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Les relations virtuelles

Aujourd’hui, j’aimerais te parler des relations virtuelles, via un ordinateur, sans vraiment avoir la capacité d’entrer en contact réel (toucher, sentir et autres trucs pas catholiques) avec l’autre, c’est rien d’inconnu pour moi. En fait, et ça se confirme auprès de pratiquement le ¾ de mes amies, ça m’est arrivé à plusieurs reprises de tenter de bâtir quelque chose avec une personne rencontrée à l’aide de divers réseaux sociaux. C’est absurde, je sais. Je le sais maintenant, et je le savais aussi dans ce temps-là. Même si les probabilités de se rencontrer étaient infiniment petites, moi, j’avais vraiment espoir de rencontrer cette personne-là. Bien sûr, ça, c’était avant qu’on commence à trop se parler, pis à se faire du mal en réalisant que ce serait jamais possible.

On dit souvent des réseaux sociaux qu’ils sont novateurs, qu’ils facilitent les rapports interpersonnels, qu’ils permettent de contacter tout son réseau en même temps, etc. C’est pas faux, mais ça brouille aussi les cartes au niveau des limites. La distance n’existe plus vraiment.

Les jeunes (oui, je m’inclus là-dedans) qui vieillissent avec ça, ils ont plus de notions particulières des limites du monde. Pour moi, et pour bien du monde, parler à quelqu’un qui habite au Japon, au Royaume-Uni ou au Brésil, ça n’a vraiment rien d’exceptionnel. Pourquoi? Les réseaux sociaux. Avec tous les moyens de communication (Skype, Facebook, Instagram, Twitter et j’en passe!) qu’on possède, c’est pas surprenant qu’on soit souvent décrits comme déconnectés de notre réalité. Si ta réalité est pas belle, va sur Internet pis invente-toi s’en une meilleure. C’est aussi facile que ça. Après ça, les heures, les jours font plus tant de sens que ça. Je connais bien des gens qui sont restés réveillés jusqu’à 5 heures du matin parce qu’ils jouaient à des jeux en ligne ou qu’ils chattaient avec quelqu’un d’autre.

Par contre, quand t’es ramené à la réalité, ça fesse fort. C’est rarement aussi simple que ça paraît l’être.

T’sais, on peut se donner un bon exemple : le super beau gars (métaphorique) de l’Australie. Lui, y’est super fin, super beau, super intelligent pis toute, mais l’Australie, c’est pas la porte à côté. C’est même pas le pays à côté. Pis c’est la même chose pour tous les autres. Je dis « tous les autres » comme si ça m’arrivait chaque mois, mais ça m’est juste arrivé trois ou quatre fois. Bon, OK, peut-être plus, mais je compte pas, principalement parce que je me trouverais encore plus pathétique.

Le pire, avec les relations dans ce genre, c’est que, premièrement, tu choisis consciemment ce que tu montres à la personne, et vice-versa. Mais ça, j’assume que c’est comme ça dans tous les types de relations, non? Fait que, au début, c’est tout beau, personne a de défauts, tout le monde est gentil, vous avez tous les points en commun du monde, vous êtes des âmes sœurs, le mariage est prévu, etc. Mais en fait, plus ça avance, plus c’est de la pure merde. Tu te rends compte que ça vaut juste pas la peine d’investir autant d’efforts dans quelque chose qui te fait souffrir de manière beaucoup trop intense et qui, au final, mène à rien du tout. Je lève mon chapeau aux personnes qui ont rencontré leur douce moitié sur Internet, moi, j’ai pas envie de développer une relation dans le genre.

Ça m’a pris du temps avant de réaliser que je trouverais pas l’amour de ma vie sur Facebook (ou autres réseaux sociaux). Pis, puisque ma vie n’est pas un film d’ados, bah t’sais, le gars « idéal » (rencontré au préalable sur Internet) fera jamais éruption dans ma vie. Il viendra pas me surprendre au Cégep, il fera pas un arrêt à ma job en me lançant un « Salut! » comme si de rien n’était et c’est surtout pas lui qui attend de l’autre côté de la porte de la maison quand quelqu’un y frappe. C’est beaucoup trop cliché et c’est un idéal inatteignable.

Toutefois, même si lesdites « relations » ont pas vraiment marché (duh) dans mon cas, ça m’a quand même permis de me faire des amis plutôt exceptionnels. Si jamais je devais les rencontrer un jour, j’en serais plus qu’heureux, mais je crois pas que tout ça irait plus loin qu’une grande amitié. Et qui sait, peut-être que pour certaines personnes ça fonctionne, mais pas pour moi. J’ai besoin de concret, de réel, de sentir, de toucher, de voir (en 3D, haute définition), etc. Je me contenterai pas d’un écran comme chum.

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