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J’ai accepté qu’on se soit aimé

Ça fait drôle à dire, mais, si t’as déjà vécu une rupture qui t’a marquée, tu comprends peut-être ce que j’essaie de dire; j’ai accepté qu’on s’est aimé. Peut-être aussi que, dans ton cas, c’est trop récent. Ça prend du temps, des fois. La chose qui est traître avec le temps, c’est que, même si on est impatient, il ne passe pas plus vite.

Quand une relation se termine, on fait d’abord le décompte de toutes les choses que l’autre a faites en mal : tous ses défauts, toutes les raisons pourquoi ça n’aurait pas marché, toutes les raisons qui font qu’on est « donc ben conne, dans l’fond, » d’être restée aussi longtemps.

Au début, c’est difficile, parce que tout te ramène à cette personne. Ça peut être n’importe quoi : une émission, une chanson, même un animal de compagnie… Ces choses-là ne sont plus simplement des choses. Ça devient l’émission que vous écoutiez ensemble, la chanson qu’il aimait tant, la race du chien que vous auriez eu, qui se serait appelé de telle façon, qui aurait dormi entre vous. Au début – ou à la fin, j’imagine que ça dépend de comment on le voit –, toutes ces choses deviennent chargées ; ce sont des bombes à retardement prêtes à exploser dans une ondée de souvenirs indésirables.

Puis, le fameux temps passe. Les souvenirs restent, mais les émotions attachées à toutes ces choses s’adoucissent. On n’oublie pas, mais on n’a plus nécessairement mal non plus. Beaucoup, beaucoup plus tard, on arrive même à sourire en y pensant. Tu ne me croiras pas, au début, mais, je te le promets, ça finit par arriver. Toutes ces étapes font partie du processus normal des choses. Avant de pouvoir faire la paix avec ce que l’on a vécu, on doit être capable d’évacuer le négatif, de dire tout haut ce qui nous pourrissait en silence pendant la relation, ce qui nous a tourmentés longtemps, bien avant qu’on décide que c’était la fin. Puis, un beau matin, on se réveille et, doucement, les beaux souvenirs reviennent, sans douleur, sans regret et, surtout, sans penser que se souvenir des moments heureux veut automatiquement dire qu’on devrait revenir avec la personne. On sait que ça n’arrivera pas, on a fait ce deuil et ça nous sécurise… ça nous redonne le droit de nous souvenir de ce qui était beau.

C’est ça qu’il faut viser : ce jour où on devient capable de dire que, oui, la personne avait des défauts, non, elle n’était pas faite pour nous, mais qu’elle nous a apporté quelque chose aussi. Qu’il y a eu ces bulles de bonheur, qu’il y avait de l’amour quelque part dans tout ça. Quand on commence à comprendre – à accepter, surtout, qu’il y avait de l’amour, ça rend le temps passé moins difficile à avaler.

Tu ne liras jamais ce texte, mais j’aimerais que tu saches qu’aujourd’hui, je peux écouter Paint it black des Rolling Stones et trouver que c’est une bonne chanson. Je peux boire de la Pabst et trouver que ça ne goûte pas bon, mais que c’est l’fun en gang pareil. Je peux voir les Packers jouer à la télé et ne pas les haïr de tout mon être, même si ce ne sont pas mes préférés. Toutes ces choses que j’ai si longtemps évitées, parce que toi tu les avais aimées, je peux me les réapproprier.

Aujourd’hui, je suis capable de dire qu’on était jeune et fou et malhabile dans notre façon de le faire, mais qu’on est chanceux de s’être vraiment, tellement aimé.

Si tu vis une rupture, récente ou non, et que tu n’es pas encore rendu à ce moment de paix : patience, ça viendra. Un jour, tu pourras dire en souriant que c’est correct que vous vous soyez aimés et que c’est aussi correct que vous ne vous aimiez plus. Tu pourras dire que ce temps-là, vous ne l’avez pas gaspillé.

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