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vieilles filles

L’expression est là qui guette, comme une sentence à perpétuité. Les crimes commis? Être trop indépendante, aimer sa routine ou ne pas avoir une vie sociale aussi trépidante que celle d’une participante d’Occupation Double. Trop aimer les chats aussi, c’est dangereux. Si tu t’identifies à une ou plusieurs de ces descriptions, impossible de t’en sortir, tu es une vieille fille.

Et dans l’imaginaire populaire, une vieille fille, c’est loin d’être génial. Les films nous la montrent quétaine au possible, avec une horrible permanente, des bas collants beiges, des grosses lunettes, un peu d’embonpoint. C’est la personne malaisante dans un groupe, la collègue de travail avec qui on ne veut pas dîner au bureau. Personne ne grandit avec le désir de devenir une vieille fille. Au contraire, on serait plutôt tentée de faire tout en notre pouvoir pour ne jamais en arriver là. Parce que rendue là, on est condamnée à vivre une vie solitaire pleine de rêves perdus.

Mais d’où est née cette idée?

Traditionnellement, on devenait vieille fille à l’âge de 25 ans si on était toujours célibataire. Une date de péremption, mise sur la vie des femmes, qui dirait «meilleure avant 2015» (dans mon cas). Après, on ne peut pas garantir l’état du produit. Flatteur, n’est-ce pas? Alors t’es mieux de prier Sainte-Catherine de t’envoyer un mari au plus vite, ma p’tite fille.

Les choses ont heureusement changé avec le temps. Les délais sont plus longs aujourd’hui. Selon l’Institut de la statistique du Québec, les femmes se marient maintenant autour de 32 ans[1], si elles se marient. Et, à l’image des vedettes, elles ont leurs enfants plus tard. Fiou, ça me laisse un petit jeu!

Et si dans cinq ans, dix ans, j’étais toujours célibataire? Et si je ne trouverais pas le torchon à ma guénille? Est-ce que ça serait si terrible?

Quand je regarde les femmes célibataires autour de moi, les jeunes comme les moins jeunes, elles ne correspondent en rien au portrait classique de la vieille fille. Ce sont des femmes fortes, bien entourées, qui sont toutes extrêmement appréciées par leur entourage. Elles sont actives, ont des projets stimulants et sont impliquées dans différents groupes ou activités. Elles ont sûrement, comme tout le monde, des périodes où elles se sentent plus seules, mais ce n’est pas une raison pour elles de se jeter dans les bras du premier venu. Elles sont capables de faire des activités seules sans se sentir diminuées et elles savent qu’elles peuvent toujours sortir leur carnet d’adresses bien rempli pour trouver quelqu’un de disponible. C’est loin d’être si terrible. Et la vie peut continuer en toute beauté.

Ne désespère don’ pas, petite fille. Ton cœur de plus de vingt-cinq ans peut encore être volé. Et même si ton histoire ne devait pas se terminer à la manière d’un film de Disney, tu n’es pas moins aimable pour autant. Il n’y a aucune honte à avoir sur ta vie ou ton parcours, aussi typiques puissent-ils être et peu importe ce qu’en pense la société. Tu es belle, mon amie, ma tante, ma voisine, et toujours tu resteras une princesse.

Crédit photo: Rebecca Grant

[1]Statistique de 2017. https://www.stat.gouv.qc.ca/quebec-chiffre-main/pdf/qcm2019_fr.pdf

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