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perfectionniste

La liste des travaux et examens à étudier dans mon agenda s’allonge, à mesure que mes cernes se creusent sous mes yeux. Mes engagements sociaux et mon travail ajoutent aussi à ce poids invisible qui me fatigue. Mon niveau de stress augmente; je le sens dans mes épaules tendues, dans les petits maux de têtes à la fin des grosses journées.

Aucune tisane, aucune technique de méditation ne semble m’aider : la source du problème est beaucoup plus interne. Je suis une perfectionniste, une accro de performance, une adepte de l’excellence, et seulement l’excellence, rien de moins. Tout ce que j’entreprends, peu importe la sphère de ma vie, mais surtout sur le plan académique, se doit d’être d’un niveau de qualité irréprochable, sans faille. Un examen de mi-session? Une dissertation de 10 pages? Une chose est sûre, je vise ultimement les 100  %, mais de manière réaliste, tout ce qui se situe dans la zone du A – au A + me satisfait. Un B me donne une boule au ventre, un sentiment d’échec malgré que ce soit un résultat tout à fait respectable. J’ai besoin de ressentir l’approbation de mes enseignants et de mes pairs pour me valoriser. Ça sonne peut-être à la limite de l’orgueil ou de la prétention, mais c’est ainsi : la reconnaissance de mon travail intellectuel me fait sentir bien.

Le problème, c’est que j’ai énormément de difficulté à lâcher prise, à accepter la défaite ou que les choses ne soient pas toujours à la hauteur de mes attentes. C’est à ce moment que je deviens mon propre ennemi. Parce que mon anxiété de performance, elle ne provient pas vraiment des autres. Oui, bien sûr, à quelque part, il y a un certain désir de plaire aux autres, de leur offrir le meilleur de moi-même. Mais c’est d’abord un problème profondément interne : c’est moi contre moi.

On le répète souvent, on est généralement beaucoup plus critique envers soi-même que les autres peuvent l’être. J’ai eu la chance de toujours bien réussir, du primaire jusqu’à l’université aujourd’hui. Je travaillais, oui, mais jamais très fort : je remercie donc la vie de m’avoir donné une certaine facilité. On ne m’a jamais poussé pour me dépasser, on n’a jamais exigé de moi que je sois parfaite, ni mes parents, ni mes enseignants.

Comment expliquer alors que je sois aujourd’hui si difficile envers moi-même? J’imagine que lorsqu’on goûte à la réussite, au plaisir de se sentir bon dans quelque chose, d’avoir des rétroactions positives, on en veut plus. À force d’accumuler les succès, il devient difficile, voire impensable d’envisager un échec.

À chaque petite défaite, j’ai l’impression d’avoir une brique au fond du ventre, de remettre en question toute ma valeur et mes compétences alors qu’au fond, les embûches, c’est juste une occasion d’apprendre et de se développer.

C’est correct, c’est sain de vouloir se dépasser, de viser les sommets, de vouloir donner le meilleur de soi et d’avoir envie de bien réussir ce que l’on entreprend. Le danger, c’est lorsque cela en devient presque une obsession, lorsqu’on s’épuise à vouloir trop en faire, qu’on se flagelle l’estime en se disant qu’on n’est pas assez lorsque survient une petite embûche.

C’est important de prendre des moyens pour apprendre qu’on ne peut pas parfaitement toujours tout contrôler, et que ce n’est pas grave de se tromper. C’est un processus à long terme et je suis toujours en apprentissage : j’ai commencé le yoga pour mieux me déconnecter du stress que je m’inflige, je m’autorise et me réserve des moments de détente avec un petit masque et une bonne série, je tente de me mettre dans des situations où je n’ai pas le contrôle, j’essaie de plus déléguer ce qui est possible de le faire.

J’aimerais donc me donner le droit de relâcher mon emprise sur moi-même, et si tu vis les mêmes émotions que moi, j’aimerais te le souhaiter aussi.

Tu as le droit de décrocher, de te détendre et de relaxer.

Tu as le droit à l’erreur, de ne pas toujours faire fonctionner les choses, mais surtout de te reprendre quand ça ne marche pas.

Tu as le droit d’essayer de nouvelles choses sans avoir peur de l’inconnu, sans te demander si tu seras bonne ou pas.

Tu as le droit de prendre un moment pour toi. Ne mets pas toute ton énergie dans l’école ou ton travail : sors, bouge, mange, dors bien!

Tu as le droit de faire les choses simplement pour le plaisir, sans compétition, sans avoir à juger ta performance.

Tu as le droit de ne pas toujours être à ton meilleur : ça arrive à tous d’avoir des moments où ça ne va pas.

Tu as surtout le droit de te définir par autre chose que ta moyenne ou tes accomplissements : tu peux être valorisée par bien plus que tout cela.

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