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Le move Québec-Montréal

Au moment où paraîtra cet article, ça fera un peu plus de deux mois que j’habite à Montréal. Vous me voyez venir : j’ai envie d’en parler. Je sais, ce n’est absolument pas spécial. Je ne suis assurément pas la première p’tite fille de Québec à partir pour la grand’ ville (ni la dernière, d’ailleurs) et mes constats des dernières semaines n’ont rien d’unique. Pis?

J’ai eu d’abord envie d’écrire sur ce qui m’a poussée à partir, sur le courage que ça m’a pris pour enfin me botter les fesses, sur tous les minis deuils que j’ai eu à faire. Peut-être le ferai-je un jour. Mais en cette fin d’été, j’avais envie d’écrire léger. De vous parler de ce qu’on apprend en déménageant à Montréal lorsqu’on est une petite bête impressionnable comme moi.

(AVERTISSEMENT. Ce texte ne contient pas l’ombre d’une tentative de dire qu’une ville est meilleure que l’autre. Je suis allergique aux guéguerres Montréal-Québec. Je t’aime, Québec. Je t’aime Montréal. Tenez-vous le pour dit.) Je me dois de commencer par vous parler des points cardinaux. En quittant Québec, ces derniers représentaient un vague concept pour moi. « Va vers le sud. » « Ah! C’est au nord de l’île! » « Ah, t’es full à l’est. »

De quoi tu jases? À Québec, c’est haute-ville, basse-ville, droite-gauche, monte, descend. Mais bon, après deux mois, je peux vous assurer que j’ai une boussole dans l’cul.

Hein?

Next. Les gens qui attendent en file pour prendre l’autobus, ce n’est pas un mythe. C’EST RÉEL. J’ai expérimenté ce phénomène surréel à la station Pie IX, en juillet dernier. En émergeant des entrailles du métro pour aller prendre le 139, j’ai vu une quinzaine de personnes calmes, bien cordées, qui entraient un par un dans l’autobus. Aucun moton, zéro bousculade. J’étais émue.

Source : brigitteschuster.com

De toute beauté.

Il n’y a pas que les mœurs d’arrêts d’autobus qui m’ont donné des palpitations à Montréal (je vous l’ai dit, je suis impressionnable), mais la manière dont se passent mes déplacements en général. En tant que piéton, tu dois agir comme un char et respecter les feux de signalisation. Rares sont les endroits où il y a un ti-bonhomme ou un décompte pour traverser, donc tu attends la verte, pis surtout, tu te watches. Les chars ont le droit de tourner à droite quand même. Ah, pis aux intersections, les quatre feux qui passent au vert en même temps, ça n’existe pas. Traverser en diagonale est impensable ici.

En ce qui concerne les vélos, la ville est relativement sécuritaire, malgré de grosses lacunes à certains spots. Les voies réservées pour les vélos sont vraiment l’fun, mais évite le centre-ville à moins que tu aies les nerfs solides et une vigilance de feu.

Source : ici.radio-canada.ca
Voie réservée pour les vélos.

Après ces constats plus généraux sur la ville, voici ce que j’ai remarqué à propos de mon quartier. Il faut dire que même après deux mois, je ne suis pas allée partout sur l’île, donc Rosemont demeure mon quartier de référence. Rosemont, qui comprend Rosemont La-Petite-Patrie, le Vieux-Rosemont, Rosemont euh, « standard » et le Nouveau-Rosemont, est situé à l’est de la ville et au nord du Stade Olympique (j’suis pas pire, hein?).

En marchant dans les rues, j’ai été agréablement surprise de remarquer que le quartier semble être un modèle d’agriculture urbaine (mon voisin de ruelle a même une ruche totalement legit, et récolte presque 10 kilos de miel par année!). On y retrouve plusieurs jardins communautaires, des parcs à la tonne (dont le parc Maisonneuve et le Jardin Botanique, quand même) et beaucoup de rues très boisées. Les résidents sont encouragés à verdir leurs espaces et à composter.  Tout le monde a une jolie petite poubelle à compost d’un brun émouvant, à Rosemont. La journée de collecte de ladite petite poubelle, c’est le lundi. Ne sortez pas marcher le mardi matin pendant une canicule si vous tenez à votre odorat, conseil d’amie. *bruits de hauts-le-cœur*

Source : gaiapresse.ca

Rue fleurie par les résidents dans le quartier Rosemont-La-Petite-Patrie

Source : Stéphany Litchi

Je vous laisse imaginer l’odeur. C’est heureusement pour une bonne cause.

Ensuite, pour une raison que j’ignore, Rosemont semble aussi être la Mecque des garderies. Je m’amuse souvent à dire que sur l’île de Montréal, il y a au moins 15 dépanneurs par habitant, eh bien à Rosemont, il doit y avoir une garderie aux 100 mètres et la plupart arborent, pour mon plus grand bonheur, des noms aussi fleur bleue les uns que les autres. Rosemont, terre promise des nouvelles petites familles? *s’ouvre une bière en flattant ses deux chats*

Source : Stéphany Litchi

Une garderie rosemontoise parmi tant d’autres.

Bref, en deux mois, je sais que je suis loin d’avoir tout vu, et je m’en réjouis. Je me sens privilégiée de pouvoir faire doucement connaissance avec ma nouvelle ville. Sillonner ses ruelles, découvrir tous ses cafés et qui sait, poursuivre des études supérieures? La ville est culturellement effervescente, c’est presque étourdissant et ça m’inspire profondément. Je crée plus que jamais. J’aime définitivement l’anonymat que confère une ville de l’envergure de Montréal. Après presque six ans au centre-ville de Québec, ça me fait un bien fou de sortir de chez moi en sachant que je peux me perdre et ne rencontrer personne que je connais. C’est nécessaire pour moi. Je sais que je ne me trompe pas en affirmant que ma décision de partir a été l’une des meilleures que j’ai faite dans ma vie, pour environ 36 000 raisons différentes. Mais ça, c’est une autre histoire.

Sur ce, je m’en vais manger mes croûtes. Il m’en reste une quantité phénoménale à ingérer avant de pouvoir dire « je te connais, Montréal. » D’ailleurs, peut-on vraiment connaître une ville entièrement? Et n’est-ce pas là la beauté de la chose?

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