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dormir nu

Dormir nu, c’t’un mode de vie. Y en a qui le pratique, d’autres non. Ayant toujours dormi habillée jusqu’à l’âge de 22 ans, je suis pas pire à l’aise avec les bienfaits de l’un et l’autre. C’est certain que l’hiver, c’est moins frette de rentrer dans tes couvertes quand tu as priorisé la flanellette, te lever pour aller aux toilettes est un moins grand défi puisque déjà vêtue. C’est aussi moins embarrassant d’y accueillir ses enfants pis d’organiser des soirées pyjamas. Je concède, mais on s’entendra pour dire que ce pyjama, précieux vêtement conçu spécialement pour le confort, n’est pas toujours adapté à nos nuits; trop chauds, trop lousses, certains te remontent en haut des seins, te font des boules aux genoux (obligé donc de mettre des bas pour retenir tes pantalons), des jaquettes qui s’agglutinent en haut du nombril, qui te rentrent dans les fesses, qui te font transpirer, sans oublier les fla-flas comme des boutons, des cordons, des dentelles.

Durant l’été de mes 22 ans, je portais le pyjama petit short léger qui te rentre dans les fesses, accompagné du t-shirt lousse qui fait des boulettes dans le dos. Pas d’air clim, pas de vent, ma chambre était étouffante, un gouffre de chaleur. Je transpirais, je m’énervais contre moi-même. Obstinée, je n’avais jamais pensé à enlever mon pyjama.

Un jour, j’ai discuté avec mes collègues, une dame de 45 ans, mariée depuis 20 ans et une fille de mon âge, de mes problèmes d’insomnie, mon envie d’acheter un climatiseur, de l’été chaud. « Quoi? Tu dors pas toute nue ?! » Ben non, que je leur ai répondu. Elles m’ont dit que je devrais, j’aurais moins chaud. Elles ont ajouté toutes sortes d’arguments bien pertinents en mentionnant une meilleure qualité du sommeil, une liberté de mouvements, moins d’infections causées par la concentration de chaleur et d’humidité, une baisse de l’hormone de stress (cortisol), sans négliger une plus grande intimité avec l’autre grâce au contact peau à peau qui stimulerait la libération de l’ocytocine (hormone impliquée dans l’orgasme, la réceptivité sexuelle, le stress, la lutte contre la dépression et plus encore) (références à l’appui: ICI et ICI). Évidemment, tous ces beaux petits termes scientifiques n’ont pas été nommés directement lors de cette conversation, mais je les ai quand même insérés puisqu’au final, c’est de ça qu’il était question. Tout de même assez convaincant. Quand on me vend un mode de vie où confort, santé et confiance en soi sont valorisés, je suis tout ouïe. Évidemment, le soir-même, j’avais prévu goûter à la nudité nocturne.

Douche et routine du soir complétées, je suis restée devant mon lit, nue. On dirait que j’avais peur de « salir » mes draps, comme si mon corps était sale. Comme si les petites pertes vaginales que j’allais peut-être avoir durant la nuit allaient souillées mes draps, rendre mon lit impropre. Que j’pourrais pu inviter quelqu’un à dormir avec moi spontanément. Que je devrais laver mes draps plus souvent. J’me suis ressaisie pis j’me suis glissée à l’intérieur.

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J’pense pas qu’il y ait une plus belle sensation que celle des draps à la fois doux et frais, caressant ta peau nue. Ouh stop un instant, j’aimerais que ce moment fixe pour des tas d’années ta sensualité… C’est ça. Bien reposée, je me suis réveillée, la noune aérée, avec une sensation de bien-être accrue par l’absence de pyjama.

En me rendant au travail ce matin-là, j’étais impatiente de raconter mes révélations de la nuit passée. Mes collègues ont acquiescé, ravies et complices d’avoir partagé le secret du bonheur, que je partage moi-même dès que l’occasion se présente.

Au fil de mes nuits nue, j’ai réellement acquis une confiance en moi, une acceptation de mon corps, de ma sexualité. J’ai commencé à dater, plus à l’aise de flirter, de rencontrer des gens. J’pense que ça fait ça la confiance en soi. J’aime ça, mon corps aime ça, ma santé aime ça, pis mon chum trippe. Adieu flanellette!

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