. En vain, la leçon ne fut pas apprise; à peine quelques dizaines d’années plus tard, à l’échelle planétaire, un second conflit armé, encore plus démesuré que le précédent, mit fin à la paix qui avait coûté tant cher. Une fois de plus, l’homme combattit son semblable au moyen d’armes dévastatrices, laissant sur notre bercail des cicatrices indélébiles.

C’est dans les représailles de ces deux guerres, qui ont arraché la vie à nombre de soldats et d’âmes innocentes, qu’on peut situer l’origine au Canada d’une branche peu connue de la santé, mais ô combien essentielle : l’ergothérapie.

Peu de gens savent ce que c’est, l’ergo. Fondamentalement, alors que la médecine sauve des vies… l’ergo donne la vie.

Je pense que présenté comme ça, ça permet de bien différencier ces deux domaines. La médecine a pour but la guérison (ainsi que la prévention) des maladies, tandis que l’ergo va s’occuper de tout ce qui a trait au retour à la vie normale, en harmonisant la réintégration des gens dans leur environnement. À la suite des deux guerres mondiales, face aux nombreux militaires blessés et handicapés qui regagnaient leur bercail et qui devaient réintégrer la vie civile, les ergothérapeutes avaient pour mission de traiter les incapacités physiques des patients. Cette mission s’est élargie depuis, en se centrant sur la réalisation d’activités qui leur sont significatives, comme le travail, les soins personnels et les loisirs (une triade essentielle!).

L’objectif principal de l’ergothérapeute aujourd’hui consiste donc à permettre aux gens qui présentent une incapacité ou une situation de handicap de retrouver leur santé et leur bien-être en leur permettant d’accomplir des occupations (concept ultra-important!), c’est-à-dire des activités humaines, ce qui inclut autant des actions fondamentales comme la cuisine et l’habillement, que des activités signifiantes, comme (dans mon cas, héhé) la performance musicale ou la lecture.

Dit comme ça, ça peut avoir l’air anodin, mais faut réaliser à quel point c’est essentiel à la vie, de pouvoir pratiquer les occupations qui nous tiennent à cœur. Si je me prends comme exemple, je n’ai pas arrêté de jouer du piano depuis que je suis à l’école primaire. C’est donc une activité signifiante pour moi, au sens où si je devais en être privé, c’est clair que je tomberais en dépression, et que ça aurait un effet sur ma santé. Je pourrais en dire de même pour la lecture et l’écriture, et dans un aspect plus global… l’école (peut-être un peu plus l’aspect SOCIAL de l’école… bref). Or, jouer du piano, taper sur un clavier et gribouiller sur des feuilles sont des activités qui demandent de la dextérité, de la motricité fine, et aller à l’école suppose une relativement bonne faculté de compréhension et de cognition.

Supposons ensuite que, par un terrible malheur, je suis victime d’un accident traumatique quelconque (mettons un accident d’auto, un cas classique). Lésion au lobe frontal du cerveau, section des phalanges distales de l’annulaire et de l’auriculaire de la main droite. Je sors de l’hôpital après deux jours avec des bandages sur les doigts et les résultats de mon CT-scan ; bien que l’hémorragie ait été stoppée et que les lésions ont été refermées, une étape impérative à la préservation de la santé dans l’immédiat, qu’en sera-t-il à plus long terme? Plus possible de jouer de la musique, d’écrire avec ma main dominante, et même de raisonner en raison de la lésion au cerveau! Ça s’annonce pas très bien pour la suite, d’autant plus qu’un tel accident implique des limitations dans des activités plus fondamentales encore, comme conduire ou s’habiller. J’ai donc survécu à l’accident, mais j’ai perdu en quelque sorte le sens de ma vie… pas cool, vous êtes d’accord. La vie qui en résulte serait déprimante, d’où la nécessité de l’intervention d’un professionnel de la réadaptation dans ce genre de situation.

Œuvrant autant sur le plan physique, par la rééducation et par les orthèses dans ce cas, que sur le plan de la santé mentale, l’ergo vise ainsi à permettre le retour des activités signifiantes chez les gens souffrant d’incapacités. Il intervient également en pédiatrie, notamment pour corriger des problèmes de développement moteur, ainsi qu’en gériatrie, pour remédier aux problèmes et aux maladies qui surviennent avec l’âge.

Vous pouvez saisir maintenant le sens de cette phrase : la médecine sauve des vies, l’ergo donne la vie!

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