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Toi, le doute que je redoute

Source: Unsplash

Assise en tailleur devant l’ordinateur, je pose les mains sur les touches du clavier et le temps se suspend. Comme une pianiste qui s’apprête à jouer, je prends une grande respiration lorsque soudain… mes gestes semblent ralentir et ma tête s’alourdir. Il arrive, il me traverse, il s’installe et me saisit, je le sens. Mes pensées se bousculent tandis que lui prend place dans ma cage thoracique, fait battre mes tempes un peu plus fort et rend ma respiration plus haletante. Cette fois ça y est, il est là : le doute. Écrire ? Ne pas écrire ? Écrire sur lui. Démarrer ma symphonie.

Le voilà qui m’enlace, m’étreint davantage à mesure que le temps file. Il me rend chancelante, un peu gênée et surtout hésitante. Il prend la forme d’interrogations et balaie d’un revers de la main mes fragiles certitudes, mes envies spontanées, mes désirs d’envolée. Douter serait-il le fidèle allié du verbe renoncer ? Ou bien se marie-t-il avec la persévérance, le courage aussi, l’audace peut-être ?

Est-il finalement possible de répondre au doute par une quelconque certitude ? N’est-ce pas là son essence même ? Interroger ce qu’il est impossible de déterminer, de prévoir, oserais-je même dire de contrôler. Si réponse il y avait, il ne serait plus un doute, mais deviendrait dès lors une simple question… Alors oui, il semble que nous devions cohabiter dans ce corps, dans cette vie. Il semble qu’à chaque pas, nous devions nous enlacer pour mieux avancer, un peu plus droit peut-être, un plus confiant surtout. Confiance en quoi ? En qui ? En nous, cette fois sans aucun doute.

En effet, l’erreur est humaine et le risque zéro n’existe pas. Alors pourquoi devrions-nous renoncer lorsque tout notre être se met à douter ? Je crois que seules l’envie et la volonté sont alors à écouter. Au milieu de cette cacophonie intérieure et de ce bourdonnement émotionnel, elles seules sont les certitudes sur lesquelles s’appuyer. La peur, la honte, l’hésitation ne sont que de vastes feux de paille qui nous consument vite, fort, intensément, mais qui finissent toujours par s’éteindre. Dès lors reste l’envie, sous les cendres, juste ici, elle n’a pas brulé. Elle attend d’être saisie. Et si cette dernière se met à valser elle aussi avec le doute, il ne reste qu’une échappatoire, la seule et l’unique qui éclairera nos tourments : l’action.

Faire, se lancer, tenter, essayer… Rien n’est une fatalité, tout peut se réajuster. C’est en essayant que les réponses se dessinent. Blanc ou noir ? Peu importe, le doute est passé, vous avez osé, vous savez et surtout vous avez vécu. Il semblerait que vivre sans doute soit une douce utopie, je l’ai appris et continue de l’apprendre jour après jour, pas à pas.

Alors soit, doutons, hésitons, mais ne laissons pas nos appréhensions nous empêcher de mettre un pied devant l’autre. Oser c’est vivre et lorsque le doute se fait trop envahissant et que l’issue est de renoncer, là encore il n’y a pas l’ombre d’une fatalité. Demain est un autre jour et chaque matin vous permet de recommencer. Recommencer, réessayer et acquérir un peu plus de liberté. Cette fameuse liberté… Les rêves en sont empreints. La vie n’est là que pour nous permettre de les conjuguer avec la réalité. Soyez libres. Doutez, interrogez, hésitez, tentez, osez et surtout vivez.

Vivez vos doutes, vivez vos rêves. La vie peut être brève, c’est pourquoi le face-à-face avec la peur ne mérite aucune trêve.

Et comme le chante si joliment la grande Anne Sylvestre :

« J’aime ceux qui paniquent, ceux qui sont pas logiques, enfin, pas “comme il faut”.
Ceux qui, avec leurs chaînes pour pas que ça nous gêne font un bruit de grelot. 
».

Faites de votre vie votre propre mélodie.

Et si l’art de la remise en question vous est familier et met en pause votre chanson, une seule question peut subsister : je doute donc je suis ?

Non sans hésiter, j’ai envie de répondre : oui

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