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C’est pas ta nature

On dirait qu’on sortait ensemble depuis hier. Ça a passé tellement vite que j’ai pas vu le mur devant nous. Toi, je sais pas si tu l’as vu venir. Tu m’as parlé des petites embûches, mais rien de bien dangereux.

Je le savais que tu allais pas. Je le voyais. Je n’essayais plus de te sortir du lit, le matin, c’était comme déplacer une montagne. Tu étais bien enraciné dans mon lit, couché sur le côté, les yeux dans la brume. J’avais envie de caresser la pierre lisse qui remplaçait maintenant tes joues. Sécher la sueur et les larmes qui ont érodé tes cernes.

Y’a que les plus grands qui se rendent au stade où tu es. Plus t’es monté haut, plus tu tombes lentement. C’est pas un hasard si ça tombe sur toi, c’est que tu as travaillé tellement fort pour les autres que tu as oublié de couper tes mauvaises herbes. Elles ont poussé, puis poussé. Puis tu m’as vue marcher au travers, silencieuse. Je sais pas où s’est fait le lien dans ta tête, mais t’as cru que je les arrosais, ces mauvais herbes. T’as cru que de me couper te libèrerait.

T’avait peut-être raison. Je sais pas.

Puis t’as implosé. Tu m’as dis que tu allais te ressourcer dans tes caves les plus profondes en espérant y trouver un peu d’or. Tu m’as enlevé l’accès à mon parc national. Tu m’as interdit d’effleurer la cime des arbres de ton torse. Je sais plus où m’étendre au soleil. Et pourtant, c’est pas moi la victime. Je ne suis qu’un dommage collatéral aux mines que tu creuses seul et sans aide. Je pensais pouvoir te prêter main forte, mais la maladie est plus puissante que nous deux rassemblés.

Je sais plus où aller depuis qu’il y a de l’ombre sur ta montagne. Personne ne peut faire semblant d’ignorer l’incommensurable. Je me vois dans l’obligation de vivre à tes pieds pour le restant de mes jours.

Je voudrais pas rater ma chance de te voir aller mieux.

Anonyme

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