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Le luxe de faire des choix écoresponsables

Cet été, j’ai découvert une nouvelle épicerie zéro déchet près de chez moi. L’expérience y est vraiment chouette et j’y retourne régulièrement. Je remplace petit à petit les ingrédients que je termine, jadis achetés à l’épicerie, par la version en vrac. Dernièrement, j’avais besoin de flocons d’avoine, alors j’ai tout naturellement mis mon plat dans mon sac et je me suis dirigée vers ma nouvelle épicerie préf’. Je ne l’avais pas vu venir, mais…

… petite crise existentielle à propos du gruau, toé chose. Qu’est-ce que je vais faire si, en arrivant à l’épicerie et en demandant à l’employée d’où viennent les flocons d’avoine, elle n’est pas capable de me répondre? Est-ce que je trouve ça plus important d’acheter local, et donc d’acheter une marque connue, à l’épicerie normale, qui m’assure que l’avoine est canadienne, ou je trouve ça plus important d’acheter en vrac même si j’achète de l’avoine qui provient peut-être d’un autre continent? Dans l’histoire des flocons d’avoine, tout est bien qui finit bien : il y avait un petit logo « Qc » sur l’étiquette. J’ai acheté de l’avoine du Québec en vrac pis mon éthique personnelle en pétillait de bonheur.

Rétroactivement, je me suis trouvée pas mal first world problems, avec mon dilemme. C’est un faux dilemme, d’ailleurs, parce que c’est assez clair dans mon esprit que je préfère acheter local : j’ai grandi sur une ferme et j’ai à coeur d’encourager une industrie agricole qui est encore saine (parce que non, l’agriculture, au Québec, même si ce n’est pas parfait et qu’il y a des améliorations à apporter, ça ne ressemble pas à ce que tu as vu dans le documentaire de Netflix).

Ça m’a tout de même fait réfléchir au privilège que j’ai de pouvoir choisir : alors que moi j’hésite entre du vrac ou du local, il y a une autre fille qui a fait 1h de bus pour aller au Maxi en traînant ses circulaires, non pas parce qu’elle aime ça, mais parce qu’elle est obligée de le faire si elle veut espérer pouvoir boucler son mois.

Je connais des nouvelles mamans qui se sont posé beaucoup de questions à l’arrivée de bébé : couches lavables ou couches jetables? C’est assez bien démontré que les couches lavables ne coûtent pas plus cher à long terme (surtout si on a plus d’un enfant), en plus d’être meilleures pour l’environnement. Encore faut-il pouvoir se permettre de débourser entre 500$ et 1000$ pour acheter son kit de départ ou d’avoir du temps à investir dans la recherche de couches lavables usagées encore en bon état.

Être vegan, c’est bien. C’est probablement vers ça que l’humanité se dirige, tranquillement. Il s’agit encore là d’un privilège, parce que plusieurs tranches de la population ne peuvent toujours pas se permettre de vivre sans utiliser les animaux ou les ressources qu’ils peuvent fournir. Même au Québec, il n’y a pas si longtemps, ça aurait été difficile d’imaginer survivre à un hiver sans laine, sans cuir, sans nourriture animale. Je ne serais peut-être même pas ici pour en parler si mes arrières-grands-parents s’étaient levés un bon matin en se disant que c’était fini, l’exploitation animale.

Tout ça pour dire que si on fait partie des gens qui ont le luxe de pouvoir se poser toutes ces questions, on est quand même privilégié. On est né à une bonne époque (même si ça paraît pas tout le temps), dans un bon pays (même si ça paraît pas tout le temps) et on a probablement une vie relativement enviable, non seulement aux yeux du reste de la planète mais aussi aux yeux des plus démunis de notre propre société. Message à moi-même : la prochaine que tu as envie de vivre un stress à cause de ton gruau, rappelle-toi que tu es privilégiée et juste… profite du fait que toi, tu peux choisir.

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