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La vie urbaine et mon manque de solitude

Dans mon domaine de travail, les transferts sont fréquents et imprévisibles, ce qui n’est pas pour déplaire à ma personnalité adaptative et aventureuse, mettons cela sur le compte de mon signe du zodiaque – je te le donne en mille, je suis né un 18 mars. Toutefois, comme je suis toujours à la recherche d’une roche pour y poser ma tête, cette situation amène sa part de questionnement quant à l’endroit que je choisirai pour y fabriquer mon nid.

Je suis né à la campagne que j’ai habitée jusqu’au début de l’âge adulte. La jeunesse étant impétueuse, j’ai choisi de tenter l’expérience de la métropole et de sa vie trépidante, à la recherche de quelque chose de plus, voire simplement quelque chose d’autre, désireux de me mêler à sa population cosmopolite et bigarrée. Faisant partie d’un groupe de musique, j’y ai vécu trois années au cours desquelles j’ai participé à la vie culturelle de la ville, rencontrant au passage des gens amoureux des arts en tout genre tout en remplissant ma banque de souvenirs d’aventures rocambolesques qui ne peuvent être décrites ici sans avoir consulté un avocat préalablement.

Si la vie urbaine ne m’a jamais déçu, je dois admettre qu’elle comporte, pour mon âme qui a besoin de ses moments de solitude, un léger côté négatif : celui de ne jamais réellement avoir la câli** de paix. Même dans le parc le plus reclus du quartier le plus reclus, à moins 25 degrés, un soir de février, les moments où l’on peut assouvir sa soif de recueillement solitaire se font plutôt rares. Il est vrai que l’on peut ressentir une certaine forme de solitude à se retrouver dans l’anonymat d’une foule et qu’il y a quelque chose de romantique à voir la ville grouiller sous ses lampadaires, mais je préfère encore les lumières de la voûte céleste pour éclairer le paysage grandiloquent de la nuit.

Après mon séjour dans la métropole, avec toutes les opportunités et les activités qui y sont offertes, il m’est apparu clair que la vie n’attendait pas. Peu importe la grosseur de la parade qui se déroule devant nos yeux, elle poursuivra son parcours qu’on y prenne part ou non; chacun décide s’il veut être un simple spectateur ou s’il veut faire partie prenante de l’action. Quoi qu’il en soit, le choix t’appartient, mais, vois-tu, je ne crois pas avoir envie ni de l’un ni de l’autre. J’ai plutôt envie de former ma propre parade, en communion avec les autres, certes, mais la plus affranchie possible de considérations grégaires.

Que reste-t-il alors à ceux et celles qui recherchent l’aventure et le calme, les feux d’artifices et la sérénité des étoiles dans le ciel, tout et parfois rien, ceux et celles qui recherchent aussi bien un petit peu plus qu’un petit peu moins.

Je tenterai ma chance vers les plaines verdoyantes sur lesquelles les chevaux sauvages galopent encore sous les rayons du soleil, vers les collines escarpées qui accueillent des nichées d’oiseaux migrateurs, les ailes déployées dans le vent du nord. Je tenterai ma chance vers la Grande Ourse pour me montrer le chemin du retour à la maison, parce que j’ai le retour à la terre qui me démange, et qu’il commence à se faire insistant.

Par Simon Guérard

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