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Renouer avec la littérature après les études

Vous n’allez peut-être pas me croire ou encore vous allez être de mes alliés, mais je côtoie ma bibliothèque municipale régulièrement! La bibli-QUOI? Ben oui, la bibliothèque municipale de mon quartier! Parce que t’sais que ça existe encore les livres en papier qu’on emprunte.

Et là, je vous fais un aveu monstre, j’ai renoué dernièrement avec les bouquins après presque six ans d’abstinence. Les membres de clubs littéraires : ne me jugez pas trop vite! J’ai toujours été une amoureuse des livres.

Petite, j’allais à pied me chercher les dix volumes maximum qu’on pouvait emprunter et les trimballais dans mon sac à dos préféré (Ben oui un Eureka! #onthevibeornot). Ensuite, je m’installais au salon, sous l’arbre dans la cour, dans mon bain, dans le bus ou encore dans la chambre d’invité chez grand-maman lors d’un party de Noël pour y vivre les dernières pages de mon roman.

Mais, petit à petit, les études, y’know, m’ont demandé de plus en plus de lecture de manuels scolaires et de textes de recherche contenant des sujets pas toujours à mon goût mais dont on ne pouvait se passer pour réussir les cours. Alors que j’enchaîne avec le cégep et l’université, je me rends compte que ma carte de biblio n’est pas sortie de mon porte-feuille depuis des mois, voire des années.

J’ai même essayé pendant mes études de faire de la lecture par plaisir, mais non, pas capable, j’feel trop coupable d’occuper mon temps à ce plaisir quand mon gros tome de pharmacologie me regarde de son beige plate et de son air méprisant.

Pire que ça, j’ai perdu la concentration de lire et relaxer, d’être emportée dans un autre univers ou de m’instruire sur des pays outre-mer. Je ne suis plus capable de dévorer les mots des yeux, page après page, sans compter les minutes; non, je dois relire des phrases pour comprendre ce que je viens de lire, je perds le fil… et ça me brise le cœur.

Les livres sont un refuge et une échappatoire. Où le temps s’arrête et défile à une vitesse folle. D’heureux moments autant que des tragédies. La lecture nous permet de vivre ses antithèses, contradictions et paradoxes.

Source

Un an et demi après la fin de mon baccalauréat, le temps que je comprenne que j’ai retrouvé du temps pour moi et mes passe-temps chéris, je reprends le chemin à pied jusqu’à la bibliothèque de mon nouveau quartier, toute gênée. Comme si la commis au comptoir allait savoir depuis combien de temps je n’ai pas fait un emprunt. Je me préparais des excuses comme : « J’ai été perdue des années en contrée éloignée et sans accès à une bibliothèque », puis je me suis dit qu’elle n’allait pas demander. Et, en effet, comme si de rien n’était, Dah!

Le plus merveilleux avec la bibliothèque, c’est que c’est GRATUIT et souvent très chaleureux comme endroit, même zen. Pas de bruits sourds, pas de virtuel, tout est vrai et tangible. Souvent même, c’est organisé avec des divans confo où on s’installe pour dévorer une quatrième de couverture et se laisser tenter aux premières pages.

Quand t’as le pognon pour te procurer des pièces de littérature, c’est un pur bonheur. Et c’est même possible de participer à des soirées de swap de bouquins avec des copains. Micro-société-bibliothécairienne!

Les livres, c’est sensuel. On les explore de nos yeux sur tous les axes, dans le plus profond de leurs secrets et jamais ils nous refusent qu’on les touche ou les maintienne sur notre poitrine, le temps de reprendre nos esprits après un passage violent-tourmentant-surprenant-délirant-tordant.

Et là, je suis en train de reprendre ma relation avec les livres, là où je l’avais laissée. Sans rancune, ils m’ont rouvert leurs mondes et leurs intrigues sans me juger. Ils ont patienté, alignés sur les nombreuses tablettes, que je revienne à eux. Aucun vieil amour n’aurait fait cet exercice. Y’a que les livres qui nous pardonnent et nous guérissent.

Les livres seront toujours là pour m’aider à m’échapper…

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