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L’hypersensibilité 2 : un monde surprenant

Il y a près de trois mois, j’ai écrit un premier article sur l’hypersensibilité intitulé « L’hypersensibilité : un monde invisible ». (Tu peux le lire en cliquant : ici.) Cet article a eu, pour moi, des réactions absolument inespérées. C’était fou de voir des gens me dire « merci », d’en voir se reconnaître dans mes mots, de voir des gens se sentir comme je me sens au quotidien. C’était beau. J’avais écrit ce texte principalement pour essayer de démystifier l’hypersensibilité. Je voulais, entre autres, que les gens qui sont hypersensibles en prennent conscience, parce que le réaliser avait été pour moi un grand soulagement. Pour ces raisons, j’avais choisi de me concentrer davantage sur les aspects plus négatifs, parce que c’est souvent ceux-là qu’on remarque malheureusement en premier.

Aujourd’hui, je me dis que je me dois et que je vous dois une deuxième partie. Je veux vous dire comment le fait de réaliser que j’étais hypersensible a changé ma vie pour le mieux, comment je ne voudrais plus jamais me départir de ce trait de caractère qui fait partie intégrante de ma personnalité. Je précise tout de même que je n’ai rien d’une spécialiste, mais je sais comment je me sens et j’ai beaucoup travaillé sur moi-même, ce qui m’a permis d’apprendre certaines choses.

L’acceptation

Avant d’être consciente de mon hypersensibilité, j’aurais voulu la jeter au bout de mes bras. Un jour, on a mis un mot sur ce bout de ma vie qui empiétait sur tous les autres, et j’ai compris que je ne pourrais jamais le détruire. J’ai compris que le secret résidait, non pas dans la lutte, mais dans l’acceptation. Sans vouloir paraître intense (même si je suis clairement une personne intense), l’acceptation, cet enclenchement d’un processus bien plus grand dans lequel je suis toujours actuellement, a changé ma vie. J’ai arrêté de me battre contre moi-même, j’ai commencé à me percevoir différemment, mieux. J’ai commencé pour la première fois depuis des années à aimer le dedans de ma tête et à aimer y être. Le fait d’accepter ton hypersensibilité, d’accepter les émotions qui viennent à toi, lui donne une teneur totalement différente. Déjà, on dirait que tout est moins pire, moins destructeur, parce que tu dis « oui », alors qu’en tentant de repousser tes émotions tu ne fais qu’envenimer les choses. Aussi, les accepter te permet de les calmer et donc de les rationaliser. Pour moi, il y a une énorme différence entre refuser et rationaliser. Rationaliser, ça veut dire se connaître soi-même et donc ne pas avoir besoin de quelqu’un pour nous raisonner, ça veut dire accepter nos émotions sans les laisser nous dépasser ou nous contrôler.

L’explication

L’hypersensibilité ne se réduit tellement pas à être intense, cette intensité est provoquée par une plus grande conscience de ce qui nous entoure, un fort instinct, une ouverture, un sens de l’observation puissant. Ce sont ces qualités qui nous font vivre fortement nos émotions, tous ces stimuli nous fatiguent, mais font aussi de nous des êtres empathiques, observateurs, attentifs et intéressés. Notre grand sens de l’observation nous permet de voir la beauté du monde, mais aussi sa laideur. Devant notre « plein » d’espoir, la laideur semble pouvoir nous anéantir puisque l’hypersensibilité vient généralement avec une forme de naïveté, je préfère dire une confiance indestructible en l’humanité, indestructible, mais inévitablement trop souvent blessée. « C’est correct ». J’aime me dire ça. Quand une journée je me sens profondément déçue du monde, je me dis : « C’est correct ». Puis, le lendemain, j’y crois encore. En ne luttant pas contre ma déception, je lui permets de faire son temps, je me réveille plus forte le jour suivant.

Alors que mon hypersensibilité m’a longtemps semblé irrationnelle, mauvaise, je sais maintenant qu’il n’y a rien de plus pure, qu’elle peut rapidement se transformer en force. On peut souvent se sentir comme si c’était tellement plus facile d’être quelqu’un d’autre, d’arrêter de se compliquer la vie, mais je crois qu’on se la complique pour les bonnes raisons, que le résultat est souvent positif et fait de nous des meilleures personnes. Personnellement, je sais que je ne serais pas là où je suis sans l’hypersensibilité. Ça brassait tellement dans ma tête, je voulais juste un « break », je me disais : « Pourquoi je suis moi? ». J’aurais juste voulu arrêter de me poser des questions qui me semblaient ne servir à rien. Cet instinct m’a donné la force de tout quitter à nouveau et aujourd’hui je me sens au bon endroit parce que j’ai dit « oui » à mes émotions.

Le beau

Une autre chose que j’aime de l’hypersensibilité et qui, je crois, fait de nous des meilleures personnes est que oui on doute malheureusement souvent de nous-mêmes, mais ça fait en sorte qu’on est capable de se remettre en question et c’est essentiel au progrès autant personnel que dans plusieurs autres sphères de notre vie, ça fait de nous de meilleurs leaders. On a trop peur de décevoir les autres, mais en même temps ça fait de nous des personnes foncièrement gentilles, prêtes à travailler pour un monde meilleur. Notre bouton « culpabilité » très développé explique le fait que nous sommes très authentiques, pas du tout attirés par le mensonge. Notre proximité avec nos émotions fait de nous des êtres très créatifs grâce, entre autres, à notre perception des choses qui est très précise. On est parfois trop exigeants, mais surtout on est des travailleurs assidus.

Je m’émerveille d’un rien, je vis pour les petits moments de bonheur, mes larmes laissent rapidement leur place à une vague d’optimisme, je sais comment utiliser mes émotions négatives pour les transformer en outils de progrès. J’aime la vie et je me sens fortement liée à la nature. Le bonheur des autres me ravit. Je rêve de changer le monde et j’y crois. J’aime voir le monde dans mes yeux, même si je me sens souvent tout à l’envers. Je suis accro au développement personnel depuis que je sais ce que je suis. Je suis hypersensible. Et toi, en quoi ta sensibilité te rend-elle plus fort?

Consultez toujours votre médecin pour obtenir de l’information.

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