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Un changement technologique en opération

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Le télétravail, un monde à l’envers

Depuis ce printemps et encore davantage depuis cet automne en cette période où « nous avons réussi quelque peu à cohabiter avec le virus », j’ai l’impression de me réveiller dans un monde en changement à vitesse grand « V ». Le télétravail, qui était un mode de travail très marginalisé il y a encore un an, est devenu avec la crise actuelle comme une seconde nature qui ne vient pas sans son lot de difficultés. Mais comme à chaque grand changement de société, l’humain saura s’adapter. Nous sommes en train de vivre un moment historique du développement à un point de vue tant scientifique que technologique. Et puis, ce « sacrifice » est actuellement un mal nécessaire autant pour notre santé que celle des autres, le bon fonctionnement de notre système de santé et qui amène même un aspect profitable pour un acteur plus silencieux : l’environnement. Dans cet article, je vous parlerai de mon expérience du télétravail et de mes réflexions à la place que prend et prendra le télétravail au courant de cette nouvelle décennie, voire de ce nouveau siècle.

Un système d’éducation à redéfinir

Il y a encore un an, je donnais de l’aide en français au Cégep de ma région tout en offrant mes services de pigiste en rédaction et révision du français. Avec la situation de ce moment, j’ai constaté que j’étais davantage capable d’adapter mon horaire avec les contraintes de ma santé quand je travaillais de chez moi. C’est alors que l’automne 2020 est arrivé et que j’ai repris quelques heures au Cégep… que j’accomplis dans ce même environnement! Force est d’admettre que la société actuelle, à cause de ce virus, est obligée de s’adapter. Le contexte plonge plusieurs personnes dans ce nouveau monde qu’est le télétravail alors que pour une fois, je suis en terrain plus connu. Enfin, c’est ce que je croyais juste à temps d’y être immergée totalement. Au début de septembre, j’ai vécu une rentrée au Cégep différente de toutes celles que j’ai vécues par le passé. Tout ce qui semblait aller de soi devait être revu, tout le matériel que j’avais depuis des années devait être adapté pour le numérique et je devais apprendre à me débrouiller avec une plateforme que tous en ces temps de crise ont déjà entendu parler : Zoom. Mais il y a un monde entre entendre parler d’une réalité, l’essayer, et devoir devenir un expert en la matière pour l’utiliser afin d’enseigner. En bref, tout ce que je faisais par « habitude » depuis presque cinq ans a été à remettre en question.

Avec le recul, je pense que ce virement technologique, surtout dans le milieu scolaire, est laborieux et ne se fera pas en claquant des doigts étant donné qu’il y a tout un modèle d’enseignement à revoir et à réinventer.

Les défis du télétravail

La technologie

Je lève mon chapeau à tous ceux et celles qui ont des classes hybrides à gérer, à moitié en ligne, à moitié en classe. Préparer du matériel autant pour des classes en présentiel qu’en ligne, par rapport à ne préparer qu’un seul format de cours dédouble assurément le travail! Je lève aussi mon chapeau aux personnes qui enseignent depuis des années, mais pour qui les nouvelles technologies sont moins naturellement acquises et qui doivent presque réapprendre leur métier qu’ils pratiquaient et maîtrisaient depuis des années. Sous toute réserve, j’ai même entendu dire que certains professeurs plus âgés avaient devancé leur retraite.

D’ailleurs, une élève avec qui j’ai des rencontres chaque semaine m’a avoué qu’il serait possible qu’elle arrive parfois en retard à son cours virtuel étant donné qu’elle avait un cours en présentiel juste avant. Le Cégep offre des ordinateurs pour ce genre de cas, mais c’est quand même toute une gymnastique, ce genre d’horaire!

L’état du matériel

On est aussi à la merci de la technologie, aux aléas des connexions internet et du matériel d’un ou l’autre des intervenants. Ce genre de défi arrivait parfois en présentiel, mais il y avait d’autres alternatives pour pallier à un bris de matériel informatique. Personnellement, lors de la première semaine de télétravail, j’ai réalisé à mes dépens que mon ordinateur avait un défaut de sa carte de son et qu’en plus, la batterie de mon casque d’écoute était épuisée car il ne se rechargeait plus. J’ai dû me débrouiller pour remédier à cette situation sans l’aide de mon établissement d’enseignement qui ne prête plus de matériel à l’extérieur de ses murs.

L’école de demain devrait prévoir des subventions pour l’achat obligatoire de matériel technologique pour les élèves et des prêts de matériel pour les enseignants afin d’éviter qu’il n’y ait pas de cours annulés à cause de bris ou de problèmes techniques.

Le quotidien

Un autre défi est celui du logement ou de la résidence. Tous les étudiants ont une réalité différente quand ils sont à la maison et il est souvent très difficile de gérer une classe quand un étudiant est constamment déconcentré par son environnement. Un chien qui jappe, un téléphone qui sonne, un petit frère qui pleure : une famille qui vit, quoi! Pareil pour les enseignants qui doivent gérer leur propre enfant en même temps que leurs élèves. C’est une réalité qui n’existait pas avant de devoir cohabiter avec les environnements de tous et chacun via le virtuel!

Je suis certaine qu’on trouvera un équilibre dans l’avenir, mais nous sommes encore en période d’adaptation au changement. Il faut se laisser le temps de comprendre que rien n’est immuable. Tout est changement. J’ose à peine imaginer comment ça aurait été de faire mon baccalauréat dans ces circonstances. Je me serais adaptée, je pense bien, mais vivre des périodes de grands changements est éprouvant le temps que ça passe…

La confiance des employeurs

Certains employeurs redoutent le télétravail de peur que leurs employés soient moins productifs en ne venant pas physiquement au bureau. Selon les témoignages que j’ai eus de plusieurs personnes, peu importe le domaine, travailler tranquille à la maison à « son rythme, tout en respectant les délais des mandats » est bénéfique pour l’hygiène de vie. Honnêtement, mon désir d’être travailleuse autonome provient de ce besoin que j’avais de « travailler à mon rythme selon les délais des mandats », ce pourquoi je parle de circonstance qui ont fait du monde un monde à l’envers. Un monde qui est forcé de s’adapter à « ma réalité » et qui semble en retirer des bénéfices.

Au bout du compte, ces défis à relever peuvent amener des résultats nouveaux, mais à la fois positifs. Un changement de mentalité est en cours. Il faut suivre la vague.

Un second souffle pour un acteur silencieux : l’environnement

D’ailleurs, virus ou pas, je pense que ce virage technologique pour les écoles et les emplois de bureau, qui minimise les déplacements en voiture, était un virage inévitable pour changer nos habitudes de sur-consommateurs et nous conscientiser à l’environnement qui nous entoure. Il aurait été certainement préférable que ça se fasse dans des circonstances moins chaotiques et sans urgence sanitaire, mais sans urgence par rapport à notre propre survie, agissons-nous? Et encore, depuis combien d’années notre environnement nous supplie de le laisser respirer?

Comme j’en parlais dans mon article Quand la planète reprend ses droits, n’avions-nous pas déjà remarqué un changement significatif pour la nature quand la société s’était arrêtée dans sa formule « capitaliste standardisée » par la force des choses au printemps dernier?  De minimiser au maximum nos sorties en attendant de trouver des alternatives contre ce virus, n’est-ce pas une « pratique » pour trouver des alternatives renouvelables pour apprendre à vivre tout en respectant notre environnement? Ce qui est invisible paraît souvent irréel, mais il ne faut pas nier la réalité. La nature n’est pas notre « bien », c’est notre maison. Il faut prendre son message au sérieux. Non?

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