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Un beau Noël blanc… teinté de rouge

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Pour moi, Noël, ça commence par un voyage en voiture vers le Nord. Avec des amis ou en covoiturage. Avec des étrangers sympathiques ou silencieux. Pour moi, Noël, c’est une maison un peu trop pleine et chaleureuse. La musique de Noël. L’odeur des petits plats qui mijotent. Mon frère et moi, qui se cachons un peu pour boire un verre de vin de plus afin que notre grand-père, qui boit surtout du vin de messe, ne nous voit pas. C’est aller faire des activités dehors, en famille. Regarder ciné-cadeau, en gang, tous assis sur le divan avec un bon café, peut-être un petit peu fatigués de la veille. C’est trouver un petit coin pour lire tranquille, en écoutant du coin de l’oreille les conversations des gens que j’aime. C’est serrer les gens que j’aime très fort dans mes bras.

Cette année, la neige blanche a touché le sol en zone rouge : couleur d’alerte qui me rappelle qu’il n’y aura pas de voyage et que la maison n’aura pas le droit d’être pleine. Les petits plats seront ceux que j’ai préparés, pas ceux de ma mère, de mon père ou de ma tante. Il n’y aura pas de conversations au loin et mon appartement risque d’être bien tranquille. Trop tranquille. Cette année, je n’aurai pas à me cacher pour boire mon petit verre de vin de trop.

J’y ai cru, un moment, à ce contrat moral. Puis, moins. Puis, c’était fini. Puis, j’ai pleuré. Puis, j’ai respiré. J’aimerais vivre mon Noël, comme d’habitude. Je l’aime mon Noël de d’habitude. Mais ce n’est pas possible.

Qu’est-ce qu’il me reste alors? Il me reste (merci 2020) des petits apéros sur Zoom. Il me reste le téléphone pour parler à mon grand-père. Il me reste peut-être une marche hivernale, à deux mètres, avec mon frère qui n’est pas trop loin. Il me reste un petit verre avec ma meilleure amie, qui habite seule, pour qu’on se rappelle avec nostalgie, l’hiver dans le Nord. Qu’on puisse pleurer, rire ensemble. Il me reste la musique de Noël, les mêmes albums que j’aurais écoutés avec les personnes que j’aime : un petit réconfort de rien du tout. Il me reste les recettes classiques que je vais apprendre à faire moi-même cette année, semble-t-il. Il me reste mon amoureux. Je ne serai pas seule. Il me reste les vacances. Pour faire quoi? Moins de choses que d’habitude sans doute, mais au moins, dormir. Il me reste mon petit verre de vin, bien affiché, défiant, dans le milieu de mon salon.

J’aurais aimé, mais  il n’y a rien à faire. L’humain est résilient. L’humain s’adapte. L’idée qu’on sera tous un peu « tout seul ensemble » m’apaise un peu. Ce n’est pas que moi, que toi, c’est plus grand. C’est de la… merde. Mais c’est plus grand que nous. Et « tout passe », tout finit. Ça aussi. Même si on ne voit pas le bout.

Donc, joyeux Noël! Je nous souhaite tous un peu de douceur à travers tout ça. Ce ne sera pas facile pour plusieurs, mais ça va finir. Je vais garder mes chansons de Noël et les biscuits de ma mère. Ce sera au moins ça. Ce sera déjà ça. Je suis chanceuse après tout, j’aime ça au moins, l’hiver.

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