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La deuxième vie d’après Cher

On se tient dans un bar bien sombre, ce soir. Et je ne parle pas seulement de l’éclairage. Ni les néons, ni les lasers ne pourront cacher que les membres de gang et les macs ne sont pas plus effrayants que ceux qui nous servent l’alcool, ici. Et pourtant, on y est encore, malgré les rumeurs gore qui ne sont probablement que la pointe de l’iceberg.

« Delphine! », retentissent les haut-parleurs.

On me prend par le bras et me traine jusqu’à la table qui se prend pour un piano.

On revient encore ici, malgré tout, parce qu’il y a du karaoké.

Je monte sur les planches (ce n’est même pas assez haut pour pouvoir se faire appeler une scène, sans rigoler) et admire les mille reflets qui dansent au loin sur les murs. J’en oublie presque de chanter lorsque la musique commence et que les lettres à l’écran passent du rose au jaune. J’aperçois Elliott, derrière les louches et les clochards, je ne me souviens soudainement plus comment les mots se prononcent. On se sourit, ça paraît dans ma voix.

Je ferme les yeux pour rester concentrée. J’ai tellement levé le coude que je suis à deux doigts de me pogner un tennis elbow.

« Do you believe in life after love? I can feel something inside me say I really don’t think you’re strong enough, no. »

Mes yeux sont encore fermés. Parmi les couleurs que créent les lumières au travers de mes paupières, il y a Rémy. Ça m’attriste qu’il soit devenu la personne que je ne vois plus que les yeux clos. Je me sens claustrophobe dans ma poitrine. C’est le poids de l’échec qui m’écrase ; j’aurais voulu gagner la course de celle qui le rend heureux.

Ça me fait encore quelque chose d’avoir perdu. De l’avoir perdu. Je me suis réellement demandé si j’allais m’en remettre. Je pense qu’il va toujours avoir une petite place spéciale dans mon cœur ou dans ma tête. Il va être là, en cage, il ne pourra pas sortir et je ne pourrai pas entrer. On va juste pouvoir se regarder.

La nuit dernière, Elliott m’a demandé s’il pouvait avoir le privilège de m’appeler sa copine. C’est tôt, c’est vrai. Et c’est vrai que je ne sais pas si je suis assez forte encore. Mais est-ce qu’il y a une vie après l’amour? Est-ce qu’il y a de l’amour après l’amour?  Sans aucun doute.

Je ne suis pas patiente quand il me faut être heureuse. J’ai la chance de me sentir bien, à l’instant. Je ne suis pas de celles qui meurent de chagrin, je n’ai pas la vertu des femmes de marins.*

J’ai fini par expirer une réponse positive pendant qu’il se bagarrait avec Morphée pour savoir qui allait m’avoir dans ses bras.

« I need time to move on. I need a love to feel strong… »

Non, Cher.

Non, c’est pas que j’ai besoin d’amour. C’est que j’ai la chance de le vivre.

*Paroles tirées de la chanson Dis, quand-reviendras-tu ? de Barbara

Crédit : Pinterest

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