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Une rentrée pas comme les autres : le marché du travail

Neuf heures le matin. Je suis assise devant mon ordinateur. Je bois mon café et je recherche les emplois sur Internet. Cet automne, c’est la rentrée pour beaucoup de jeunes de 21-22 ans comme moi. Sauf que cet automne, je ne retourne pas sur les bancs d’école comme les autres. Dans une semaine, j’aurai mon 2ème diplôme d’études collégiales en poche. J’adore ma technique, j’adore mon stage, vraiment, je sais que j’ai fait le bon choix de programme d’études. J’ai fait le bon choix parce que j’aime ça et j’ai envie de me lever tous les jours pour amener ma couleur dans un milieu de travail qui me convient.

Je regarde les offres d’emploi, mais y’a rien dans ma région ou presque. Du moins, rien qui m’intéresse réellement. Aucun organisme qui me permettra d’apprécier totalement ce que je fais. Je poursuis mes recherches ailleurs au Québec. Il y a des organismes communautaires qui offrent un dollar ou deux au-dessus du salaire minimum. Je pourrais essayer de travailler pour le système gouvernemental, mais ça me tente pas. Je ne pourrai pas être complètement moi et ça, c’est bien plus important qu’un chèque de paye ou des avantages sociaux.

Crédit photo : Pinterest

Je continue de lire. Les employeurs demandent de l’expérience, minimum deux-trois ans d’expérience. Sauf que je sors de l’école. J’en ai pas d’expérience moi! Mais du vouloir, des étincelles dans les yeux et de la soif de travailler dans mon domaine, ça j’en ai.

Ça fait peur le marché du travail. Ce monde où l’on se fait compétition pour réussir à le franchir d’abord et à s’y démarquer ensuite. J’ai fini l’école et on me lance dans un univers dans lequel on me juge sur une entrevue. Même que pour ça, il faut d’abord que l’on ne m’ait pas trop jugé fortement sur un bout de papier, c’est-à-dire mon CV. On ne donne pas vraiment de chance sur le marché de l’emploi. Les employeurs veulent du concret, des personnes qui connaissent déjà le métier, des résultats immédiats. L’étudiant qui sort de l’école, lui, rien ne prouve qu’il connaisse la job autant que l’ancien. Puis, quand y’a pas de postes dans ta ville, t’as deux choix : tu travailles dans un autre domaine, que t’aime ça ou pas en attendant, ou tu déménages. Et ça aussi c’est épeurant. Nouvelle réalité avec le travail à temps plein, nouvelle ville, nouveau réseau social, même si tu n’oublies pas tes amis, ton chum, ta blonde, ta famille, et tu dois maintenant affronter la vie d’adulte en prime.

Midi. Je suis toujours devant mon ordinateur et je me questionne. Est-ce que je vais trouver un emploi qui m’offre assez d’heures? Un salaire décent? Un emploi stable? Un emploi pas trop loin de chez moi? Un emploi que j’aime? Et là, j’ai décidé de faire le tri, selon mon cœur, pas selon la ville ni la paye. J’envoie des CV peu importe l’expérience demandée. J’écris des lettres de motivation et la vie me mènera d’elle-même où je dois aller, c’est-à-dire là où je pourrai m’épanouir professionnellement. Parce que là, maintenant, ce dont j’ai envie plus que tout, c’est de m’écouter et de faire des choix pour moi. À moi l’aventure du marché du travail!

Crédit photo : Jenn Haskins

Crédit photo de couverture : Hipwee

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