J’ai été la victime d’un pervers.
Je ne te parle pas du genre de pervers qui met sa main sous ta jupe, ou de celui qui zyeute ta craque de boules. Non. Je te parle plutôt ici du pervers qui regarde par le trou de serrure de ton âme et qui agresse ta psyché. Ce rôdeur qui te suit dans les coins les plus sombres de tes écueils pour t’agresser sauvagement. Je te parle ici de ce maudit pervers qui viole, à répétition et pendant des années, ton amour propre.
J’ai été la victime d’un pervers pendant des mois. Puis des années.
J’ai été une proie facile pour mon prédateur. Telle une rapace, il a observé sans scrupule mes moindres faits et gestes, découvrant ainsi mes faiblesses. Puis, il m’a piégée et attaquée dans un habile vol en piqué. Je n’ai rien vu venir. Mon pervers ne s’est pas seulement contenté de m’avaler tout rond. Non. Il a joué avec moi, sa victime. Puis il m’a dépecée et dégustée par petits morceaux, longuement.
Constamment rabaissée, j’ai été réduite au cliché de la femme violentée et abusée. Cette femme frêle et fragile qui ne demande qu’à être aimée. Jamais assez intelligente, jamais assez aimante, jamais assez responsable, jamais assez aimable. Jamais assez parfaite. Il m’a vampirisée, a pris toute mon énergie jusqu’à ce que je n’arrive plus à bouger, terrorisée. Je l’ai vu prendre plaisir à me voir souffrir, et je l’ai laissé faire. Je lui ai servi de faire-valoir et de bouc-émissaire tout à la fois. Et il m’a fait croire que je ne valais rien.
J’ai quitté mon pervers.
Il y a 5 ans, j’ai quitté mon pervers. J’ai cru à l’époque que j’allais enfin trouver repos, me sentir en sécurité, enfin libre. Je pensais avoir finalement mis fin à la torture mentale et affective. J’ignorais à cette époque qu’une deuxième vague de violence, plus destructrice que jamais, allait s’abattre sur moi.
La violence a été plus intense. Plus insidieuse, plus sournoise. Attaques, menaces, chantage, intimidation, font désormais partie de mon quotidien. Mon pervers fait tout pour me laisser savoir qu’il rôde toujours.
J’ai dénoncé mon pervers.
Très peu de gens m’ont crue. J’ai été jugée. Puis, on a jugé mon pervers. On l’a jugé innocent. Mais la réalité est que mon pervers est un manipulateur et un menteur. Il est un « piétineur » d’amour propre, un harceleur et un violeur d’âme.
Je suis toujours la victime d’un pervers.
Certes, je le suis de moins en moins souvent. Je m’arrange pour ne pas croiser son regard dans les ruelles sombres de nos échanges, pour me retrouver le moins souvent possible sur sa route destructrice. Mais c’est difficile.
Je ne veux plus être la victime d’un pervers.
Cela fait maintenant presque 9 ans que je suis la victime d’un pervers narcissique. Je me sens comme une prisonnière qui doit faire son temps. Je me sens comme une condamnée à perpétuité.
Parce que mon pervers sera toujours dans ma vie. Je ne pourrai jamais complètement m’en défaire.
Le père de mon fils est un pervers narcissique.
Et c’est la plus grande tristesse de ma vie.