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J’ai peur qu’on ne m’aime pas

J’ai écouté beaucoup de films romantiques et après chacun d’entre eux, je me suis toujours plu à m’imaginer ce que ce serait réellement de se sentir comme ça. J’ai fréquenté des gens et j’ai été en couple, mais je n’ai jamais eu l’impression d’être « bien » dans ces relations. Je ne me suis jamais senti 100% complet auprès de mes partenaires (sorry, boys).

Je regarde ces charmants personnages se faire la cour et la seule chose à laquelle je pense est à quel point c’est irréaliste d’espérer que quelqu’un se pointe devant notre balcon avec une radio pour jouer notre chanson préférée, à quel point c’est stupide de croire qu’on va trouver l’amour dans une grande roue ou, encore, à quel point un naufrage de navire n’est pas l’endroit pour étaler ses états d’âme à quelqu’un qu’on vient de rencontrer.

Je me cache derrière des filtres Snapchat et des vlogs qui ne font aucun sens, je vis ma vie dans des boomerangs à en pleuvoir et au travers d’abus de Melbourne et de Jakarta dans mes stories sur Instagram pis je fais des posts Facebook qui sont teintés d’un humour particulier (et, parfois, de gifs étranges). Mais en vrai, est-ce que quelqu’un me connaît réellement?

J’ai peur qu’on ne me trouve pas assez tout. Pas assez beau, pas assez bon, pas assez drôle, pas assez grand, pas assez bien vêtu, pas assez bon au lit, pas assez talentueux, pas assez sûr de moi-même, pas assez cultivé, pas assez masculin, etc.

Je véhicule et promeus une image de moi-même qui est pleine de confiance, d’humour, de citations loufoques et d’une estime de soi incomparable. Toutefois, ce n’est pas du tout le cas. Je ne suis pas inébranlable et, pour être honnête, je ne l’ai jamais été et je ne le serai probablement jamais. La vérité, c’est que j’ai peur.

Non, je n’ai pas peur. Je suis terrifié. Anxieux. Je n’arrive plus à respirer.

Je vois ces hommes, de 20 ou 30 ans mes aînés, sur les fameuses applications de « rencontres » et ça me rend triste pour eux. Je n’ose pas m’imaginer passer la plus grande partie de ma vie seul, mais je n’arrive pas à trouver de relation amoureuse saine dans laquelle m’épanouir. Comment font-ils? Sont-ils réellement heureux, ces hommes?

La vérité, avec ces fameuses applications, c’est qu’on cherche tous l’amour, mais on a tous trop peur de se l’avouer entre nous, alors on s’enjaille devant des « tu cherches quoi ici? », des « envie de fun? » et des « as-tu plus de photos? *emoji coquin* » (pour vos yeux, je vous épargne les fautes d’orthographe). Pourquoi se cache-t-on derrière de telles simagrées? Est-il défendu d’avoir envie de créer quelque chose avec quelqu’un?

Je tente de m’accomplir dans toutes les sphères qui me sont disponibles, pour éviter de penser au désastre qu’est ma vie romantique. À l’école, je m’implique dans un trillion de comités, d’associations, de partys et de projets et j’essaye (j’.e.s.s.a.y.e.) d’aller à tous mes cours, parce que ça me tient réellement à cœur. Au travail, bien que je sois le premier à dire que je ne mets pas tous les efforts nécessaires, je suis conscient que je m’investis beaucoup plus que nécessaire. Ma famille passe toujours en premier et je ferais n’importe quoi pour eux, jusqu’à me fendre en quatre pour leur bien-être.

Toutefois, pour s’investir à ce point dans une relation amoureuse, ça prend une autre personne. Contrairement aux autres sphères de ma vie, je ne peux pas faire tout le travail par moi-même, il y a une réciprocité qui doit entrer en jeu et justement, c’est là que ça cloche. Bâtir quelque chose d’aussi intime avec quelqu’un, ça m’apparaît être un rêve qui est récurrent : flou, incertain, et chaque soir avant de dormir, je me demande si ça va arriver. Le problème, c’est que je finis toujours par me réveiller.

Je suis dans mon lit, je le cherche du bout des doigts pendant que mes articulations craquent leur solitude comme des plaintes jamais répondues. Je n’arrive pas à le trouver et je panique un peu, parce que, malgré la chaleur, il fait froid et j’aurais besoin de quelqu’un – d’une présence – pour tout simplement me rassurer dans ces moments-là. La cuillère-humaine qui devrait se démarquer du lot semble s’être perdue en chemin. Si près et si loin à la fois. Le lit est grand, voire immense, mais il est vide.

J’aimerais, comme tout le monde, vivre une grande histoire d’amour, mais plus les choses avancent, moins j’y crois. Je sais pertinemment que je n’ai que 21 ans et que j’ai toute ma vie devant moi, mais la ligne d’arrivée semble toujours un peu plus loin et hors de portée. J’ai beau courir plus rapidement et faire de plus longues enjambées, mes souliers sont remplis de petits cailloux qui me perforent la plante des pieds et je trébuche à chaque obstacle.

Je n’ai pas envie d’un superhéros, d’un personnage de film ou d’un individu qui a tout vu. J’ai juste envie de quelqu’un qui me fasse sentir comme si j’étais valide, comme si toutes ces bosses et ces accrocs dans mon parcours amoureux en valaient réellement la peine. Avis général : je ne cherche pas une déception supplémentaire, non non.

Je cherche le gars qui va me donner envie de quitter ces technologies toxiques, d’arrêter de me considérer chez moi dès que je pose la tête sur l’épaule d’un autre ou avec qui je vais pouvoir arrêter de retenir mon souffle et respirer pour de vrai. Le gars à qui je vais pouvoir confier mes secrets sans avoir peur qu’il parte avec comme un voleur. Ce serait un bon départ.

Tout ça, ça finit par me faire tourner la tête. C’est bien pire qu’un manège à La Ronde. Je suis désorienté, perdu, j’ai un peu mal au cœur et je n’arrive plus à me centrer sur ce qui devrait être prioritaire : moi.

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