Il y a des gens qui pourraient gagner trois millions et à peine esquisser un sourire. Qui se trouvent en présence de leur pire ennemi et qui ne bronchent pas. Qui tombent face-à-face avec un ours sans même hausser le sourcil. Et il y a les gens comme moi. Les gens que « toute paraît dans leur face ». Je n’ai jamais eu de poker face. Désolée Lady Gaga, moi j’suis le genre de livre ouvert qui a mille expressions faciales à la minute. Et Dieu sait que ça peut aider autant que ça peut me nuire.
Ce qui est le fun quand tu es un livre ouvert, c’est que tu parais comme une personne chaleureuse, ouverte, qui aime échanger et discuter avec les gens. On m’a souvent dit que j’étais facile d’approche et que j’avais l’air sympathique.
Ce qui est moins drôle, c’est que ça m’arrive un peu trop souvent de me mettre les pieds dans les plats. Parce que quand je n’aime pas quelqu’un, ça se remarque dans mon visage, et il faut que je fasse d’énormes efforts pour faker ma gentillesse. Si j’ai vécu une mauvaise journée, tout le monde va le savoir : je vais être dans ma bulle et je vais attendre qu’une personne me demande si ça va pour que je lui exprime avec grands gestes et moult émotions la péripétie qui m’est arrivée. Ça m’arrive de danser dans la rue quand je reçois une bonne nouvelle. Ça m’arrive de brailler pour une pacotille.
Je suis un livre ouvert. J’aimerais ben ça des fois être capable de cacher des choses aux gens, parce que je n’ai pas toujours le goût de parler de ma mauvaise journée ou de ma mauvaise semaine. Mais on dirait qu’il me manque un filtre de gros bon sens. T’sais le filtre que tout le monde nait avec et qui empêche tout ce à quoi tu penses de sortir de ta bouche. Je ne l’ai pas. Et chaque fois que je me dis que je devrais mieux cacher mes émotions, ça ne marche pas. Alors, j’essaie de me résoudre à accepter mon caractère trop intense.
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