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Le harcèlement psychologique : comment s’en sortir

Avez-vous déjà eu l’impression que vous étiez en train de vous noyer de l’intérieur et que rien ne pouvait vous aider à sortir la tête de l’eau? Avez-vous déjà ressenti une souffrance tellement intense que seuls vous pouviez le comprendre? Avez-vous déjà ressenti que vous ne valiez rien, sans savoir pour quelle raison? Avez-vous déjà vécu le venin d’un tyran? Moi aussi. « Tyran », c’est dur comme qualificatif, mais lorsque l’on parle de harcèlement psychologique il n’y a pas de bons termes pour définir son harceleur. Vivre du harcèlement psychologique, c’est comme se faire broyer une partie de soi. Mais il est possible de s’en sortir, il faut y croire. J’y ai cru et je m’en suis sortie.

Mon histoire est similaire à celle de plusieurs personnes. C’est au travail que mon tyran s’est joué de moi, encore aujourd’hui je me demande si cela était conscient de sa part. Et ce qui me surprend encore plus c’est le fait qu’il ait réussi à me détruire de l’intérieur. Mon Tyran était mon patron, la personne avec qui je vivais 35 heures par semaine. Cette personne m’a ridiculisée, rabaissée, insultée et a dit de moi plusieurs méchancetés. À plusieurs reprises j’ai mentionné mon malaise envers cette attitude, à ma grande surprise j’ai vu son malaise et j’ai compris que ce n’était pas volontaire de sa part. À ces nombreux moments, je voyais son âme et je pouvais entendre son cœur, mais malheureusement cela ne durait jamais très longtemps. Mon Tyran était une personne compétente dans son domaine avec beaucoup d’expérience et de savoir. Moi, j’étais débutante et j’avais soif d’apprendre. Mais nos deux personnalités et manières de travailler étaient trop différentes. J’ai subi les conséquences de nos différences. Chaque matin, mon cœur se gonflait de stress, de peur, de malaise et d’angoisse. Je pleurais et me lever pour aller au travail était pénible. Je dormais mal, et lorsque je revenais le soir à la maison c’était toujours avec le cœur gros, le moral à zéro et l’impression d’être une merde. J’ai perdu confiance en moi et une immense déprime m’a envahie. Un jour, j’ai dénoncé mon Tyran, demandant de l’aide. Mais en sortant du bureau de celui qui devait m’aider, j’ai ressenti une douleur immense, on venait de couper mes ailes. La déprime a fait place à des idées noires, la dépression s’approchait de moi comme un slap shot de PK Subban, impossible à stopper. Près de deux années passées avec mon Tyran, je n’y croyais plus. Après deux tentatives à demander de l’aide, ma lettre de démission était prête. J’avais l’impression de me noyer et qu’il était impossible pour moi de me sortir de l’eau. Mon âme, mon cœur et ma tête souffraient tellement qu’un jour, mon corps m’a lâchée. Huit heures prisonnières dans ma tête, mon corps paralysé et privé de la parole. J’ai cru ne plus jamais pouvoir bouger mon corps ni pouvoir reparler un jour. J’ai eu de la chance. On appelle cela une crise d’angoisse. On m’a prescrit des antidépresseurs et on m’a dit qu’une autre crise du genre endommagerait mon cerveau. Je devais prendre le dessus.

