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C'est quoi le plan? – Par Gaëlle

Souvent lorsque j’entends cette question, je simule un sourire naïf. Si j’écoutais réellement mes signaux corporels, mes yeux pointeraient le ciel, et je lâcherais un soupir l’air de dire : « Faut-il vraiment toujours des foutus plans? »

Parce que moi, j’en ai jamais. La vérité, c’est que ça m’a mené à plein de belles opportunités, et je trouve ça beau ne pas savoir. La vraie de vraie vérité : j’adore ça, et je ne saurais faire autrement.

Je me souviens l’an passé lorsque ma mère me demandait : « Tu te réinscris à la prochaine session, hein, Gaëlle? » Je sais pas. Pas encore. À la dernière seconde, au moment où je cliquais sur le logo « inscription », je me suis dit que ce qui m’habitait à ce moment-là, c’était repartir en voyage. Je ne me suis pas réinscrite.

« Vas-tu retourner dans le même domaine? À quelle école t’inscris-tu? À quelle date commence ta session? Quand est la remise de diplômes? Et le copain? La maison? » (J’ai les yeux qui font des 360)

Certains savent depuis belle lurette ce qui les intéresse. La ligne se dessine tout naturellement. Ils sont très bien comme cela, et c’est tant mieux. Sauf que moi, c’est tout le contraire. Je ne suis jamais certaine de rien. Les idées les plus folles et insensées vont me sembler possible, et je suis ouverte à toute éventualité. Peut-être suis-je extraterrestre, mais ce qui me sécurise dans la vie c’est le néant, l’inattendu.

Il y a de cela à peine trois semaines, je travaillais à temps plein pour payer mes dettes d’études, mon loyer et (lire ici surtout) pour partir loin. BOOM! Sans m’y attendre, j’ai eu une offre pour habiter à Montréal jusqu’en juillet : très beau, pas cher, au centre-ville (j’ai des amies en or). Tout s’est mis en place. Un coup de téléphone par-ci pour transférer mon travail dans la grande ville, un autre par-là pour arranger les détails qui semblent futiles pour moi, mais qui sont importants dit-on.

Et me voilà, en train d’écrire ses lignes dans ma nouvelle cuisine temporaire-mais-beaucoup-trop-jolie-que-je-ne-cesse-de-l’admirer. J’ai saisi l’occasion dès qu’elle s’est offerte à moi, pas eu le temps de douter. Foncer.

Faut dire que je suis jeune et célibataire. Mon histoire sera peut-être pas des plus communes, mais au moins, je me dis qu’elle sera remplie de souvenirs de jeunesse, d’anecdotes croustillantes, de courants d’air différents, de rencontres enrichissantes et inattendues.

Et en juillet? Aucune idée encore où je serai. Je laisse la vie s’en charger. Je mets du mien aussi un peu. Juste te dire que si t’es une extraterrestre comme moi, qui va au gré du vent sans avoir de ligne directrice vers quoi que ce soit : je te comprends, et c’est bien comme ça.

Tous ceux qui me regarderont l’air de dire que je « perds » du temps à vivre ma jeunesse différemment, je leur sourirai naïvement en prenant bien soin de ne pas regarder au ciel, sans soupirer, l’air de dire : « Je l’aime sans plan ma vie. »

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