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Les yeux vers les étoiles

Lorsque nous levons nos yeux vers les étoiles, un horizon s’étirant dans les grandeurs ahurissantes de l’infini se prête à notre regard.

La lueur émanant des étoiles scintillantes illumine le ciel, nous permettant d’assister à un spectacle unique : celui de l’évolution de l’univers. Autour des astres gazeux, des corps célestes sont engagés dans un perpétuel mouvement de révolution. Certains revêtissent une simple forme sphérique, parfois lisse, plus fréquemment recouverte de cratères, et d’autres ont érigé autour de leur taille une élégante ceinture. À l’instar d’une symphonie orchestrale, le paisible déplacement de ces objets célestes forme un tout : chaque planète, chaque soleil, chaque instrument trouve sa place dans la grande scène de concert qu’est l’univers.

Nous avons assisté, vains, au déroulement de ce spectacle sidérant depuis notre venue. Nous avons longtemps rêvé d’atteindre les étoiles, de percer un jour cette coquille invisible qui nous retient sur notre planète mère. Et grâce aux progrès de la science, ce rêve est devenu une réalité.

J’ai eu la chance, tout récemment, d’assister à une conférence de l’astronaute canadienne Julie Payette, qui a ranimé mon intérêt pour l’espace que j’avais refoulé dans un coin reculé de mon subconscient depuis si longtemps. Il faut dire que j’ai eu une relation compliquée avec la conquête spatiale, notamment en raison des nombreux longs-métrages sur le sujet; entre les films Apollo 13 et 2001, l’Odyssée de l’espace qui ont profondément troublé mon enfance, les blockbusters comme Star Wars qui m’ont reconquis, et plus récemment, la résurgence d’Hollywood en la matière avec Gravity, Seul sur Mars, Interstellaire, il y a eu des hauts et des bas. Mais dans mon cœur, je pense bien que toujours a subsisté cette envie d’un jour explorer de nouveaux horizons, d’aller voir ce qui se trouve au-delà de notre ciel bleu… malgré l’incertitude et les dangers.

Cette envie, Julie Payette l’incarnait pleinement. Au travers de ses deux missions au sein de la Station spatiale internationale (en 1999 et en 2009), elle nous a montré à quoi ressemblait la vie d’un astronaute à bord de ce qu’elle a qualifié de « sans doute l’une des plus brillantes réalisations technologiques de l’homme ». Je parle des sacs de couchage installés à la verticale (quoi que c’est un peu absurde de parler de verticalité/horizontalité quand il n’y a pas de gravité pour définir les axes), la nourriture compactée dans de petits sacs et la fameuse toilette spatiale (qui consiste en deux tuyaux séparés pour chaque besoin… le recyclage est de rigueur). Moi qui pensais que les astronautes étaient des gens occupés à la tâche, après avoir vu un français qui écoutait l’Euro à bord de la SSI sur son propre écran géant, je me suis mis à les envier sérieusement. Saviez-vous que les astronautes à bord avaient aussi accès à Internet? C’est une vraie sortie à l’hôtel… L’hôtel le plus petit, la machination avec le plus de boutons sur toutes ses parois peut-être, mais l’hôtel avec la plus belle vue sur Terre, ça, il n’y a pas de doute possible.

Être astronaute, c’est aussi assumer des risques qui sont inévitables. En 2003, un malheureux incident a mené à la désintégration de la navette Columbia lors de sa réentrée dans l’atmosphère, une navette contenant un équipage qui incluait trois collègues de classe, un ami, et un commandant avec qui l’astronaute canadienne avait fait son premier vol. Suite à cet accident tragique, la NASA a procédé à une réorganisation de son approche didactique pour favoriser la gestion des incidents, la survie ainsi que le travail d’équipe. En effet, dans l’espace, on n’a pas le droit à l’erreur. Un faux pas, une mauvaise décision ou une pression d’un mauvais bouton (sur les 1 800 interrupteurs, et ça, c’est que dans le cockpit avant) pourrait avoir des conséquences funestes. Pour pallier à cette erreur humaine, on se fie alors sur le travail d’équipe. Les formations résultantes ont ainsi inclus des expéditions dans des milieux hostiles – comme des montagnes en plein hiver – afin de développer la résistance des futurs astronautes vis-à-vis cet environnement inconfortable, tout en forgeant un lien avec les autres membres de leur équipe.

À la fin de la conférence, alors que tout le monde filait pour retourner à ses cours, j’ai profité de l’occasion pour m’approcher de Julie et lui demander :

« Que pensez-vous de l’avenir de l’exploration spatiale dans les prochaines décennies? »

Ce à quoi elle a répondu :

« Nous faisons des progrès, mais nous en sommes encore à nos débuts. Je pense qu’il faut garder en tête que l’avenir, c’est sur Terre. C’est là qu’on doit d’abord la trouver. »

Je me suis incliné devant cette humble et inspirante astronaute.

Source photo de couverture

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