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Fais un homme de toi! (le code de masculinité expliqué) – Noémie Ouellet

Depuis que les hommes sont des hommes, il existe un code régissant l’ensemble des individus portant les chromosomes XY. Un code non écrit, qui n’est pas souvent verbalisé, comme tenu secret. (Un peu comme le Fight Club, oups, oubliez ça)

Tout d’abord, il est important de définir ce qu’est la masculinité. Selon Pleck et al (1993), la masculinité constitue l’expression publique de l’identité masculine. Les auteurs apportent également une nuance entre l’identité masculine et la masculinité. Soit que la construction de l’identité masculine est en fait un processus qui prend place dès l’adolescence afin de permettre à l’individu d’acquérir le rôle masculin. Alors que la masculinité est l’expression des traits de personnalité qui sont culturellement et socialement associés au rôle sous-jacent.

C’est quoi un vrai gars?

Dans chaque culture autour du monde, les sociétés déterminent ce qu’un homme doit ou ne doit pas faire. C’est donc un ensemble de croyances sociales et culturelles qui se situent dans le domaine du non-dit. Chaque enfant est socialisé avec ces normes et intériorise son rôle dès le plus jeune âge. Par exemple, un garçon recevra des jouets de construction et non pas des poupées et on le traitera différemment lorsqu’il exprimera ses émotions, en lui disant qu’un vrai gars, ça ne pleure pas et que c’est tough.

Selon Martino (1999) et Badinter (1993), la masculinité est définie selon 3 critères. Soit le fait de ne pas être une femme, ne pas être homosexuel et ne pas être un enfant.

Autrement dit, apprendre à être un homme implique de rester loin de ce qui est féminin.

Au fil de son adolescence, l’individu assimile donc ces connaissances et observations et les met en pratique.

De nombreux stéréotypes circulent quant à l’image de ce qu’est un vrai gars. Les réponses recueillies dans l’étude réalisée par Marcell, Raine et Eyre (2003) nomment entre autres : avoir un pénis, être fort, se défendre, être responsable, indépendant, mature, être fort physiquement et émotionnellement. Si on y pense, c’est plutôt contradictoire vis-à-vis les attentes de la gent féminine avec le sexe opposé. Les femmes attendent plutôt de l’homme qu’il s’ouvre à sa conjointe, qu’il soit attentionné et très présent. Pas qu’il soit agressif et insatiable sexuellement 365 jours par année. Bref, un beau casse-tête pour nos messieurs.

Ces règles sont si bien ancrées dans la conscience des hommes que la bonne partie d’entre eux n’oseront pas en déroger au cours de leur vie. Et ce, même lorsqu’ils sont en situation de détresse et qu’ils ont besoin d’aide. Là est le vrai problème.

Parlons-en de la détresse chez les hommes

Puisque leur socialisation dépend d’une multitude de facteurs (changements sociaux, valeurs et réseaux, rôles et modèles), le choix de leur stratégie d’adaptation face aux problèmes diffère donc beaucoup individuellement. La façon dont les évènements sont perçus et interprétés varie énormément aussi.

Les hommes ont tendance à essayer de s’en sortir par eux-mêmes, à conserver le silence ou à adopter des comportements compulsifs, tels que la consommation de drogue, de médicaments ou d’alcool comme autotraitement ou à développer des dépendances visant à ramener un certain équilibre dans leur vie. Cela peut être aussi sournois que l’augmentation des heures de travail ou noyer sa peine dans la sexualité.

L’adhésion au code de la masculinité peut favoriser l’isolement et l’augmentation de la détresse puisque le fait d’avoir besoin d’aide est davantage associé au sexe féminin, qu’il représente un signe de faiblesse, qu’il ne faut pas que personne sache, la peur du jugement des autres face à la demande d’aide, etc. (Houle et al, 2008) L’ensemble de ces facteurs fait naître de puissants préjugés qu’il est essentiel de briser.

L’homme en situation de détresse peut présenter les signes suivants : colère, tristesse, culpabilité, peur et honte. Souvent, plus d’agressivité et de colère seront perçues par les interlocuteurs, puisque c’est la manière la plus socialement acceptée par les hommes d’exprimer leurs sentiments. C’est donc un facteur à prendre en compte.

Les hommes aussi peuvent avoir besoin de soutien et peuvent comme n’importe qui être à court de solutions pour résoudre ou faire face à leurs problèmes. Conservez toujours à l’esprit qu’il est beaucoup plus ardu pour un homme de faire une demande d’aide. Voilà pourquoi il faut être vigilant.

Finalement, le vrai gars là, c’est avant tout un être humain qui a des sentiments, des hauts et des bas dans sa vie. Ben oui, la barbe ne les rend pas invincibles. (plus cute, ça oui par contre)

En 2015, on arrête les jugements!

Alexe Raymond, réviseure, raymond.alexe@gmail.com

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