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Pour en finir avec ce culte de la minceur

20 ans de ma vie se sont déjà écoulées et je lutte toujours avec le même problème, celui de mon poids. Parce que quand on est mince, on est belle, on est en santé, on n’a pas de problèmes… en voilà des propos absurdes! Le bodyshaming, c’est une histoire de chiffres et peu importe le nombre qui s’affiche sur la balance, qu’il soit élevé ou bas, tout le monde se retrouve sur le même plateau. On pense souvent que les personnes physiquement plus minces sont mieux dans leur peau. Pourquoi? Parce que la société nous bombarde d’affiches présentant des corps longilignes, sans rondeurs ni défauts. La société proclame qu’être mince, c’est le rêve, la santé et la beauté, alors nos têtes se forgent à cette mentalité. Constat : ce n’est outrageusement pas la réalité, mais vous vous en doutiez déjà probablement. La minceur n’apporte pas le bonheur et ne rend pas plus heureux, car tout part de l’intérieur. Une apparence saine n’est pas un signe de vie parfaite. Les troubles alimentaires et mentaux touchent tout le monde ; ils ne sélectionnent personne sur leur apparence. Alors, quand j’entends des phrases du genre « Ouais mais toi, t’es mince, donc t’es plus heureuse », « Voyons! Tout le monde sait que les personnes minces sont mieux que les personnes rondes », je suis sidérée de voir qu’il existe encore des gens avec cette maudite mentalité-là. Chacun est beau à sa manière ; ce n’est pas une question de poids qui définit qui tu es réellement. Ce qui me rend un peu amère par rapport à cette situation, c’est qu’on parle beaucoup des mouvements qui visent les corps plus en chair, mais on délaisse la classe des gens plus maigres puisque qu’on les pense au-dessus de tout ça. Selon moi c’est une erreur, car nous ne sommes pas mieux que quiconque. Je trouve ça fabuleux et ô combien gratifiant de voir que les humains commencent à être solidaires et à créer des mouvements qui englobent tous les types de corps. Le monde est beau et il s’améliorera si on s’implique tous ensemble. Nous méritons tous du respect et d’avoir de l’estime pour soi.

D’ailleurs, je suis passée par là et je le vis encore aujourd’hui. Mon poids et l’apparence de mon corps posent problèmes aux yeux de certains gens. On me traite comme si j’étais mieux alors que la majorité ne sont même pas conscients de mon passé qui fut tout sauf reposant. Mon parcours est plutôt houleux. J’ai passé par des montagnes russes d’émotions. J’ai commencé à avoir des troubles alimentaires très tôt dans mon enfance. Du plus loin que je me rappelle, j’ai toujours été la plus petite de ma classe. Vous savez, celle qui est toujours front row sur chaque photo de classe? C’était moi. J’étais petite et très mince et surtout, je n’étais pas bien dans ma peau. J’ai toujours eu l’impression qu’on me jugeait par rapport à mon apparence. On se moquait de moi au primaire, au secondaire et même encore aujourd’hui, au collégial. Vous savez, ce qui est le plus douloureux, c’est que les gens ne prennent pas le temps de connaître avant de prononcer des mots qui blessent. Plus jeune, j’ai cessé de manger, car j’avais peur de la nourriture, d’avoir un empoisonnement alimentaire, de m’étouffer, de prendre du poids. J’aurais pu me rendre à l’hôpital tellement j’étais malade et mal dans ma peau. Ce sont les pleurs de ma mère qui, un soir, m’ont donné la poussée nécessaire pour me prendre en main. Je suis d’ailleurs très chanceuse d’avoir une famille très proche et qui communique aisément, car elle a su m’apporter toute l’aide dont j’avais besoin. Je suis allée voir un médecin, un psychologue et un nutritionniste. En troisième année du secondaire, je pesais 60 livres. C’est généralement le poids d’un enfant et j’étais adolescente. Je n’avais littéralement que la peau sur les os, aucune forme de femme ; j’avais l’air malade. J’ai eu des problèmes de puberté à cause de tout ça. J’ai commencé à grandir très tardivement, alors j’étais souvent ridiculisée en raison de ma taille. Cependant, à force de consulter, j’ai pris peu à peu ma vie en main. Alors que j’entamais la fin de mon secondaire 5, j’ai enfin passé le cap du 100 livres. Ce fut une fierté pour moi d’atteindre ce poids, car c’était mon objectif et celui de mon médecin et de ma nutritionniste. Je suis fière de dire qu’aujourd’hui, je suis arrivée à me sortir la tête hors de l’eau alors que j’étais littéralement en train de me noyer. Je ne dis pas que c’est facile tous les jours ; j’ai dû apprendre à aimer la nourriture, à m’accepter tel que j’étais. Il m’arrive parfois de me questionner ou d’avoir des inquiétudes, mais elles passent rapidement lorsque je me rappelle tout le chemin que j’ai parcouru. Tout est possible avec la volonté et le courage de vouloir changer pour le meilleur.

Alors, après ce récit sur le poids, j’espère vous avoir prouvé que non, la minceur n’est pas la recette miracle pour une vie heureuse. Ce qui est beau, c’est de s’aimer tel que nous sommes. Voilà la véritable beauté. Ce n’est pas une question de poids, de chiffres, d’apparence. La plus belle élégance, c’est l’assurance et la confiance que l’on dégage. Après tout, rien ni personne n’est parfait, alors soyez uniques à votre manière. Le monde n’en sera que plus éclatant.

Croyez en vous comme j’ai su croire en moi étant plus jeune, parce que vous méritez le bonheur.

Aujourd’hui, nous sommes chanceux d’avoir des spécialistes et de l’aide un peu partout. Si vous avez des questionnements, besoin d’écoute ou de parler à quelqu’un, voici des ressources très utiles :

https://anebquebec.com/ (ligne d’écoute, clavardage, groupe de soutien)

https://www.teljeunes.com/accueil (ligne d’écoute, clavardage)

Psychologues / Nutritionnistes / Médecins

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