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J’ai ouvert une grosse sacoche mauve qui ne m’appartenait pas – Par Noémie Doyon

J’ai toujours été perdante, perdue, perdeuse. Surtout perdeuse. J’ai toujours oublié mes affaires à des places qui fallait pas.

La semaine passée, par exemple, j’ai laissé mon cellulaire sur le top de mon char. Je me suis assise dans mon char. J’ai cherché mon cellulaire et je l’ai pas trouvé. Je me suis dit qu’il devait être quelque part dans le fond de mon sac, j’ai pas fait attention. J’ai parti mon char. Je l’ai mis sur drive et j’ai pesé sur le gaz. Tout allait bien. Jusqu’à ce que je tourne à gauche. Là, j’ai vu mon cell « câlicer le camp sua’ ‘sphalte ». J’ai « breaké sec en sacrament » pis je l’ai retrouvé « assez décrissé merci ».

Et puis, cette semaine, j’ai perdu mon gros gilet de laine gris. Il est pas particulièrement beau, ou rien. Mais il est en poils d’Alpaga, il est confo et il pique pas. Et puis ça, c’est assez pour me convaincre de faire le tour de toutes les boîtes d’objets perdus ayant jamais existé.

Mes recherches ont commencé dans les décombres de mon école. Au début j’ai rien trouvé. J’étais rendue à ma troisième boîte d’objets perdus, quand je suis tombée sur une grosse sacoche mauve. En voulant la tasser pour voir le fond pour peut-être trouver mon chandail en Alpaga, je me suis rendu compte qu’elle était foutument lourde. Genre au moins trente livres. J’ai déposé la sacoche par terre à côté de moi, j’ai fini la fouille et j’ai pas trouvé mon chandail en Alpaga.

Au moment de la remettre dans le bac d’objets perdus, j’ai eu un gros moment de remise en question. L’ouvrir ou ne pas l’ouvrir. Regarder à l’intérieur ou ne pas regarder à l’intérieur. M’abandonner à ma curiosité, ou me retenir. Bref, savoir pourquoi la grosse sacoche mauve est aussi lourde. Ou pas.

J’ai décidé de succomber à la tentation. J’ai regardé la sacoche, je l’ai trouvée laide. Je me suis penchée et j’ai pris le zipper entre mes doigts.

Je l’ai ouverte.

Dedans, un bocal rempli d’eau.

Au fond du bocal, un poisson rouge.

Vivant.

J’ai pris le bocal dans mes bras et j’ai emmené le poisson chez moi.

Je lui ai acheté du manger.

Il s’appelle Louis.

 

Alexe Raymond, réviseure, raymond.alexe@gmail.com

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