Je suis allée voir L’orangeraie de Larry Tremblay, au Trident, samedi dernier. À la fin du spectacle, alors que les applaudissements retentissaient encore dans la salle, Jack Robitaille a pris une liberté de parole afin de sensibiliser le public à la cause de la Fondation des Artistes et à sa campagne annuelle de financement Coup de chapeau 2016. À la sortie de la salle, les acteurs et artisans nous attendaient, chapeau à la main, afin de recevoir les dons du public.
La Fondation m’était jusqu’alors inconnue et, à l’image de la pièce que je venais de voir, avait une consonance plus qu’actuelle.
La Fondation des Artistes est une initiative conjointe d’artistes et de membres de l’UDA qui offre une aide financière d’urgence et ponctuelle permettant aux bénéficiaires un répit salutaire.
« La Fondation a payé et paie encore, pour plusieurs artistes, les frais de maison de convalescence, de thérapie, de soins prolongés et d’hébergement afin de les aider à reprendre pied dans la vie.
La Fondation a donné la possibilité à une chanteuse professionnelle de conserver son piano et, par le fait même, de vivre de son métier en offrant des cours de chant.
La Fondation a aidé à régler certains frais de déménagement pour des membres qui, en rationalisation de dépenses, emménageaient dans des loyers à prix modique. »
Ouf… Parfois, des applaudissements, ce n’est pas suffisant.
Ça m’a fait l’effet d’une bombe après le coup de gueule de Pierre Lapointe à Tout le monde en parle, sur ce showbizz québécois qui ne montre que les mêmes visages – hello Guylaine! hello Remy! —, émissions après émissions, scène après scène. Sur cette culture des « A », des têtes d’affiche et de la rentabilité.
Ces visages et ces noms en viennent à effacer tous ces autres visages et ces autres noms : les oubliés.
Tout ce temps, je cherchais à voir – en gardant les yeux clos. Les métiers de la culture sont souvent sans garantie, sans filet, et sans promesse. Des métiers qui n’acceptent pas facilement la maladie, les maux et indisponibilités. Alors que nous avons tous nos maladies, nos maux et nos indisponibilités. Alors que, nous, nous avons la chance d’avoir des métiers qui nous excusent, qui font preuve de souplesse. Qui peuvent nous soutenir dans ces contrecoups de la vie.
C’est devenu une évidence pour moi que cette Fondation répondait à un réel besoin, que l’on soit artiste ou non. Nous prenons tous part à notre culture, que ce soit en fréquentant des concerts 300 jours par année, soit en regardant notre télé-série favorite dans le confort de notre salon. Nous consommons la culture, le travail de ses artisans. Donner à la Fondation, c’est une façon unique pour nous, public, de redonner la culture en partage.
De rendre un peu ce que l’on reçoit, tous les jours, sans s’en rendre compte.
Soutenue notamment par l’UDA, quelques entreprises et des mécènes, la Fondation reçoit aussi et surtout des dons de monsieur-madame-tout-le-monde. Vous, quoi!
Samedi soir, moi, j’ai donné. À ma mesure. Samedi soir, ce petit don m’a permis d’échanger quelques mots avec l’acteur principal du spectacle – très cute, du reste.
J’ai donné pour recevoir — encore.
Merci la vie!
Pour vous, il est encore temps de prendre part à la campagne Coup de chapeau! dans quelques salles de spectacle à Montréal et à Québec. Et pour les autres, les pas sorteux, il vous est possible de faire un don, de vous arrêter à la boutique de la Fondation afin de vous procurer une œuvre dont l’argent de la vente sera directement versé à la fondation.
Pour en apprendre plus sur la cause et faire un don à la Fondation des artistes, c’est ICI.
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