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Quelques mois ont passé, mais rien ne changeait. Les médicaments faisaient à peine effet et la peur de refaire une crise faisait partie de moi chaque jour, chaque nuit… en fait, chaque minute. J’ai rencontré mon amoureux, la photo est entrée dans ma vie ainsi que des contrats pour des médias : tout pour que je sois heureuse. La pente, je commençais à la remonter. Cependant, mon estime de moi était toujours aussi basse et mes 35 heures semaines pesaient lourd sur mes deux petites épaules frêles. Un jour, j’ai affronté mon Tyran. Je lui ai dit que je ne voulais plus travailler avec lui, que je n’aimais pas travailler avec lui et que j’allais encore une fois demander de changer de secteur. Un d’accord a surgi. Mais encore une fois, je suis revenue bredouille, ma demande fut refusée malgré mes arguments et mon mal-être bien exprimé. Ma lettre de démission, je l’ai mise dans une enveloppe la semaine suivante et insérée dans mon sac de travail. J’avais décidé de m’en sortir avec la fuite. Non, je n’étais pas lâche, mais je savais que si je restais, je risquais de me rendre à un point de non-retour. J’en parlais autour de moi, j’allais voir un psychologue, mais personne ne pouvait réellement comprendre. Mes yeux me faisaient peur tellement ils étaient rendus vides et sans vie. J’étais morte à l’intérieur. Mes amies me voyaient dépérir, mais elles ne pouvaient rien faire à part m’écouter. Tout était entre mes mains et je devais m’en sortir. C’est un peu comme être sous l’eau, tant que ta tête est sous l’eau, tu n’as pas le contrôle de ta respiration, tout peut arriver. Soit tu nages vers le haut, soit tu te noies. Moi, je voulais nager de toutes mes forces pour remonter à la surface et retrouver mon souffle.

Lorsque je suis arrivée au travail ce jour-là, j’ai appris le départ d’un collègue. Je ne sais pas pourquoi, mais cette annonce m’a donné le sourire. J’avais l’impression qu’enfin mon calvaire serait fini. Aucune raison possible ne pouvait faire en sorte que ma demande de transfert soit refusée. J’ai pris tout mon courage, que je croyais disparu de mon être, et j’ai refait ma demande. Le jour même, mon transfert fut annoncé pour la semaine suivante, ce qui coïncidait avec le retour du temps des Fêtes. Ma tête était enfin hors de l’eau et l’espoir a repris sa place dans mon corps. Au retour des Fêtes, mon nouveau patron a pris le temps de reconstruire ce que mon Tyran avait cassé. Cela aura pris plusieurs mois. Aujourd’hui? Je suis heureuse au travail, je sais ce que je vaux et je connais mes compétences. Une carapace a pris place autour de moi, comme une bulle. Personne ne peut atteindre celle-ci, je suis imbattable. Je sais aujourd’hui comment un Tyran s’y prend pour amorcer ses sévices, je suis armée et plus confiante que jamais.

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Comment s’en sortir? Il faut chercher de l’aide, ne jamais rester dans la souffrance et laisser empirer les actions des tyrans. Le harcèlement psychologique fait mal, laisse des marques et détruit une vie. Il faut dénoncer et ne jamais lâcher. J’ai voulu fuir en démissionnant, oui, mais c’était pour moi ma manière de me sortir de cet enfer. Oui, j’aurais été sans le sou, mais mon âme aurait été libérée. Il ne faut jamais oublier à quel point on est important, à quel point la priorité dans notre vie c’est nous-mêmes et que notre bien-être au travail est primordial. Personne n’a le droit de détruire ce que tu es. Personne n’a le droit de te faire sentir comme de la merde. Personne n’a le droit de décider à ta place ce que tu vaux. Personne n’a le droit de te piétiner et de t’insulter. Personne n’a le droit de t’affaiblir pour mieux t’écraser. Personne n’a le droit de te faire sentir nul. Personne n’a le droit de te rendre malade. PERSONNE. Tu es le maître de ta vie, tu es important, tu es ce que tu es. Libère-toi de ton Tyran et sache que tu n’es pas seul.

Un Tyran n’est pas toujours conscient qu’il est un Tyran, pourtant je n’ai aucune pitié pour eux. Des mots ne laissent pas de traces physiques, mais psychologiques oui. Quand des mots peuvent pousser une personne à s’enlever la vie, cela décrit parfaitement le pouvoir et la violence que des mots peuvent avoir. J’ai eu la chance de m’en sortir, mais ce que j’ai vécu restera toujours gravé en moi. Même si cette expérience m’a apporté une force, lorsque je croise mon ancien Tyran, j’ai tendance à baisser la tête et à avoir les jambes qui tremblent. Mais lorsque je lui tourne le dos, je respire et me rappelle à quel point je suis merveilleuse.

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