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La pleine conscience alimentaire

Source: Burst

Depuis mes débuts à la , vous avez pu remarquer que la pleine conscience est mon sujet de prédilection. Est-ce que vous vous souvenez de ce que signifie pleine conscience ? C’est le fait de s’observer dans nos actions du quotidien pour quitter le pilote automatique et ainsi réussir à voir la distinction entre nos pensées et ce qui se passe réellement. Manger, qui est une activité quotidienne, n’y fait pas exception. Je vais donc vous parler dans cet article, en ce mois de la nutrition, de pleine conscience alimentaire.

Manger en pleine conscience, qu’est-ce que c’est ? Est-ce de suivre mécaniquement le guide alimentaire ? Est-ce une nouvelle diète ?

Non. Au contraire, manger en CONSCIENCE, c’est manger plus lentement pour rendre ce geste quotidien et vital moins mécanique et revenir à la base de nos sensations. Comme un bébé naissant qui sait quand il a faim et nous l’indique en pleurant. D’ailleurs, il a aussi besoin qu’on lui fasse faire son petit rot quand il a terminé d’assouvir son besoin de base, geste qu’il doit développer et que la mère l’aide un certain temps à faire. Un bébé ne mange pas ses émotions. Ne fait pas de diète, etc. Il répond à son besoin de base de manger juste assez pour se sentir rassasié. Je vous mets au défi de remarquer quand votre corps vous dit qu’il n’a plus faim. Même en tant qu’adulte, on fait un rot, audible ou non, quand on est rassasié.

Comme un bébé, concentrez-vous sur vos sens.

Prenez le temps de ressentir votre corps. Sentez les arômes de vos aliments, touchez leur texture avant de les préparer ou même avant de les manger, pour vous allécher. Surtout, mâchez bien chaque aliment une petite bouchée à la fois que je vous invite à passer dans votre bouche quelques secondes avant d’avaler, car la digestion commence par la salive ! Plus vous mangez lentement, plus votre cerveau va comprendre quand votre satiété arrive, c’est-à-dire ce signe que votre corps a atteint la dose de nutriments dont il avait besoin pour poursuivre ses activités, COMME quand vous étiez un bébé. Les premières fois, vous verrez qu’écouter sa satiété donne parfois une impression de ne pas être rempli : c’est normal, car l’estomac souhaite être rempli aux 2/3 de sa capacité et non à 100 % pour aider à ses mouvements, mais est aussi habitué que vous abusiez de son espace et donc s’est élargi avec le temps…

Vous aurez alors peut-être même envie, au début de cette pratique, de le remplir de choses très sucrées ou salées. C’est normal quand on commence ce genre d’approche. Il ne faut pas se culpabiliser, il faut s’accompagner. Manger en se sentant coupable n’est jamais bon.

Ouin, mais j’ai beau manger lentement et ne pas me sentir mal quand je mange, exemple, du chocolat ou des chips, ça ne me dit pas quoi manger. Dois-je suivre une diète et laquelle ?

Vous n’aurez pas besoin de diète qui vous amènera plutôt dans un perpétuel yoyo de moments de perte de poids et d’autres de compulsion. Pourquoi ? Parce que dans les diètes, on n’écoute pas les besoins de son corps comme quand il était enfant, non, on le brime pour l’amincir… et il a peur du manque et risque de mal réagir à la moindre « possibilité de refaire des réserves ».

La formule « magique » que j’utilise et que je vous propose ici pour le mois de la nutrition, c’est de remplir la moitié de votre assiette avec des légumes ou des fruits, un tiers avec de la viande ou ses substituts et un autre tiers où vous pouvez vous permettre, par exemple, des éléments comme du pain ou du riz (les fameux ppp !). Et comment je fais mon épicerie, maintenant ? Je regarde les étiquettes et je m’assure que mes produits contiennent le plus de fibres possible, le moins de sucre raffiné possible, moins de 10 % de sodium et le moins de gras saturés ou trans possible (et je m’assure même de veiller à manger parfois des oméga 3 pour la santé cérébrale !). Mes choix sont-ils parfaits ? Non, il est certain que j’y vais aussi selon mon budget et que je me gâte quelques fois, mais je suis attentive à ce genre de détails pour ma santé.

C’est bien beau tout ça, mais manger dans cette « transe » et suivre le guide alimentaire, ça veut dire que je dois me priver de plein de choses comme de dessert, de chips, etc. ?

Je suis partiellement d’accord avec vous. Il est vrai que le guide alimentaire ne prévoit pas ce genre d’aliment trop sucré, gras ou trop salé, MAIS ce qu’il y a de magique dans cette conception que j’ai apprise d’une nutritionniste que je consulte régulièrement et qui travaille avec la méthode de pleine conscience alimentaire, c’est qu’elle fonctionne aussi avec un système de bonne routine alimentaire et de récompenses. Au contraire des diètes privatives, cette façon de voir l’alimentation selon sa satiété, c’est de savoir qu’il existe plus d’une faim, entre autres, la faim du corps, mais aussi celle du cœur, et si on ne veut pas perdre nos repères, il faut répondre à cette deuxième faim de temps en temps. Comme cette spécialiste m’expliquait : « Amélie, si tu manges à 80 % du temps tes repas équilibrés, il te reste un 20 % (3 repas par semaine) où tu peux manger plus festif. » Donc, dans une semaine idéale, pour ne pas flancher dans ma discipline alimentaire, je mange 4 jours le plus possible selon le modèle du guide et la fin de semaine (et une journée par semaine parfois), je me permets soit des chips, du dessert ou autre élément « non recommandé par le guide », mais qui fait du bien au moral, avouez !

Tu as l’air pas mal à ton affaire, ça t’arrive pas de manger par compulsion, manger tes émotions ? T’sais, on a plus de stress et de responsabilités qu’un bébé dans la vie. On manque de temps pour vérifier tout ça, non ?

Oui, c’est comme apprendre une nouvelle langue, cette méthode. Il est certain que parfois, on essaie et on manque notre coup et que, par exemple, ce 20 %, sans qu’on s’en rende compte, évolue en 30, 40 ou 50 %. Ce qui m’est déjà arrivé : j’avais commencé à appliquer ce principe et, sans m’en rendre compte, quand la crise de la COVID-19 a commencé, par exemple, mon besoin de récompenses, vu les nombreuses privations extérieures, a augmenté, et mon 20 % a monté graduellement ! Je pouvais me commander plus souvent du resto ou manger plus souvent du dessert ou des chips une semaine… Sur le coup, je me sentais coupable, mais était-ce une bonne attitude ?

Non, car l’important à retenir, c’est le mot ÉQUILIBRE. La privation amène rarement des résultats durables et la méthode de ma nutritionniste peut engendrer parfois une roue de récompenses. Mais peu importe la méthode utilisée, un principe que vous devez retenir c’est que, peu importe ce que vous mangez, mangez-le en toute conscience et savourez. La culpabilité n’aide pas à garder l’équilibre. Manger un gâteau sans se dénigrer en retour sera plus plaisant que si vous le mangez en vous sentant mal d’avoir « dérogé » à vos engagements… Manger doit rester un plaisir sans nuire à votre corps. C’est un compromis entre cœur et raison.

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