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5 lectures pour soirs d’hiver

Y’a ces soirées d’hiver parfaites, que je n’échangerais pour rien au monde. Seule au monde, la noirceur dehors, la fraîcheur qui s’installe sur le plancher de la cuisine, un plat de pâtes, un bain chaud, et une soirée libre, sans plan, sans cellulaire, sans ami, sans Ciné-Cadeau. Moi, mon sofa, mon pyjama, mon thé, le chat entre les jambes et un bon livre entre les mains.

Si, comme moi, vous avez des envies de soirées d’hiver littéraire, je vous suggère 5 lectures cocooning pour le cœur!

Songe à la douceur de Christine Beauvais

Celui qui m’a le plus étonnée (et charmée) cette année

Je viens tout juste d’en finir la lecture et je me suis promis, en le refermant, de le relire sous peu tellement l’écriture y est fine. Parfois ciselée au couteau, d’une justesse incroyable, souvent crue, et d’une grande beauté, la poésie (oui, c’est un roman en vers) est tissée avec audace et ardeur. Il fallait du courage, à tout le moins, pour adapter Eugène Onéguine, un obscur roman composé de tétramètres iambiques, de l’auteur russe Alexandre Pouchkine.

Si l’histoire de cette petite (grande) histoire d’amour n’a rien de nouveau, j’ai pris un malin plaisir à me dire, oui, c’est moi. Oui, j’ai déjà vécu ça. J’ai eu plusieurs fous rires, déclenchés par la narratrice, juge distante et mordante, de cet amour naissant.

À lire : pour le plaisir adolescent de revivre son premier amour, pour comprendre ses amours actuels, pour se laisser surprendre à tout coup, et pour s’éviter de lire l’original.

Lady Susan de Jane Austen

Un classique qui n’en est pas vraiment un

Si à faute d’être le plus court et bref roman de Jane Austen, c’est à tout le moins son premier. Roman de jeunesse, on y retrouve déjà le goût de la critique sociale, ces grands destins romantiques, cet humour parfois grinçant qui nous laisse un sourire aux lèvres. Ce roman épistolaire composé d’un échange de 41 lettres, est un condensé du meilleur de Jane Austen : un conte de son époque, avec son lot de lord et de lady, de bals, de mariages déçus, de jeux et d’intrigues de séductions… et de thé.

À lire : d’une traite, en quelques heures, pour renouer avec le mythe du prince charmant. En fin de soirée, c’est toujours bon de rêver!

Les jours sans tain de Benoit Chaput

Le petit dernier, encore sur la table de chevet

Je n’en ai lu que quelques pages, au détour d’une allée, à ma libraire. Et je suis tombée sous le charme de cet auteur, jusqu’alors inconnu. Un petit livre d’une beauté fragile, qui nous offre une série de poèmes, à mi-chemin entre la fable et les chansons d’antan, chantées au coin du feu pour faire passer les veillées d’attente.  Simple et vrai, ces poèmes réussissent à mettre en images de brefs instants de vie, de quotidien, qui autrement nous échappent, sont oubliés.

À lire : absolument. Bientôt. Promis. Pour sa luminosité et ses promesses généreuses.

Au temps du fleuve amour de Andreï Makine

Pour apaiser les soirs de tempête

Un livre qui sent l’hiver, dans ce qu’il a de plus frais, d’envoûtant et de lointain. Un hymne à la Russie qui sent la taïga, le froid, et le manteau de fourrure. La Russie dans ce qu’elle a de meilleur : les perpétuelles interrogations et cette sentimentalité affirmée et pourtant mélancolique. Une histoire fascinante relatant le destin de trois adolescents, terriblement ordinaires, au tournant des années 60, Andreï Makine réussit, avec ce livre, un parfait mélange de ces deux cultures, française et soviétique. Un livre de découvertes et de grands bouleversements : pour les personnages comme pour nous.

À lire : pour son tragique et sa sensualité, l’amour de la neige, la communion avec la nature. Idéal au retour d’une promenade par temps de grands froids, pour laisser la neige se déposer en nous.

Travaux manuels, sous la direction de Stéphane Dompierre

Pour se réchauffer et s’échauffer

Un recueil de nouvelles érotiques, dont le titre me donne encore (et toujours) le sourire aux lèvres. J’ai particulièrement aimé ce livre pour ce qu’il est : un assemblage hétéroclite qui se donne, qui verse dans tous les genres, sans trop se prendre au sérieux.  On passe des orgies extraterrestres aux plaisirs solitaires à ceux de groupe avec aisance, liberté et décontraction. Sans doute là la plus grande réussite de ce livre : laisser la chance à des auteurs d’écrire dans un style qui n’est parfois pas le leur… tout ça, afin de nous faire découvrir les plages de notre propre désir, qu’on ne croyait pas nôtre. Enfin, je ne vous dis pas tout.

À lire : avec un accompagnateur, pour retarder le réveil et le moment fatidique où il faut sortir de sous les couvertures. Un livre à prendre et à laisser, et à reprendre, chaque soir. Le meilleur calendrier de l’avent pour ceux et celles qui ont froid.

Bonnes lectures les Crépus!

Source photo de couverture

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