Il y a différentes raisons pour aller poser ses valises loin de son confort quelque temps. Que ce soit pour relaxer, pratiquer une activité de plein air, repousser ses limites, prendre une pause de son quotidien… toutes les raisons sont bonnes et, en même temps, toutes ne conviennent pas à tous.
Depuis que j’ai commencé à voyager, c’est rendu une addiction pour moi. Toutes mes économies y passent. Je suis en constante recherche de nouvelles expériences outre-mer. Pour moi, le voyage est une reconnexion avec l’essentiel, une façon de prendre conscience que notre mode de vie nord-américain me dérange plus qu’il me convient.
Un événement marquant pour moi a été mon stage Québec sans frontières. Habiter dans une famille d’agriculteurs nicaraguayens pour deux mois et demi a consolidé mes valeurs. Les relations interpersonnelles, la découverte et l’apprentissage constant de nouvelles cultures ainsi que la valorisation d’un mode de vie minimaliste sont au cœur de mes priorités depuis. Pourquoi? Simplement parce que je crois que de mettre ces choses en premier plan dans ma vie fait de moi une personne plus ouverte d’esprit et plus connectée au monde et à la nature. Des qualités nécessaires à développer chez tous pour vivre dans un monde plus aimant et en paix, selon moi.
Et quoi de mieux que le voyage afin de placer en priorité ces trois objectifs de vie? Quand ton quotidien est ponctué de rencontres enrichissantes avec des voyageurs et des habitants des quatre coins du monde, que tes possessions se limitent à ce qui s’entasse dans ton 50L et que tu es confronté à des réalités différentes des tiennes, cela va de soi que tu grandis en tant que personne.
Pour une troisième année de suite, le voyage m’appelle, me faisant délaisser l’université à son profit. Quand la routine s’installe, que mes journées sont rythmées par le mantra du métro-boulot-dodo et que l’appât du profit fait naître en moi une fixation sur le travail, c’est plus fort que moi : je dois quitter, me recentrer. Le voyage me permet ainsi de voir que l’on peut vivre avec peu et que ce dont on a besoin pour vivre bien et pleinement rentre facilement dans un sac à dos.
Donc voilà, il y a un mois, alors que j’étais inscrite à l’université et que tout l’été j’avais raconté à mes proches à quel point j’avais hâte de recommencer les cours, j’ai acheté un billet d’avion sans retour pour le Guatemala. Je me suis sentie niaiseuse, au début, de changer d’idée sur mes plans pour l’année à venir. Qu’est-ce que les autres allaient penser? Était-ce vraiment intelligent de repousser encore une fois l’obtention de mon diplôme qui me permettrait d’avoir une job sérieuse un jour? J’ai cependant réalisé que ce coup de tête était ce dont j’avais envie au plus profond de moi et que c’était également la réalisation de plusieurs rêves. Donc non, je n’étais pas niaiseuse, même si cette décision allait un peu à l’encontre du moule de notre société actuelle. Il n’y a rien de fou à vouloir se recentrer, à reconnecter avec ses valeurs et à vouloir en apprendre plus sur soi et le monde qui nous entoure.
J’ai donc un conseil à ceux qui se sentent étouffés par la routine et qui ressentent beaucoup de pression de la part de leurs pairs : partez! Quelques jours ou quelques semaines, loin de la maison ou tout près, avec un ami ou seul; faites comme vous le sentez au plus profond de vous et écoutez votre cœur. À l’occasion, mettre notre esprit sur hold et laisser notre cœur nous guider est la meilleure décision que l’on peut prendre afin de voir plus clair sur notre vie et ce que l’on souhaite faire de celle-ci.
Chaque voyage, comme chaque nouvelle expérience, fait grandir. Il faut seulement apprendre à être attentif aux changements qui s’opèrent en nous et être capable de les transposer à notre quotidien.
Crédit photos : Emmanuelle Rivest