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Et toi, es-tu ouvert d'esprit?

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First things first, l’ouverture d’esprit, on ne naît pas avec, on doit la développer.

Dans la même gamme que les fameux « je ne suis pas raciste, mais… » et « j’ai rien contre deux gars qui se frenchent, mais… » se trouve le trop souvent entendu « j’ai rien contre le fait qu’une personne, MAIS… ». Le je n’ai rien contre devient l’oxymore du mais. C’est aigre-doux. C’est sucré-salé. C’est dissimuler que dans le fond, tu n’as vraiment pas rien contre, sinon tu n’aurais pas perdu ta salive à en parler.

C’est comme si je vous avouais que je n’ai rien contre ceux qui se font poser un faux diamond sur une dent, mais que je trouve que ça fait guidoune à souhait. Dans un tel cas, je crois qu’il serait préférable que je dise que dans ma perception de l’esthétisme, un faux diamond sur une dent, c’est NON. Ça fait moins hypocrite et les gens savent qu’ils ne doivent jamais me demander : « ça me fais-tu bien mon diamond? »

Ceci dit, on ne peut pas tout aimer, on ne peut pas être d’accord avec tout, mais on se doit de respecter même si on ne comprend pas toujours les goûts ou les choix de vie des autres. En passant, le jugement n’a pas besoin d’être explicitement dit, il se ressent, et c’est à chacun de faire attention à comment il fait sentir les autres. Il s’agit de trouver le juste milieu entre la franchise et l’acceptation, entre notre manière d’appréhender la vie, l’esthétisme, et celle des autres, qui peut être totalement différente et nous chambouler (comme un diamond qui manque de bling posé sur une dent jaunie).

C’est pourquoi je trouvais important de jeter un regard sur les coins plus sombres, moins exploités de l’ouverture d’esprit au sens large. Celle qui dépasse l’imminente différence, le moins commun, le marginal, le visible. Celle qui demande, plus que jamais, d’exercer le vivre et laisser vivre en ce qui a trait aux choix et aux valeurs d’autrui.

J’en ai marre de l’intolérance spontanée entre droite et gauche, entre granos et consommateurs aguerris, entre personnes dites naturelles et superficielles. Dès qu’on s’identifie à un groupe ou à des valeurs, c’est comme si certains optent pour rejeter tout le reste, parce qu’accepter tout le monde c’est trop compliqué.

Longtemps je me suis dit que je devais choisir entre ma beauté ou mon intelligence, entre assumer haut et fort mes valeurs environnementales et mon côté mère Teresa, ou sourire en silence avec un occasionnel rire trop aigu, mes cheveux blonds dans le vent. Pas parce que ça me tentait, mais parce que je sentais que j’avais un choix à faire. Vouloir, de manière globale, intérieurement et extérieurement, être le meilleur de moi-même, faisait le malheur de ceux qui trouvent toujours le gazon plus vert chez le voisin. J’ai éventuellement fait le choix de ne jamais laisser jaunir mon gazon pour qu’autrui se sente moins shitteux, même si cela va de pair avec ne pas être aimé de tous. Je n’éprouve aucuns regrets; le ménage finit par se faire tout seul. C’est dans mes propres jugements ainsi que dans les récurrents préjudices projetés à mon égard que je me suis demandé « suis-je ouverte ? », mais surtout « dois-je rester fermée? ». Être fermé, ça te protège. Ça te rend la vie facile, et tes jugements guident tes choix. Noir ou blanc, pas de zone grise, c’est donc plus simple. Paradoxalement, je réalise que le vivre et laisser vivre mis en pratique s’avère au contraire bien moins épuisant, puisque chérir la diversité est simplement un gros don d’amour.

Je suis venue à terme d’accepter, même de chérir les différences fondamentales. Quand je feel pas, aller faire marcher des chiens en quête d’amour et d’une famille au refuge me change les idées, et quand ma sœur feel pas, elle va au centre commercial se procurer une énième paire de stilettos beaucoup trop dispendieuses. Ça ne fait pas d’elle une moins bonne personne, et ça ne me donne en rien le droit de poser un jugement de valeurs sur ce qui lui fait du bien ou non. Si tu choisis de tout acheter de seconde main au comptoir Emmaüs, ne va pas faire la morale à ceux qui font autrement. Si tu as quelque chose à proposer, assure-toi d’avoir une solution, et surtout, tes actions ou sacrifices de vie ne devraient pas être faits en fonction du sentiment de prépondérance qu’ils te procurent, tu vas juste avoir l’air prétentieux.

Le but n’est pas de créer des écarts dans le tissu social, mais plutôt de le rendre plus chaleureux, accueillant, et chérir qu’il soit le fruit de l’altérité. Parler de mode avec mon amie en sciences de la consommation ne m’empêche pas de revenir chez nous entretenir mon potager bio en marchant pieds nus dans mon jardin, tout comme mes choix plus green ne me donnent pas le droit de caller l’exploitation des femmes au Bangladesh chaque fois que je vois une étiquette d’une marque non-éthique sortir d’un chandail. Demandons-nous toujours : qu’est-ce que ça apporte? Casser les oreilles du monde n’est jamais winner en terme d’avancement réflexif, dites-vous ça.

Un humain, c’est complexe, et à passer tout notre temps sur ce qui nous dérange, on passe à côté de tellement de beau!

Vegans, chasseurs, surconsommateurs, athlètes ou minorités visibles ; unissons-nous, parce qu’on a tous quelque chose à s’apprendre. Et parce que les vibes sectaires, j’aime pas ça.

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