Je ne pensais pas que tu existais vraiment.
De mon point de vue de fille chanceuse (touche du bois touche du bois touche du bois) qui a eu le grand bonheur de ne rencontrer que des bons gars, tu représentais une espèce mythique urbaine surréaliste. Dans mon cercle d’amis, les gens gèrent leur sexualité de façon saine et assumée. Y’en arrive, des histoires cocasses/malaisantes/bizarres/loufoques. Mais rien comme toi. Toi, tu ne m’as pas fait rire.
Disons que si j’en avais le pouvoir, je serais en train de râper ton joli petit minois sur un trottoir ou de faire une Diam’s de moi-même et de rayer ta BM. #vengeanceàla2006
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Retournons en arrière.
C’était une soirée arrosée, dans un bar animé. Mon amie fêtait avec ses copines et passait un bon moment. Vos regards se sont croisés, et ça a immédiatement fait des flammèches. Vous avez discuté, la soirée s’est poursuivie avec vos amis communs dans ton condo, tout se passait à merveille. Il faut croire que ma pote t’a fait bonne impression pour que tu la raccompagnes jusqu’à chez elle! Tout le monde connaît la suite de l’histoire. Je n’ai pas besoin de donner de détails. Ma grand-mère est au courant. Le chat du voisin qui vous a vu monter les marches un peu éméchés en vous taponnant le savait lui aussi. Mon amie s’est assumée assez pour décider de partager son intimité avec toi et pour te faire confiance. Elle t’a ouvert la porte de chez elle, comme une adulte qui sait ce qu’elle veut, tu vois ce que je veux dire?
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’une minute vingt-sept secondes après l’aboutissement de l’acte (à peine le temps de faire pipi et d’enfiler un bas de pyjama), en sortant de sa salle de bain, elle s’est aperçue que tu avais disparu.
Mon amie me racontait la scène et je bouillais de l’intérieur. Déjà que la discussion postsexe lors d’un one night n’est pas évident pour tout le monde, imaginez-vous retourner dans votre chambre et la trouver vide. Vous feriez le tour de l’appartement – vous ne le connaissez pas après tout, peut-être qu’il est du genre à s’allumer une clope après? Cuisine : rien. Salon : rien. Perron : rien du tout.
Dans le feu de l’action, mon amie a descendu ses escaliers en colimaçon à vitesse grand V. Fallait aller au fond des choses. Fallait affronter l’effronté qui se permettait de bousiller sa soirée, qui donnait raison à toutes celles qui scandent : « les maudits hommes ‘à marde! ».
Et c’est bel et bien sur le trottoir en train de t’appeler un taxi que mon amie t’a trouvé. La chemise pas tout à fait boutonnée, c’est le visage figé dans une expression de surprise que tu t’es mis à bégayer. Elle t’a confronté (YES MA CHUM!) malgré l’affront, malgré le manque de confiance en soi et la situation pas croyable dans laquelle elle se trouvait.
Tu lui as répondu que tu ne savais pas si elle était folle.
« J’ai rencontré tellement de folles dans ma vie, que je ne savais pas si c’était une bonne idée de rester » que t’as dit, sur un ton détaché. Quelle injure! Ma merveilleuse amie, reléguée gratuitement au rang de « folle » sans aucun motif! Elle a pris le temps de te remettre les pendules à l’heure, soulignant au passage que tu agissais en immature et que tu n’avais clairement pas une seule once de respect ni de colonne vertébrale dans l’entièreté de ton corps. C’est tout piteux, et parce que tu te sentais obligé, que tu lui as demandé : « Est-ce que tu veux que je reste dormir? ».
Ces agissements-là m’écoeurent. Ce discours de « on ne se doit rien » parce qu’on n’est pas engagés ensemble, parce qu’on est libres, parce qu’on n’a pas de compte à rendre, il m’enrage. Je suis parfaitement d’accord que chacun gère sa sexualité et ses relations en dedans ou en dehors du cadre, que chacun a sa propre histoire et qu’il ne faut pas juger – tout ça, c’est vrai.
Mais y’a pas certaines règles non écrites qui s’appliquent invariablement quand tu t’insères dans un autre être humain, non? Parce que je veux dire, t’as toujours la possibilité de t’abstenir de ne PAS t’insérer dans un autre être humain si tu n’es pas prêt démontrer un minimum de respect.
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Ça se peut que ce soit awckward. Ça se peut, que tu te rendes compte que vous n’êtes pas sur la même longueur d’onde. Ça se peut, que tu aies à t’assumer et à verbaliser et que ça t’ennuie de prendre le temps de déjeuner avec quelqu’un avec qui ça ne te posait aucun problème de partager toutes sortes de fluides bizarres quelques heures auparavant. Mais fais-le. Fais-le pour toi, parce que tu ne voudrais pas être traité de cette façon. Fais-le pour elle (ou pour lui), par souci pour l’intégrité de l’autre. Sinon, fais-le pour le genre humain, parce que ça ne va pas, niveau relations interpersonnelles.
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À toi qui s’est sauvé de chez mon amie après avoir éjaculé…
Y’est pas question que tu restes dormir.
Va t’enfermer dans ta chambre et réfléchis à ce que t’as fait.
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AA ♥
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