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Je voudrais avoir deux narines de plus – Par Jade |

Je voudrais avoir deux narines de plus pis naître dans une bouteille de Versace, vivre dans un La Baie, mourir dans le tee-shirt d’un gars qui porte Aqua Fahrenheit 

Salut mes p’tits Crépues,

C’est le temps de faire mon coming out. Roulement de tambour…

Je suis aux parfums.

Je suis aux roses, je suis à la lavande. Je suis aux cous des gars parfumés. Je suis à l’Excel, au Scope Outlast, je suis à la cardamone, aux clous de girofles, aux crayons permanents, à l’essence, au sirop d’érable. Je suis aux chandelles au lilas, je suis au thé vert, aux bords de mer, aux barbecues, à la noix de coco. Je suis à Versace, à Dior, à Axe. Je suis une enivrable, une enivrée, un cartoon qui se laisse porter par les effluves des draps frais, des crèmes à main, des brises de printemps pis des boulangeries.

Mon coming out est pas si difficile à faire. Je sais que tout le monde est pareil. J’ai décidé de vous parler de ça parce que dernièrement, j’ai fais un beau constat. Je me suis rendue compte que de sentir bon, c’était comme de sourire au monde dans la rue. Que c’était de faire un petit cadeau à ceux qui sont sur notre chemin. Que c’était de l’amour qu’on transmettait dans l’fond, de l’amour en spray.

Flashback time ! Yeah!

Il est 17 heures. Heure de pointe. Je suis dans le bus. Dans le bus et dans le trafic. Je suis à deux places en même temps, mais c’est ben moins cute que quand la fille d’une Promenade Inoubliable est à deux places en même temps. J’ai chaud. D’abord parce qu’il fait chaud, mais aussi parce que je suis habillée en fonction de mon sweet bureau en paravents gris, où il fait frette en Saint-Luc. Walt Disney est congelé dans mon classeur, just sayin’!

Je ne suis pas la seule qui a chaud. Ici, ça sent le fond de Toms. Y’a une madame à gauche de moi qui sent l’shish taouk. Le Monsieur d’en face chlingue le lendemain de brosse de quatre litres de Maudite. J’me dis qu’il faut que je dise à mes amis de m’achever si un jour, quand je suis hangover, je deviens une bombe puante. En plus, j’ai un peu mal à la tête, pis je suis spm. Ça fait que comme me le dicte mes hormones, de même que mon haut-le-cœur, je bouille par en dedans. J’ai rien que le goût de m’acheter une caisse de pince-nez chez Club Price, ou une chainsaw, ou de me pitcher en bas de l’autobus.

La porte de ma tombe-qui-sent-les-bécosses finit un jour par ouvrir, découvrant un genre de mirage merveilleux: un ange masculin descendu du ciel avec sa chevelure de feu dans le vent qui doit embaumer le Head and shoulders. Il porte des beaux bermudas propres, il mâche une gomme —Alléluia! —pis il vient s’asseoir à côté de moi. Il sent bon. Le parfum d’homme ! Je veux fondre. Son odeur me fait dans la tête comme des papillons, qui me descendent jusque dans le ventre, qui me font oublier le shish de la madame d’côté, pis mon mal de tête, pis mes hormones.

Je tombe amoureuse de lui aussi vite que l’éclair pis la lumière mis ensemble. Je snif subtilement des p’tites arômes de bonheur, de l’amour en spray. Le reste de mon trajet ressemble à un conte de fée, mais en plus beau.

Pis je sors de l’autobus, ravie.

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