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Être le deuxième enfant aka l’enfant-jambon

T’es-tu déjà demandé de quelle façon la place que tu occupais au sein de ta fratrie avait influencé et influence la personne que tu es aujourd’hui? Pour ma part, je suis la deuxième d’une famille de trois. Je suis l’enfant-jambon, celui pris en sandwich entre l’aîné et le benjamin.

Héritière désignée des vieux vêtements de ma sœur, j’ai longtemps pensé que ma position était la plus ingrate, parce qu’on le sait bien, le premier, c’est le premier. L’enfant chéri tant attendu qui est le seul à ne pas avoir partagé ses parents. Le dernier, c’est le bébé, celui avec qui on est beaucoup trop compréhensif parce que c’est le plus petit. C’est l’enfant royal des familles ordinaires.

Mais le deuxième, il a quoi à part le vieux stock et un album photos dans lequel les deux autres photobomb tous les moments importants de sa vie d’enfant? Eh bien, cher Crépu, si toi aussi tu es l’enfant-jambon, sache que tu as pas mal plus de chance que tu le penses! Parce qu’un sandwich sans jambon, c’est plate en criss.

J’ai donc puisé dans mon expérience de femme trentenaire et dans l’inépuisable Google pour démontrer que notre position est clairement enviable et qu’elle a fait de nous, les numéros 2, des êtres d’exception.

Il faut se le dire, le premier, il a tapé la trail, à pied, en raquettes ou en skidoo, c’est selon. Reste que c’est quand même pas mal plus facile de faire son chemin quand on suit une piste ouverte. L’heure du coucher, la consommation d’alcool, les sorties… Les parents savent qu’on n’en meurt pas, on a un peu plus de lousse. En plus, le deuxième n’est pas le produit d’essais et erreurs. Les parents ont déjà éprouvé certaines techniques alors il est éduqué selon les données fiables et scientifiques de la famille. Pas de gin pour endormir, pas de paquet de cigarettes qui traîne et pas de médicaments à portée de mains.

Aujourd’hui, enceinte et adulte semi-épanouie, je suis l’heureuse bénéficiaire des conseils de ma grande sœur et de son stock de bébés. Et tu le sais comme moi Crépu, savoir que l’on peut compter sur quelqu’un en qui l’on a confiance pour traverser les étapes importantes de la vie, comme l’achat d’une maison ou une grossesse, ça n’a vraiment pas de prix, et juste pour ça je ne changerais en rien ma place dans le rang.

Être le deuxième, c’est aussi avoir une idole et être une idole. C’est regarder son aîné comme si c’était une superstar et avoir un kick secret sur ses amis. C’est découvrir des groupes musicaux de grands, avoir un complice pour acheter de la bière ou être le témoin secret d’un premier tatouage. Être deuxième, c’est aussi être talonné par le plus petit, lui demander de nous laisser tranquille et aller le retrouver cinq minutes plus tard. C’est donner des conseils, être protecteur et écouter des émissions de plus vieux, mais pouvoir regarder Passe-Partout quand même sans passer pour un bébé.

Être le médian, c’est aussi être un sujet d’études en psychologie. Tu sais, Crépu, ce que les professionnels du cerveau disent de nous, les négligés? Ils disent que nous sommes débrouillards, indépendants et diplomates. Que notre place au milieu nous a appris à être conciliants et ouverts aux compromis, et que nous accordons une grande place à la justice (un point appris à la dure, particulièrement lors de l’ouverture des cadeaux de Noël). D’ailleurs, certains spécialistes nous qualifient « d’enfants rebelles », un aspect de notre personnalité qui ferait de nous des agents de changement au service de l’avancement de la société. D’ailleurs, selon les rumeurs historiques, ce sont les enfants du milieu qui se sont battus pour l’égalité, la liberté d’expression et l’abolition de l’esclavage.

Mais rassure-toi, les psychologues confirment « qu’il n’y a pas de pire place ». Nous voilà rassurés.

Pour finir, je dirais que l’enfant-jambon et l’enfant-sandwich devraient laisser place à l’enfant-cornstarch. Parce que tout le monde sait que pour faire une bonne sauce familiale, ça prend un liant, un ingrédient qui permet à tous les autres de former un tout, et ça, c’est une place enviable.

Par Josianne Vignola

Sources :
Libération
Psychologies
Sélection du Reader’s Digest

Photo de couverture : source

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