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Tic-tac – Par Noémie Ouellet

La cloche sonne, je m’assois à mon pupitre.

Je suis au primaire et le temps semble durer toujours. L’enseignante nous enseigne quelque chose qui me paraît pas mal moins important que le flot de pensées qui me submerge. Oui, j’étais philosophe avant mon temps.

J’étais le genre de personne à me demander à quoi bon vivre si un jour on meurt? Pourquoi aller à l’école si longtemps alors qu’on ne reste pas jeune comme dans les films? Pourquoi ne pas faire que ce que l’on aime puisqu’un jour tout s’arrête?

Que je devrais être en train de lire Harry Potter plutôt que de faire des résolutions de problèmes à la con.

Je voulais pas savoir combien de bonbons il resterait à Suzie après qu’elle en aurait échangé avec Serge!

Je pensais, dans ma tête d’enfant, au futur. À ce que j’allais faire quand j’allais être au secondaire, et après aussi, pis après. J’avais dont bien hâte de passer « aux choses sérieuses » parce que j’avais l’impression de perdre mon temps faut croire. La tête accotée dans la paume de ma main, le regard fixé sur l’horloge.

C’est long, tellement long.

T’sais, comme dans le vidéoclip de Britney ou elle attend impatiemment que la cloche sonne, crayon dans la bouche, tout en étant vêtue de manière peu catholique. J’étais pas mal fan à l’époque, mais dites pas ça à personne.

Je voulais être une adulte le plus vite possible. Je pensais que ça résoudrait tous les problèmes. Mais… ça d’lair que non.

La conscience et la mesure du temps sont très différentes quand on est enfant. C’est une fois rendu à l’âge adulte que je réalise sa véritable valeur.

Les secondes qui s’écoulent, les moves qu’on fait ou pas. Le frôlement de cuisse qui a ou n’a pas lieu. Le cœur qui bat la chamade et le sourire qui s’esquisse l’espace d’un instant. Le regarder pendant un moment et réaliser que ça fait plus de 30 secondes.

Les minutes qui font toute la différence entre quelque chose qu’on aurait voulu lui dire, mais qu’on a retenu et qu’on regrette maintenant. Parce qu’on s’est trop attardé à choisir les bons mots plutôt que d’écouter notre feeling et de dire ce qu’on ressentait vraiment. Tout ce qu’on attend de faire au bon moment sans réaliser que le même instant ne se représentera pas.

Les heures, les jours, les semaines passent, les mois et les années se succèdent sans qu’on s’en rende trop compte.

Quand dans un mois te paraît lointain, mais finalement que c’est demain. L’avenir arrive le jour où on en prend enfin conscience.

Tu te dis que tu vas avoir le temps de faire tout ce que tu veux faire avant la date fatidique, mais tu y arrives pas.

Le temps passe et ne s’arrête pour personne. Chaque jour, je prends conscience des décisions que je prends. Elles influencent ce qui se passe dans ma vie les semaines suivantes et ainsi de suite. Les mots que je dis, les choix que j’assume, les personnes que je rencontre chaque jour.

Finalement petite Noémie, le temps passe vite, plus vite que tu l’aurais pensé. Better make the most of it.

Tantôt en revenant de l’université, il neigeait à plein ciel. Il ne faisait pas trop froid. C’était silence et il n’y avait aucune voiture. Seulement moi et la neige scintillante. J’ai marché pour revenir chez moi. La neige collait sur mon visage, mes Converse étaient mouillées, mais j’m’en foutais.

Je me suis sentie présente. Toute là les pieds dans le banc de neige.

Pis j’ai aimé ça.

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