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instabilité

Je suis instable émotionnellement. Ma tête se promène entre mon anxiété sociale et ma peur de la solitude. Vous comprendrez donc le paradoxe et la raison de cette instabilité. Reste que je suis suivie et que je gère le tout relativement bien (pour les circonstances), mais la distanciation sociale et l’environnement anxiogène que crée toute cette situation m’angoissaient quand même un peu.

Comment est-ce que j’allais gérer ça? Est-ce que j’allais avoir envie de me saouler tous les soirs? Est-ce que je vais être dépressive parce que je me sens seule? Est-ce que je vais être capable d’être productive malgré toute cette anxiété (parce que je suis à l’université et que 2 de mes cours étaient déjà à distance et les deux autres ont été facilement modifiables) ?

L’isolement n’est pas terminé (pis on en a encore pour un bout), mais voilà les quelques trucs qui m’ont aidé/m’aident à survivre sans faire 5 mental breakdowns chaque jour.

1. Comprendre et accepter qu’on a le temps

Le temps, la chose que je fuis, en empilant les tâches/activités/devoirs que je dois/veux faire. Je fuis les moments seuls avec moi-même. Je deviens tellement ivre des stimulations extérieures, que les seules choses que je peux faire quand j’ai un peu de temps libre, c’est m’en remettre. Une méthode d’évitement qui n’est plus possible en ces temps d’isolement. J’accepte que je doive passer du temps dans ma tête. L’introspection risque de m’épuiser, mais c’est quelque chose que je ne peux plus éviter dans la situation actuelle. Je ne vais pas bien une journée? J’ai fait trois mental breakdowns hier? J’accepte le temps de vivre ces émotions-là, pis au lieu de les ignorer et de me stresser à en finir le plus vite, je peux les prendre à leurs rythmes. Une façon de se réapproprier le temps.

2. Faire ce dont tu as envie, mais surtout dont tu as besoin

C’est ici qu’on parle de tous ceux et celles qui font mille et un projets, qui se donnent des objectifs, etc. Anyway, on a le temps, donc c’est le parfait moment, non? La nuance importante dans cette situation c’est faire (ou ne pas faire) ce que tu as de besoin, pas ce que tu penses vouloir/devoir faire. On est dans une situation exceptionnelle où on est confinés à ne rien faire pour une grande majorité, les charges de travail sont diminuées et les activités sont limitées. Que faire de tout ce temps libre? Débuter des projets parce que c’est quelque chose qui va t’aider que tu trouves que tu as négligé, c’est bien. Commencer des projets, parce que tu te sens inutile et tu trouves que tu perds ton temps, ce l’est peut-être moins.

Qu’as-tu vraiment besoin en ce moment? Faire du sport? Ne plus faire de sport? Faire de l’art? Bingewatch des séries pendant deux semaines en t’alimentant de repas qu’on t’apporte à ta porte (#encouragerlescommerçantslocaux)? Te couper des réseaux sociaux? Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise chose à faire (ou ne pas faire). Seulement, s’assurer que c’est vraiment ce qu’on à de besoin et pas des choses qu’on s’impose par habitude de suivre le culte de performance dans lequel nous sommes habitués de baigner.

3. Parler à son entourage

C’est quelque chose que j’ai tendance à sous-estimer. J’ai toujours peur de déranger les gens, mais en ce moment tout le monde est dans le même bateau. Des fois, j’ai l’impression que plus rien n’est réel. Parler à des gens m’aide à me remettre les pieds sur terre. Famille, ami.e.s, collègues, les gens qu’on côtoyait presque tous les jours. Téléphone, vidéo, se parler de balcon à balcon; plein de belles méthodes sont à notre disposition pour interagir sans contact aujourd’hui. Pour ma part, j’ai adopté tranquillement les conversations vidéo, qui ont toujours été anxiogènes, mais qui sont maintenant supportables.

4. Se déconnecter

L’actualité est anxiogène. Tout le monde parle du COVID, des nouvelles mesures, des nouvelles personnes affectés, etc. Se déconnecter est important. Lire des livres. Lâcher les réseaux sociaux. Instaurer avec les personnes qu’on habite/communique des échanges sans parler de ça. Je vous laisse à votre créativité pour vous déconnecter, mais pour garder un esprit sain, c’est important.
Cette semaine, je suis sortie le soir, il n’y avait personne, comme très souvent le soir. Je me suis assise sur un banc et j’ai regardé le ciel pendant 30 minutes. Sans raison. À penser à des choses banales. Ça m’a fait du bien.

Voilà. Je ne sais pas trop combien de temps ça va durer tout ça. Je ne sais pas trop si mes périodes dépressives/anxieuses vont augmenter ou diminuer. Ce que je sais, c’est qu’on est tous ensemble là-dedans, pis qu’en ce moment, ce que je fais m’aide à ne pas être plus instable que d’habitude.

* Si vous avez besoin d’aide, les services psychologiques sont toujours en fonction. Tout dépendants des endroits, ils peuvent être offerts en vidéoconférence. La santé mentale c’est important, et demander de l’aider est tout à fait normal (personnellement, je vois encore mon psy à chaque deux semaines).

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