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fantasmes

Cher lecteur crépu, chère lectrice crépue,

En ce jour de St-Valentin, je ne te parlerai pas d’amour à l’eau de rose. Je ne te ferai pas non plus un top cinq des sorties à faire en couple, et encore moins une liste de suggestions de cadeaux à offrir à l’élu.e de ton cœur.

Entre toi pis moi, on s’en tape un peu.

Et puis, comme je te sais plus coquin.e que tu ne le crois, je décrète que cette journée sera celle où l’on célèbre le désir et le sexe, dans toute sa splendeur.

Ça fait que je vais te parler de fantasmes.

L’histoire commence ainsi :

Cet automne, alors que je parcourais les différents kiosques du Salon Nouveau Genre, je me suis arrêtée un moment devant celui de Sara Hébert, dont l’originalité des œuvres me scie les jambes. J’ai alors remarqué qu’une pile de livres se dressait parmi les collages de l’artiste.

Bon, quand il y a un livre qui traîne, je ne peux PAS m’empêcher de le feuilleter. Ça fait que, je ne me suis pas retenue, j’ai pris l’exemplaire sur le dessus de la pile pis je me suis gâtée.

Caresses Magiques II, mécaniques mentales. C’est le titre.

Crédit photo : Sarah B Delisle

Il s’agit en fait d’un petit recueil de textes, tous écrits par des femmes, qui abordent entre autres les sujets du désir et du fantasme. Ah ben! Pour moi qui revendique à qui mieux mieux la liberté de désirer à ma guise et qui essaie de sensibiliser tout le monde à la cause féministe, rien d’autre à ce moment-là n’aurait pu retenir davantage mon attention. Après quelques questions à l’artiste, qui a dirigé ce projet avec Sarah Gagnon-Piché, je suis repartie du Salon avec ma trouvaille.

J’ai parcouru Caresses Magiques II dans le temps de le dire, m’interrogeant sans cesse au fil de ma lecture. En dehors de quelques conversations un peu crunchy échangées avec les copains autour d’une bière, j’ai réalisé que je ne m’étais jamais vraiment questionnée au sujet des fantasmes et de leur rôle dans notre vie sexuelle et affective.

En lisant les témoignages des auteures, j’ai constaté que notre rapport à l’imaginaire érotique peut être très assumé, plutôt ambivalent ou même réfractaire, et qu’il implique aussi un mélange de sentiments et d’émotions.

Bref, il prend des formes et des proportions extrêmement différentes d’une personne à l’autre.

Pour certain.es, le monde du fantasme se veut un vaste terrain de jeux où toutes les folies sont permises. Une boîte de pandore d’où jaillissent mille et une possibilités. Pour d’autres, c’est plutôt un no man’s land : « J’ai tu ça moi, des fantasmes? »

Il y a des aventurier.ères qui prennent plaisir à réaliser leurs désirs concrètement, alors que d’autres les relèguent au fond de leur jardin secret.

Un fantasme, c’est parfois un scénario bien structuré, avec un début, un milieu et une fin, impliquant un endroit et une personne précise.

Mais ça peut aussi être une idée ou un concept plus ou moins précis, d’où se dégage une sensualité bien palpable. Des lèvres entrouvertes, une odeur, des yeux mi-clos, des corps qui s’attirent et s’emmêlent… Bref, des images mentales chargées d’érotisme déclenchées par une situation xyz.

On s’y plonge volontairement quand le moment le permet, où encore il nous surprend en plein milieu d’une formation de RCR quand le formateur dégage une peu trop de sex appeal (true story!)

Cela dit, à quoi servent-ils, ces fantasmes?

Dans nos vies un peu trop bien encadrées, nous permettent-ils de sauter la clôture, d’avoir accès à ce qui est interdit ou refoulé?

Sont-ils une manifestation de nos désirs inconscients?

Quoi qu’il en soit, plus j’y réfléchi et plus je crois que les fantasmes jouent un rôle important dans l’épanouissement sexuel. Se permettre de les explorer librement, c’est aussi se tracer un chemin vers une sensualité assumée et une vie affective riche. Quand on se donne le droit de ressentir l’effet de leur charge érotique, c’est aussi faciliter l’accès au désir et à la jouissance. Ils permettent, lorsqu’on les laisse exister et qu’on les assume, d’éliminer les blocages parfois éprouvés en situation d’intimité et de développer sa confiance en soi.

Si l’imagination a le pouvoir d’influencer notre vision des choses, il est fort probable que le fait  d’entretenir son imaginaire sexuel nous rend plus disposé.e à vivre dans le plaisir, à nous laisser toucher par les gens, à nous rendre plus sensible à la beauté sous toutes ses formes.

Bref, nous avons tout intérêt à cultiver cette terre fertile qu’est le fantasme. Je suis persuadée que la sexualité est plus belle, plus sensuelle, plus satisfaisante lorsqu’on se permet ces visions voluptueuses, dans la mesure où elles nous permettent d’explorer ce qui nous excite et ainsi d’apprendre à mieux nous connaître.

Alors, Crépu.e, que cette journée de St-Val’ te serve de prétexte pour visiter ce coin de ta pensée. Explore tes propres désirs et fantasmes. Sors un recueil de nouvelles érotiques pis écoute de la musique sexy, whateverenjoy!

Et puis, la prochaine fois que tu croises le coup d’œil d’une personne timide qui détourne les yeux quand tu le surprends à te regarder, imprègne-toi de la sensualité qui se dégage de ce moment. Donne à ton imagination la permission de se laisser aller. Qui sait ce que tu découvriras!

Par Sarah B Delisle

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