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Le temps, coupable d’arracher l’existence d’hier à tout jamais. Celui qui défile à toute allure, qui, de par sa grande vitesse, amène avec lui les jours passés, les mois ainsi que les années. Celui qui impose une rude réputation en partie basée sur son manque de générosité envers la société, mais, pour qui sait l’apprécier, possède l’élogieux pouvoir d’arranger positivement le déroulement des choses.
Étant enfant, tu percevais le temps comme s’il déroulait en mode ralenti, rien ne possédait une rapidité assez élevée pour satisfaire ton profond désir de grandir. Tu étais envieux.se des grandes personnes, tu cultivais l’idée que lorsque tu serais à l’âge adulte, tout irait pour le mieux .
Tu as tant voulu que le temps augmente en rapidité que tu ne l’as pas apprécié à sa juste valeur. Pourtant, tu aurais tellement dû le faire.
Le mode ralenti s’est retiré de ta tête le jour où ta maman a quitté notre monde, qu’elle a respiré pour la dernière fois, que ses yeux se sont fermés tout doucement. Depuis, le temps défile tellement rapidement que tu as de la difficulté à suivre le courant. Tu n’avais pas prévu son absence dans ton idée du monde merveilleux de l’âge adulte. Tu voudrais retourner dans le temps pour pouvoir entendre sa voix une dernière fois. Tu aimerais tellement pouvoir lui parler, lui dire tes réussites, tes accomplissements, tes batailles du quotidien, lui confier tes peurs. Tu aurais aimé lui présenter la femme forte que tu deviens, voir le regard de fierté dans ses yeux.
Maintenant adulte, tu reconnais qu’on ne fait que courir après le temps. Avec nos journées de fou et nos horaires chargés, qui prend réellement le temps de profiter et de juste s’arrêter? Tu crois au plus profond de toi que nous avons un pouvoir sur notre vie. Et si chacun prenait quelques minutes pour prendre cette dernière telle qu’elle est, pour profiter du temps précieux avec nos proches. La plupart d’entre nous possèdent encore beaucoup de temps sur terre. Tandis que le temps de certains autres tire à sa fin.
Nous allons tous passer par là. Sommes-nous obligés de réaliser l’importance du temps lorsque nous n’en avons plus?
Par Mélissa Roy