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cinéma

On est rendus à cette période de l’hiver où je suis tellement écœuré que je passe le plus de temps possible enfermé dans mon appart’. Même si ça aide pas mon teint blanchâtre, cette sédentarité exceptionnelle me permet quand même d’actualiser mon répertoire de références cinématographiques. Après m’être tapé Aurore : l’Enfant Martyr et The Boy in the Stripped Pajamas, j’avais envie de continuer dans ma lancée de films un peu darks. J’ai donc opté pour Beautiful Boy, un film de Felix Van Groeningen sorti en 2018.

Mettant en vedette Steve Carrell, Maura Tierney et Timothée Chalamet, le film suit le personnage de Nic, alors pris d’une importante dépendance aux narcotiques. Nous sommes ainsi témoins de ses multiples allers-retours entre sobriété et rechute ainsi que leurs inévitables effets sur la famille du personnage.

Personnellement, j’ai trouvé le film intéressant. Les éléments sont rassemblés pour provoquer un investissement émotionnel chez le spectateur. En effet, le jeu des acteurs est poignant et est accompagné d’une bande sonore qui amplifie bien les émotions associées à la scène. Bien qu’appropriée, la musique semble parfois un peu trop intense, ce qui m’empêchait de vivre l’émotion à un degré naturel. N’empêche que depuis avoir écouté le film, j’ai écouté la bande sonore une bonne douzaine de fois, incluant à ce moment même où je rédige ce texte.

Le film emprunte également une structure peu usuelle, alors que sa première est présentée de façon un peu désordonnée. De cette façon, le spectateur peut faire des liens entre le passé et ce qui se présente maintenant. Cette formule est notamment efficace pour réaliser la dégradation de la relation entre Nic et son père. Le choix de cette structure nécessite donc une attention plus prononcée du spectateur.

Image tirée d’une scène du film Beautiful Boy

Le cinéaste présente également une cinématographie visuellement intéressante. C’est le cas pour la scène où Nic embrasse une fille sous la douche, ou encore celle où il conduit une voiture dans les montagnes. Or, j’ai parfois eu l’impression que certaines scènes étaient superflues. Par exemple, le père est tellement investi dans la guérison de son fils qu’il décide d’essayer la cocaïne dans un effort de compréhension. Cette scène, forte en émotions, m’a provoqué des attentes. Est-ce que David se trouvera lui-même pris d’une dépendance? Est-ce qu’il abordera les effets qu’il a ressentis avec Karen? Toutes ces questions n’obtiennent jamais de réponses alors que la scène n’est jamais abordée par la suite par le cinéaste.

Un point fort du film est sa capacité à manipuler le spectateur. En effet, tout comme le personnage de David, on se fait berner. On est rempli d’espoir chaque fois que Nic semble être sur une bonne lancée avant d’être déçu à nouveau lors de sa prochaine rechute. On se sent stupide. On se sent manipulé. Puis on recommence.  Cette caractéristique témoigne de la réalité que vivent les familles des toxicomanes qui sont prises de façon répétée dans ce cycle. Le film permet donc de vivre une fraction minime du trauma émotif que les dépendances engendrent.

Finalement, le film Beautiful Boy vaut la peine d’être vu. Il permet de comprendre que les toxicomanes sont souvent conscients des dommages que causent leurs dépendances. La sincérité de Nic dans ses désirs de cesser est réelle, mais la dépendance est une maladie et résulte souvent d’une série de mauvaises décisions. Alors que le personnage de Nic est accro au crystal meth, l’une des substances les plus addictives, le film présente bien la difficulté de la route vers la guérison.

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