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Un char, l’Écosse pis ben du scotch

On devait rester à Londres pour deux semaines, mais je sais pas, la ville nous paraissait un peu morne et grise. On a eu du fun à Londres, croyez pas le contraire, mais on avait fait le pari d’utiliser le moins possible le métro, pis dans une ville comme celle-là quand t’es à pied, tu marches LONGTEMPS dans des grandes rues commerciales un peu froides, avant d’arriver à bon port. On a magasiné en masse en tout cas. Tous les magasins ont genre cinq étages… Ça change pas mal de la rue St-Joseph à Québec, pis un peu de la rue Ste-Catherine à Montréal. Mais trêve de repères, j’avais une attirance pour le nord, pis j’ai réussi à convaincre mes acolytes de voyage de partir.

Un vol d’une heure plus tard, pis on était rendues. Déjà l’atmosphère était différente. Édimbourg, c’est l’art de mélanger le beau avec le laid. C’est comme recouvert d’un épais nuage de littérature policière, d’architecture gothique crade, de saleté, de bouteilles d’alcool pis de monde saoul partout dans les ruelles dès neuf heures du matin, de petits bars cachés dans les criques de sous-sol en roche. Il fait froid, il pleut, ça sent la mort mais ça sent bon. Surtout quand t’es à table devant une bière pis une maudite grosse baked potato.

On a choisi de faire deux auberges, le temps du séjour. Une le premier soir pour être certaines d’avoir un toit en arrivant, pis l’autre, qu’on a trouvée en se promenant dans la ville, et qui s’est avérée entretenue en partie par des Australiens ayant trouvé refuge dans le « frette » de l’Écosse (faut savoir que beaucoup ont la double citoyenneté parce que les grands-parents viennent de d’là). Fait que on a été encore plus bousculées par l’accent à la fois british ET écossais ET australien. Heu can you repeat? Ça m’a pris trois jours juste pour comprendre quand y disait le nom de la ville : EdimbeerouAahh!

Ça a été assez dur de quitter cette atmosphère-là. T’sais que c’est là que la Rowling a écrit ses livres ben connus de sorciers. Pas étonnant, les vieux bâtiments, les châteaux, les montagnes, juste « igne »! Ah pis de mon bord, je fantasmais à l’idée de fouler les mêmes dalles croches que Monsieur Doyle, Conan de son prénom. Y faisait des pèlerinages « icitte » pour écrire sur le crime, c’est pas rien.

Donc on est partis, avec deux nouveaux voyageurs, un Français pis un Australien, vers le Loch Ness. C’était ça le but du moins, au départ. On avait loué une auto, mais en arrivant au site de location de char, on s’est souvenus qu’on était en Écosse. Fallait conduire à droite! Ça a causé quelques inquiétudes, pis finalement on a confié le volant à l’Australien, qui conduisait vraiment bien, mais qui n’était pas sur les papiers d’assurance… Mais qui ne prête pas le volant en voyage han?

Les gens de l’auto 

Premier arrêt, Stirling. Petite ville petite, avec une vie touristique étrangement développée. On a mangé dans un restaurant à l’allure western, genre d’énorme cage aux sports avec des lynx empaillés. Puis le soir on s’est rendus dans un petit bar miteux mais festif, là où les gens se reconnaissent parce qu’ils viennent ici tous les soirs, pour boire au comptoir, comme dans les films américains. Un pub de pêcheur-chasseur avec des filets, des pioches, des bouts de bateaux, encore des animaux empaillés pis une scène pour la musique. Ça aurait pu ressembler au Bateau de nuit sur St-Jean, mais avec du monde dans le bar. On a commandé des scotchs, on les a sentis descendre lentement en nous brûlant l’intérieur, pis on s’est réveillés le lendemain, d’une soirée, disons, agitée.

On a repris le char vers le nord, toujours lui (j’écoutais pas encore Game of Thrones à l’époque, ça vous sauve des références fanatiques), jusqu’au Loch Lomond. Pas le Ness, un autre. Sur les photos que j’avais vues, c’était toujours spectaculaire. Ciel rose sur lac bleu doux, parfois gelé. Là, c’était gris sur gris, mais beau pareil pour ceux qui aiment le ton sur ton. On a fait un feu sur le bord de l’eau, on s’est assis dans les cailloux, j’ai fabriqué des outils avec des branches pis des longues herbes pis on s’est trouvés bucoliques. On a fait des films dans lesquels on était des genres de fées qui vivaient dans les arbres pis des photos où le monde saute dans les airs en ayant l’air content. Enfin, on s’est rendus à pied dans la cabane restaurant où y’avait un barman, pis peut-être quatre personnes. Pis on a bu un autre scotch. C’est là que j’ai appris comment « tchiner » avec des Écossais. Trois « tchins », un en bas du verre, un en haut, pis un normal. Ça veut dire, je ne suis pas moins bon, pas meilleur, je suis ton égal.

Ma vision du Loch Lomond avant d’être au Loch Lomond – source

Le ton sur ton 

On est repartis parmi les petits chemins de landes aux longs fouets, les maisons de type je-voudrais-vivre-ici-avec-William-Wallace-et-faire-mon-épicerie-à-cheval-parce-que-j’habite-loin-de-toute, pis on a dû stopper en chemin à cause d’un embouteillage de moutons. Plus pittoresque que ça, tu meurs dans l’cul de Nessie. On s’est promenés à pied autour des moutons, on a joué à les toucher, pis on a eu peur quand on a vu un bouc qui avait l’air plus téméraire que les autres.

Source 

Quelques stations plus loin, on est arrivés à Fort Williams. Ville assez méridionale, pis là, les montagnes aux sommets enneigés sont apparues dans toute leur splendeur. C’était la fin du printemps, pis on le ressentait enfin, puisque le ciel devenait bleu pour la première fois. On a trouvé refuge dans une auberge un peu biz ce soir-là. Vraiment perdue dans un trou de village. Je pense qu’avec nous cinq, on devait être sept, en comptant l’hôte. On a ouvert une bouteille de scotch, ouais, j’ai dû chanter la « toune » de Luce, pis on a tous un peu pleuré. Un genre de blues de tête de « ahh, je suis dans le nord, bientôt on repart, je retourne étudier… ». Le lendemain on a décidé de monter une montagne. On n’est pas Sisyphe pour rien.

Il faisait tellement froid qu’à un moment de l’ascension j’ai décidé de rester en boule pis de les attendre. J’étais en leggings pis pas pantoute habillée pour l’activité. Je lève aujourd’hui mon chapeau à mon amie Anma qui a monté ça en bottes à talons. Pendant qu’y montaient, j’ai joué à être un mouton dans la lande. J’avais du fun, pis j’étais heureuse d’être là.

Mouton dans la lande

Anma sur une grosse roche dans la montagne

Après on a fait une dernière escale à Glenfinnan, là où y’ont tourné les scènes de trains sur le grand viaduc des films d’Harry Potter. C’était un moment à immortaliser.

Moment immortalisé

Note: sauf indication contraire, toutes les photos sont personnelles.

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