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Ma version d’une relation toxique

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Cette soirée-là. La soirée où tout a basculé. C’était pourtant une chicane comme les autres, comme celles qu’on a vécues année après année. C’était pourtant notre rituel : se chicaner, essayer d’oublier, recommencer. Il a décidé que c’était celle de trop, il a décidé à ce moment-là qu’on méritait mieux tous les deux. Qu’on avait tiré la corde trop longtemps déjà. Vous savez, cette corde remplie de nœuds ? Des petits nœuds délicats qu’on préfère ignorer, alors on continue comme s’ils n’étaient pas là, comme si tout était en parfait état, et on en ajoute d’autres. Jusqu’au jour où la corde devient un gigantesque paquet de nœuds. Elle ne se brise pas, mais ne sert plus à rien. Tout comme notre relation. C’est à ce moment-là qu’on est devenus toxiques l’un pour l’autre.

On a surpris tout le monde avec notre séparation. Je ne sais pas pour lui, mais de mon côté, j’ai eu droit à des « Voyons donc, qu’est-ce qui vous est arrivé ? », des « Vous aviez tellement l’air bien » et des « Vous étiez pourtant tellement beaux ensemble ». Les pires choses qu’on peut se faire dire. Vous savez, quand on est dans une relation toxique, ce n’est pas écrit sur votre tapis d’entrée « Attention, relation toxique ici ». On l’inscrit pas non plus en statut Facebook. Ça ne veut pas non plus dire qu’on va s’insulter à l’épicerie ou se crier après pendant un souper d’amis. Ça peut être beaucoup plus subtil que ça. On peut essayer de l’ignorer nous-mêmes ou essayer de le cacher à nos proches. Pire encore, dans mon cas, je m’en rendais juste pas compte.

Pour moi, c’était pas une relation toxique, parce qu’on s’insultait pas. Il n’y avait aucune violence physique non plus. Par contre, la chicane était présente plusieurs fois par semaine. On se chicanait, on se sentait coupable, on s’empêchait de vivre sans l’autre par peur, par jalousie. On se dit toujours que ça va s’arranger. On s’est fait vraiment mal, mais subtilement. On était devenus champions dans l’art de faire comme si tout allait bien devant nos amis, devant nos familles. Je pense que ça, ça aurait dû être le premier signe.

Je me rendais pas compte à quel point je parlais que du beau de ma relation. Je faisais comme si tout allait bien parce que je n’avais plus envie d’expliquer mes chicanes, d’expliquer mes malheurs. Je me rendais pas compte à quel point j’allais pas bien. Je pensais que mon anxiété rendait mon couple plus difficile, alors que c’était l’inverse. Mon travail devenait lourd, mes études devenaient trop stressantes. Un an plus tard, je me rends bien compte de tout ça.

Faut pas avoir peur de parler. C’est difficile de partir quand on s’aime encore et de reconnaître le mal qu’on se fait malgré les beaux moments qui restent. C’est difficile d’avouer que notre relation n’est pas saine, mais vaut mieux partir à temps. Ça peut être difficile à entendre, mais la vie va continuer, et tu vivras d’autres beaux moments. Seulement, ce sera avec quelqu’un d’autre ou bien seul ! Pourquoi pas ?

La soirée du 4 janvier 2020, je pensais que c’était la pire de ma vie. Je pensais que j’avais plus rien de beau qui s’en venait et je voyais pas comment je pouvais continuer. Maintenant, je sais que ce qu’il a fait, c’était pour nous deux. Je ne peux malheureusement pas le remercier pour le moment, mais je sais qu’un jour, lui et moi, on pourra se le rappeler autour d’une bonne bière.

Par Carolane Proteau-Pelletier

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