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L’importance de la confidence

J’ai un secret à te dire. J’ai de bons amis. Une famille qui m’épaule. Je me sens rarement au bout du rouleau, même si ça m’arrive parfois de penser que j’ai une aura de « marde ». En général, j’arrive à relativiser, à me comparer avec du monde qui habitent dans des favelas, à oublier en fumant un « batte » ou ben en buvant des shits qui me donnent des maux de foie le lendemain. Autrement, quand ça va mal que l’bâtard, que j’ai l’impression d’être poursuivie par le démon, que toute la noirceur du monde est dans ma tête, ça m’aide de parler. Je trouve du réconfort dans les bras de mes amis oui, mais c’est étrangement en parlant avec des gens un peu moins près de moi que je me sens le plus à l’aise. C’est pas pour rien qu’autant de gens paient pour parler avec des thérapeutes.

Y disent que si tu partages ton bonheur, y va se multiplier, pis que si tu partages ta peine, à va diminuer en s’éliminant, morceaux « laites » par morceaux « laites ». Petit à petit, t’émiettes ton malheur en faisant tomber des croûtes à terre, sans les ramasser. Tu salis le plancher pour t’assainir le cœur. Pour s’ouvrir, ça prend de la vulnérabilité, pis quand t’es une personne un peu sauvage, timide pis de temps en temps solitaire, ça peut être plus facile de faire ça avec des gens que tu vois pas à chaque semaine.

Sûr que quand je vais mal, j’ai aussi tendance à moins voir mes amis. Je sais pas, peut‑être pour éviter d’être plate. Je sais que j’ai le droit d’être plate, mais j’aime quand même mieux l’être toute seule.

Ma voisine ukrainienne me disait que chez elle y’avait pas vraiment de psys, que le monde parlaient avec les voisins. Des entités proches pis lointaines en même temps. Je sais pas pour mes voisins (sûr qu’une discussion de patio ça peut être plaisant) mais depuis que je suis à Montréal, j’ai tendance à m’ouvrir avec des amis de Québec. J’aime la distance qu’ils ont avec mes histoires. Plus jeune, j’entretenais des correspondances avec des amis un peu partout. J’ai toujours aimé parler avec des gens loin de moi. Pas que je me ferme à mes amis proches, mais comme je disais, j’aime la distance. Peut-être aussi que le fait que les gens soient loin me pousse à écrire plus. Quand les gens sont proches, on parle, on va prendre une bière, quand y sont loin, ça reste écrit. Plus secret, plus confidentiel. C’est pas pareil, parler pis écrire, j’apprécie les deux, mais la timide en moi, elle aime bien texter dans le blanc des doigts.

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