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Avoir du style

Avoir du style, cette expression ambigüe sur le port de certains vêtements ou accessoires qui reflète la personnalité, les goûts, les valeurs, le mode de vie. C’est le combo de l’âme, pour faire simple.

Pis avoir du style, contrairement à ce qu’on pense, c’est pas nécessairement troquer son suit beige pour des jeans, couper ses cheveux et les teindre en rose, déchirer ses collants ou acheter un t-shirt blanc Guess. Le style, c’est intrinsèque. C’est ta confiance, ton attitude, ton envie d’oser pis de t’exprimer. Ça a l’air rushant de même, mais faut juste retenir que le style n’est pas que matériel.

C’est ce qui va faire en sorte que Manon, 50 ans, coiffeuse à Saint-Hyacinthe, pis Mathilde, 22 ans, étudiante en arts à l’UQAM, se ressemblent malgré leurs différences de goût. Outre les cheveux colorés qui matchent au rouge à lèvre contre la tignasse ramassée de façon désinvolte sur le top de la tête, c’est l’allure de ces deux femmes qui décide de leur style.

Faque se faire dire qu’on n’a pas de style, c’est un peu douloureux.

C’est vrai qu’il y en a qui l’ont plus facile que d’autres. Certains sont comme nés dans une boutique des Champs Élysées. Peu importe c’que tu leur mets sur le dos, ça devient fashion. C’est quasiment fâchant.

Y a un bout, j’me suis motivée à trier les vêtements de ma garde-robe. Pis j’ai retrouvé cette robe estivale, légère et fleurie que j’avais acheté dans le but d’adopter un style plus femme. Heureuse de la retrouver, je l’ai essayée sur le champ. Je ne pense pas m’être jamais trouvée aussi laide. La robe, ni longue ni courte, cachait mes formes en m’en créant de nouvelles à des endroits peu flatteurs. L’abondance de fleurs donnait l’illusion qu’on m’avait vomi dessus, le mélange de couleur me donnait le teint vert. Et que dire des manches bouffantes! J’avais l’air d’une enfant qui avait volé la robe de sa mère; ça fittait pas pentoute. Pis mon amie est arrivée. « Wow la belle robe, laisse-moi l’essayer! » qu’elle m’a dit. Sur elle, c’était pas la même robe. L’air tout droit sorti d’Osheaga : le fleuri devenait plus gracieux, les manches ajoutaient un petit quelque chose, la longueur donnait un style bohémien. D’ailleurs, n’était-elle pas sur la couverture de Vogue le mois dernier?

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Alors oui, y a des gens qui l’ont, naturellement. Ce n’est pas mon cas. J’ai longtemps cru que le style était incompatible avec moi. Par la forme de mon corps qui est assez éloignée de celle des mannequins, j’ai cru, merci à la publicité, que je ne pourrais jamais vraiment valoriser mon corps grâce à la mode. Ayoye. Faque ma confiance aussi trouvait ça dur.

On s’en remet par exemple, tranquillement on apprivoise ce qui nous avantage, nous fait sentir bien et soi-même, on apprend à accepter la taille de ses pantalons, à trouver les bons accessoires (pas ceux qu’on oublie dans le coffre à bijoux), pis la confiance revient peu à peu.

Pis on le sait ben, c’qui suit la confiance, c’est l’allure, le bien-être, oser s’exprimer. Faque mets-les, tes talons hauts, ton jogging sale de trois jours de brosse ou tes cheveux sauvagement bleachés par ta coloc pour aller à l’épicerie. L’important, c’est d’aimer notre apparence, notre style pis le posséder, entièrement, qu’on soit habillé selon la dernière mode, en mou, en tailleur, en brun, en noir ou en arc-en-ciel.

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